Plastique, montée des eaux, biodiversité : l’Océan appelle au secours

Un manifestant participe à la Marche Bleue (Marche Bleue) sur la Promenade des Anglais avant la Conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3), dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, dans le sud-est de la France, le 7 juin 2025.
Un manifestant participe à la Marche Bleue (Marche Bleue) sur la Promenade des Anglais avant la Conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3), dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, dans le sud-est de la France, le 7 juin 2025.
Des manifestants brandissant une banderole participent à la Marche Bleue sur la Promenade des Anglais avant la Conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3), dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, dans le sud-est de la France, le 7 juin 2025. Photo de Valery HACHE / AFP)
Des manifestants brandissant une banderole participent à la Marche Bleue sur la Promenade des Anglais avant la Conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc 3), dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, dans le sud-est de la France, le 7 juin 2025. Photo de Valery HACHE / AFP)
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Publié le Dimanche 08 juin 2025

Plastique, montée des eaux, biodiversité : l’Océan appelle au secours

  • L’heure est à l’alerte. Selon les dernières données du GIEC, le niveau moyen des mers a déjà augmenté de 20 centimètres depuis 1901, et pourrait s’élever de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle
  • « Le plastique présent dans la chaîne alimentaire marine finit dans nos assiettes. Ses effets sur le métabolisme, notamment les perturbateurs endocriniens, commencent à être mesurés. » souligne Frédérique Bordes.

RIYAD : Face à l’aggravation de la crise environnementale marine, les projecteurs se tournent vers Nice, où se tient la troisième Conférence des Nations unies sur les océans. Il est temps de passer de la parole aux actes pour protéger l’un des piliers vitaux de la planète : l’océan.

Tout au long de cette semaine, la cité méditerranéenne accueille un important sommet diplomatique. La Conférence UNOC 3, organisée conjointement par la France et le Costa Rica, réunit une diversité d’acteurs venus du monde entier : responsables politiques, chercheurs, représentants d’ONG, entreprises et citoyens engagés. Leur ambition commune : faire avancer la gouvernance des mers et accélérer les efforts pour préserver un écosystème aussi essentiel que menacé.

L’heure est à l’alerte. Selon les dernières données du GIEC, le niveau moyen des mers a déjà augmenté de 20 centimètres depuis 1901, et pourrait s’élever de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas drastiquement. Mais cette situation ne constitue qu’un volet de la crise multidimensionnelle à laquelle nous sommes confrontés.

L’acidification croissante des océans, due à l’absorption du CO₂ atmosphérique, perturbe les chaînes alimentaires marines. Le réchauffement des eaux accentue par ailleurs la fréquence des événements de blanchiment des coraux. En 2024, un épisode massif a touché plus de 84 % des récifs coralliens tropicaux, notamment dans le Pacifique et l’océan Indien, mettant en péril des milliers d’espèces.

La pollution plastique atteint quant à elle des proportions dramatiques. Selon le PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), plus de 11 millions de tonnes de plastique finissent dans les mers chaque année. Cela représente l’équivalent d’un camion-poubelle par minute.

On estime aujourd’hui à plus de 170 000 milliards le nombre de particules plastiques flottant à la surface des océans. Ces microplastiques ont été retrouvés dans des organismes marins à tous les niveaux trophiques : poissons, mollusques, plancton, etc., mais aussi dans les systèmes digestifs de cétacés et d’oiseaux marins, provoquant des troubles, voire la mort.

« On retrouve désormais des microplastiques dans des zones reculées comme la fosse des Mariannes ou l’Arctique. C’est devenu un indicateur clair de la diffusion globale de cette pollution », alerte Frédérique Bordes, chercheuse à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

Elle souligne également l’impact sur la santé humaine : « Le plastique présent dans la chaîne alimentaire marine finit dans nos assiettes. Ses effets sur le métabolisme, notamment les perturbateurs endocriniens, commencent à être mesurés. »

Face à cette situation, la communauté scientifique s’accorde sur un point : le statu quo est intenable. D’où l’importance de la Conférence UNOC 3, au cours de laquelle la France, détentrice de la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde, entend jouer un rôle moteur. Depuis 2017, Paris affiche une diplomatie bleue assumée, en promouvant la protection de 30 % des espaces marins d’ici 2030 et en soutenant le traité sur la haute mer (BBNJ), récemment adopté par les Nations unies.

La conférence s’articule autour de dix panels thématiques : pêche durable, innovation marine, pollution, gouvernance, biodiversité, etc. L'objectif est de produire des décisions concrètes et de mobiliser des financements. L'objectif est également d'impulser une dynamique collective à long terme.

« La mer n’a pas de frontières politiques, mais elle a besoin de règles communes », affirme Carlos Jiménez, biologiste marin costaricien. « L’UNOC 3 est une opportunité unique d'harmoniser les efforts mondiaux. La coopération est notre seul espoir pour faire face à une crise aussi diffuse et globale. »

Et pour que la mobilisation dépasse les cénacles diplomatiques, l’initiative Nous sommes l’Océan invite la société civile à participer. Plus de 400 événements gratuits sont organisés dans l’espace La Baleine, alliant projections, débats, ateliers éducatifs et expositions artistiques. Une manière de rapprocher les enjeux !

L'objectif est de rapprocher les enjeux scientifiques du grand public et de faire émerger une conscience océanique partagée.

Nice entend incarner un tournant. En replaçant l’Océan au centre de l’agenda international, l’UNOC 3 ambitionne de transformer l’inquiétude mondiale en stratégie d’action. Mais entre les constats et les actes, le chemin est semé d’écueils. Et le temps, lui, presse.


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».