Panama: engagements de près de 20 milliards de dollars au total pour la protection des océans

Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord. (AFP)
Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord. (AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Panama: engagements de près de 20 milliards de dollars au total pour la protection des océans

  • Ce total comprend un engagement de 6 milliards de dollars de la part des Etats-Unis, annoncé jeudi par l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat
  • De son côté, l'Union européenne (UE) a annoncé qu'elle s'engageait cette année à hauteur de 816,5 millions d'euros pour des projets de protection des mers

PANAMA: Près de 20 milliards de dollars de fonds dédiés à la protection des océans ont été promis vendredi lors de la conférence mondiale "Notre Océan" au Panama, a annoncé le pays hôte, après la clôture de la réunion.

Ce total comprend un engagement de 6 milliards de dollars de la part des Etats-Unis, annoncé jeudi par l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat, John Kerry.

"Nous entreprenons de nombreuses initiatives différentes pour avoir le plus grand impact possible", a déclaré vendredi M. Kerry, aux correspondants de la presse étrangère à Panama.

"La raison de l'augmentation est que nous avons adopté la loi sur la réduction de l'inflation aux Etats-Unis, qui a investi beaucoup d'argent dans la lutte contre la crise climatique, et le résultat est que nous avons une plus grande capacité à entreprendre des initiatives qui auront un impact climatique", a-t-il indiqué.

Au bout de la nuit, heures sup pour les négociateurs du traité sur la haute mer

Les Etats membres de l'ONU étaient toujours sur le pont dans la nuit de vendredi à samedi pour tenter d'arracher un accord sur le traité pour protéger la haute mer, trésor fragile et vital qui couvre près de la moitié de la planète.

Après plus de 15 ans de discussions informelles puis formelles, les négociateurs ont déjà dépassé de plusieurs heures les deux nouvelles semaines de pourparlers à New York, troisième "dernière" session en moins d'un an.

Mais personne ne semblait vouloir abandonner. Au milieu de la nuit à New York, les négociations à huis clos étaient toujours focalisées sur la question hautement politique du partage des éventuels bénéfices issus des ressources marines génétiques récoltés en haute mer.

"Nous avons encore quelques questions à clarifier, mais nous faisons des progrès et les délégations montrent de la flexibilité", a assuré la présidente de la conférence Rena Lee lors d'une séance plénière éclair vers 1h30 du matin (06H30GMT) pour demander l'accord des délégations de poursuivre sans interprètes.

"Nous avons l'opportunité de conclure l'accord et nous ne devons pas la laisser filer", avait-elle déclaré quelques heures plus tôt en appelant les négociateurs à faire des "stocks d'encas" pour tenir jusqu'à la ligne d'arrivée espérée d'ici le petit matin.

Même si des compromis sont trouvés sur toutes les questions encore en suspens, le traité ne pourra être formellement adopté lors de cette session, a-t-elle en outre expliqué.

Mais il pourra être "finalisé", sans possibilité de rouvrir des discussions "sur le fond", avant une adoption formelle "à une date ultérieure" quand il aura été passé au crible par les services juridiques et traduit dans les six langues officielles de l'ONU.

Même sans adoption formelle, ce serait "une étape majeure", a déclaré à l'AFP Veronica Frank, de Greenpeace.

La haute mer commence là où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et elle n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.

Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la surface de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et d'espèces emblématiques.

Les écosystèmes océaniques fabriquent pourtant la moitié de l'oxygène que nous respirons, limitent le réchauffement en absorbant une part importante du CO2 émis par les activités humaines, et nourrissent une partie de l'humanité.

Mais ils sont menacés par le changement climatique, les pollutions en tous genres et la surpêche.

Equité Nord-Sud 

Les négociations du futur traité se sont cristallisées sur plusieurs contentieux: procédure de création des aires marines protégées, modalité de mise en oeuvre des études d'impact sur l'environnement des activités envisagées en haute mer, et surtout partage des potentiels bénéfices issus des ressources marines génétiques.

Pour de nombreux observateurs, cette question se résume à une question d'équité Nord-Sud. "De la géopolitique", commente Minna Epps, de l'Union internationale pour la Protection de la Nature (UICN).

Les pays en développement sont en effet inquiets de ne pas être pleinement partie au traité faute de ressources financières; et craignent d'être privés de leur part du gâteau de la commercialisation de potentielles molécules miraculeuses découvertes dans ces eaux internationales.

Avec une annonce vue comme un geste pour renforcer la confiance Nord-Sud, l'Union européenne a promis, à New York, 40 millions d'euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en oeuvre initiale.

Au-delà, elle s'est engagée à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans en général pour 2023, lors de la conférence "Notre Océan" qui s'est achevée vendredi à Panama.

Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères Janaina Tewaney a indiqué que "341 nouveaux engagements", d'un montant de près de 20 milliards de dollars -- dont près de 6 milliards annoncés par les Etats-Unis--, avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.

Selon plusieurs observateurs interrogés par l'AFP, résoudre ces questions financières, politiquement très sensibles, est la clé pour mener le traité à bon port.

En cas d'accord, restera à savoir si le texte sera suffisamment solide, avec les compromis consentis, pour permettre de protéger efficacement les océans.

A ce stade, "le texte n'est pas parfait, mais il ouvre un chemin clair vers l'objectif 30 par 30", a estimé Veronica Frank, en référence à l'engagement pris en décembre par l'ensemble des gouvernements du monde de protéger 30% des terres et des océans de la planète d'ici 2030.

Un défi quasi impossible sans inclure la haute mer, dont environ 1% seulement est protégé aujourd'hui.

Le communiqué de l'Ambassade des Etats-Unis au Panama ne précise pas la période pendant laquelle ces décaissements seront effectués, mais souligne que le montant correspond à "plus du double" de ce que les Etats-Unis avaient promis lors de la conférence "Notre Océan" de 2022.

Près de 5 milliards de dollars de cette enveloppe américaine seront destinés à combattre le changement climatique, dont un peu plus de la moitié pour "développer la résilience des ressources marines et des communautés côtières" affectées, a précisé dans un communiqué l'ambassade américaine à Panama.

Les Etats-Unis consacreront par ailleurs 665 millions de dollars pour favoriser la pêche durable, 200 millions pour combattre la pollution, 73 millions pour des programmes d'"économie bleue" (l'équivalent marin de l'économie verte) et 11 millions à des zones maritimes protégées.

De son côté, l'Union européenne (UE) a annoncé qu'elle s'engageait cette année à hauteur de 816,5 millions d'euros (865 millions de dollars) pour des projets de protection des mers.

Sur cette enveloppe, 320 millions d'euros seront consacrés à des recherches sur la biodiversité marine et à contrer l'impact du changement climatique sur les milieux maritimes, tandis que 250 millions d'euros iront au programme de satellite Sentinel-1C de surveillance des effets du changement climatique et notamment la fonte des glaces arctiques.

Quelque 600 délégués de gouvernements, entreprises et ONG s'étaient réunis depuis jeudi matin à Panama pour débattre du cadre à donner à l'"économie bleue" pour l'exploitation durable et la protection des mers et des océans.

Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.