Panama: engagements de près de 20 milliards de dollars au total pour la protection des océans

Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord. (AFP)
Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord. (AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Panama: engagements de près de 20 milliards de dollars au total pour la protection des océans

  • Ce total comprend un engagement de 6 milliards de dollars de la part des Etats-Unis, annoncé jeudi par l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat
  • De son côté, l'Union européenne (UE) a annoncé qu'elle s'engageait cette année à hauteur de 816,5 millions d'euros pour des projets de protection des mers

PANAMA: Près de 20 milliards de dollars de fonds dédiés à la protection des océans ont été promis vendredi lors de la conférence mondiale "Notre Océan" au Panama, a annoncé le pays hôte, après la clôture de la réunion.

Ce total comprend un engagement de 6 milliards de dollars de la part des Etats-Unis, annoncé jeudi par l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat, John Kerry.

"Nous entreprenons de nombreuses initiatives différentes pour avoir le plus grand impact possible", a déclaré vendredi M. Kerry, aux correspondants de la presse étrangère à Panama.

"La raison de l'augmentation est que nous avons adopté la loi sur la réduction de l'inflation aux Etats-Unis, qui a investi beaucoup d'argent dans la lutte contre la crise climatique, et le résultat est que nous avons une plus grande capacité à entreprendre des initiatives qui auront un impact climatique", a-t-il indiqué.

Au bout de la nuit, heures sup pour les négociateurs du traité sur la haute mer

Les Etats membres de l'ONU étaient toujours sur le pont dans la nuit de vendredi à samedi pour tenter d'arracher un accord sur le traité pour protéger la haute mer, trésor fragile et vital qui couvre près de la moitié de la planète.

Après plus de 15 ans de discussions informelles puis formelles, les négociateurs ont déjà dépassé de plusieurs heures les deux nouvelles semaines de pourparlers à New York, troisième "dernière" session en moins d'un an.

Mais personne ne semblait vouloir abandonner. Au milieu de la nuit à New York, les négociations à huis clos étaient toujours focalisées sur la question hautement politique du partage des éventuels bénéfices issus des ressources marines génétiques récoltés en haute mer.

"Nous avons encore quelques questions à clarifier, mais nous faisons des progrès et les délégations montrent de la flexibilité", a assuré la présidente de la conférence Rena Lee lors d'une séance plénière éclair vers 1h30 du matin (06H30GMT) pour demander l'accord des délégations de poursuivre sans interprètes.

"Nous avons l'opportunité de conclure l'accord et nous ne devons pas la laisser filer", avait-elle déclaré quelques heures plus tôt en appelant les négociateurs à faire des "stocks d'encas" pour tenir jusqu'à la ligne d'arrivée espérée d'ici le petit matin.

Même si des compromis sont trouvés sur toutes les questions encore en suspens, le traité ne pourra être formellement adopté lors de cette session, a-t-elle en outre expliqué.

Mais il pourra être "finalisé", sans possibilité de rouvrir des discussions "sur le fond", avant une adoption formelle "à une date ultérieure" quand il aura été passé au crible par les services juridiques et traduit dans les six langues officielles de l'ONU.

Même sans adoption formelle, ce serait "une étape majeure", a déclaré à l'AFP Veronica Frank, de Greenpeace.

La haute mer commence là où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et elle n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.

Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la surface de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et d'espèces emblématiques.

Les écosystèmes océaniques fabriquent pourtant la moitié de l'oxygène que nous respirons, limitent le réchauffement en absorbant une part importante du CO2 émis par les activités humaines, et nourrissent une partie de l'humanité.

Mais ils sont menacés par le changement climatique, les pollutions en tous genres et la surpêche.

Equité Nord-Sud 

Les négociations du futur traité se sont cristallisées sur plusieurs contentieux: procédure de création des aires marines protégées, modalité de mise en oeuvre des études d'impact sur l'environnement des activités envisagées en haute mer, et surtout partage des potentiels bénéfices issus des ressources marines génétiques.

Pour de nombreux observateurs, cette question se résume à une question d'équité Nord-Sud. "De la géopolitique", commente Minna Epps, de l'Union internationale pour la Protection de la Nature (UICN).

Les pays en développement sont en effet inquiets de ne pas être pleinement partie au traité faute de ressources financières; et craignent d'être privés de leur part du gâteau de la commercialisation de potentielles molécules miraculeuses découvertes dans ces eaux internationales.

Avec une annonce vue comme un geste pour renforcer la confiance Nord-Sud, l'Union européenne a promis, à New York, 40 millions d'euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en oeuvre initiale.

Au-delà, elle s'est engagée à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans en général pour 2023, lors de la conférence "Notre Océan" qui s'est achevée vendredi à Panama.

Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères Janaina Tewaney a indiqué que "341 nouveaux engagements", d'un montant de près de 20 milliards de dollars -- dont près de 6 milliards annoncés par les Etats-Unis--, avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.

Selon plusieurs observateurs interrogés par l'AFP, résoudre ces questions financières, politiquement très sensibles, est la clé pour mener le traité à bon port.

En cas d'accord, restera à savoir si le texte sera suffisamment solide, avec les compromis consentis, pour permettre de protéger efficacement les océans.

A ce stade, "le texte n'est pas parfait, mais il ouvre un chemin clair vers l'objectif 30 par 30", a estimé Veronica Frank, en référence à l'engagement pris en décembre par l'ensemble des gouvernements du monde de protéger 30% des terres et des océans de la planète d'ici 2030.

Un défi quasi impossible sans inclure la haute mer, dont environ 1% seulement est protégé aujourd'hui.

Le communiqué de l'Ambassade des Etats-Unis au Panama ne précise pas la période pendant laquelle ces décaissements seront effectués, mais souligne que le montant correspond à "plus du double" de ce que les Etats-Unis avaient promis lors de la conférence "Notre Océan" de 2022.

Près de 5 milliards de dollars de cette enveloppe américaine seront destinés à combattre le changement climatique, dont un peu plus de la moitié pour "développer la résilience des ressources marines et des communautés côtières" affectées, a précisé dans un communiqué l'ambassade américaine à Panama.

Les Etats-Unis consacreront par ailleurs 665 millions de dollars pour favoriser la pêche durable, 200 millions pour combattre la pollution, 73 millions pour des programmes d'"économie bleue" (l'équivalent marin de l'économie verte) et 11 millions à des zones maritimes protégées.

De son côté, l'Union européenne (UE) a annoncé qu'elle s'engageait cette année à hauteur de 816,5 millions d'euros (865 millions de dollars) pour des projets de protection des mers.

Sur cette enveloppe, 320 millions d'euros seront consacrés à des recherches sur la biodiversité marine et à contrer l'impact du changement climatique sur les milieux maritimes, tandis que 250 millions d'euros iront au programme de satellite Sentinel-1C de surveillance des effets du changement climatique et notamment la fonte des glaces arctiques.

Quelque 600 délégués de gouvernements, entreprises et ONG s'étaient réunis depuis jeudi matin à Panama pour débattre du cadre à donner à l'"économie bleue" pour l'exploitation durable et la protection des mers et des océans.

Les participants à la conférence "Notre Océan" annoncent des "engagements" volontaires mais ne procèdent à aucun vote et n'adoptent pas d'accord.


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump : « Un honneur » d’accueillir son « bon ami » le prince héritier saoudien à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump rencontre le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane dans le Bureau ovale. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane dans le Bureau ovale. (AFP)
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  • Lors de sa visite à la Maison Blanche, le prince héritier Mohammed ben Salmane a confirmé que le Royaume investirait jusqu’à 1 000 milliards de dollars dans l’économie américaine
  • Le prince héritier a salué la coopération en matière de défense et le leadership des États-Unis dans la technologie de l’IA, tandis que Trump a confirmé son intention de vendre des F-35 à l’Arabie saoudite

​​​​​​WASHINGTON : L’Arabie saoudite augmente son engagement d’investissement dans l’économie américaine de 600 milliards de dollars à près de 1 000 milliards de dollars, a annoncé le prince héritier Mohammed ben Salmane au président américain Donald Trump mardi à la Maison Blanche.

Le prince héritier a affirmé que la collaboration saoudo-américaine créait de réelles opportunités dans l’intelligence artificielle et que la relation entre les deux pays restait essentielle. Il a également souligné le travail conjoint dans la lutte contre le terrorisme.

« Nous pouvons annoncer que nous allons augmenter ces 600 milliards de dollars à près de 1 000 milliards pour l’investissement », a déclaré le prince héritier lors d’un point de presse dans le Bureau ovale.

Le président Trump lui a demandé de confirmer ce chiffre, ce à quoi le prince héritier a répondu : « Absolument. »

Plus tôt dans la journée, le prince héritier et Premier ministre saoudien est arrivé à Washington DC pour une réception faste, marquant sa première visite officielle aux États-Unis depuis 2018 et sa première rencontre formelle avec le président Trump depuis la visite de ce dernier au Royaume en mai.

L’atmosphère autour de la Maison Blanche relevait du grand spectacle, reflétant les liens personnels et stratégiques étroits que les deux hommes ont tissés.

La visite du prince héritier est perçue comme la réaffirmation d’un partenariat durable, renforcé par une série d’accords en matière de défense, d’énergie nucléaire civile et de haute technologie.

Lors de la conférence de presse, le président Trump a fait l'éloge du prince héritier Mohammed ben Salmane, le qualifiant de « bon ami de longue date » et déclarant que c'était « un honneur » de l'accueillir à la Maison Blanche. Il a décrit l'Arabie saoudite comme un allié solide et un partenaire important, tout en rendant hommage au roi Salmane.

Les événements de la journée comprenaient un passage aérien, une salve d’honneur et un dîner de gala organisé par la Première dame Melania Trump pour célébrer le prince héritier, en présence notamment du footballeur portugais Cristiano Ronaldo, joueur du club saoudien Al-Nassr.

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Les événements de mardi à Washington comprenaient un défilé aérien, une salve d'honneur et un dîner de gala. (Fourni)

Évoquant la nature de la visite, Trump avait déclaré vendredi à bord d’Air Force One : « Nous ne faisons pas qu’une réunion… Nous honorons l’Arabie saoudite, le prince héritier. »

Au cœur des discussions bilatérales se trouve la volonté commune de renforcer les capacités militaires saoudiennes ainsi que sa stratégie de diversification économique.

Le contrat de défense le plus important sur la table est la vente d’avions furtifs F-35 de dernière génération, dont Israël est à ce jour le seul utilisateur au Moyen-Orient.

Malgré les objections rapportées de responsables israéliens, Trump a clairement indiqué qu’il comptait aller de l’avant. « Pour autant que je sache, ils sont tous deux à un niveau où ils devraient recevoir des F-35 haut de gamme », a-t-il déclaré mardi.

La volonté de vendre cet appareil très convoité à l’Arabie saoudite représente donc un tournant stratégique dans la politique d’exportation d’armes américaine dans la région.

Parallèlement aux F-35, des accords portant sur des systèmes avancés de défense aérienne et antimissile devraient également renforcer les capacités de sécurité du Royaume.

Une autre annonce importante concerne un accord-cadre sur la coopération nucléaire civile. Lors de la conférence de presse de mardi, Trump a indiqué qu'il signerait un accord avec le prince héritier saoudien sur un tel cadre.

Des médias américains ont rapporté que Trump envisageait de fournir à l’Arabie saoudite des garanties définissant la portée de la protection militaire américaine, notamment à la suite des frappes israéliennes du 9 septembre contre le Qatar, qui bénéficie depuis 2022 du statut « d’allié majeur non membre de l’OTAN ».

Une telle garantie présidentielle, bien qu’inférieure à un accord de défense complet ratifié par le Congrès, soulignerait l’engagement personnel de l’administration actuelle.

La normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël constitue également un sujet central — une étape que Washington considère essentielle pour un accord de paix plus large au Moyen-Orient après la guerre à Gaza.

Lors de son premier mandat, Trump avait contribué à établir des liens économiques et diplomatiques entre Israël, Bahreïn, le Maroc et les Émirats arabes unis dans le cadre des Accords d’Abraham.

Dans le Bureau ovale, le prince héritier a déclaré que le Royaume souhaitait normaliser ses relations avec Israël via les Accords d’Abraham, mais qu’il fallait avant tout disposer d’un « chemin clair » vers la création d’un État palestinien pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

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L'atmosphère qui régnait autour de la visite et de la réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche était celle d'un grand spectacle, témoignant des liens personnels et stratégiques profonds que les deux hommes ont noués. (SPA)

« Nous voulons faire partie des Accords d’Abraham. Mais nous voulons aussi être sûrs d’obtenir une voie claire vers une solution à deux États », a-t-il dit.

« Nous allons travailler là-dessus, pour être sûrs de pouvoir préparer les bonnes conditions dès que possible », a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite, qui abrite deux sanctuaires de l’islam — La Mecque et Médine —, joue un rôle central dans le monde musulman et demeure profondément investie dans la stabilité régionale et la cause palestinienne.

Le gouvernement saoudien a toujours affirmé qu’une voie claire vers un État palestinien devait être définie avant d’envisager toute normalisation avec Israël.

Interrogé par le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal J. Abbas, sur l’évolution envisagée de la relation bilatérale et sur son rôle dans la vision stratégique du Royaume, le prince héritier a indiqué que le prochain chapitre offrirait d’immenses opportunités.

« Je ne pense pas que ce soit une relation que nous pouvons remplacer, du côté saoudien comme du côté américain », a-t-il répondu.

« C’est une relation essentielle pour notre cadre politique, notre cadre économique, notre sécurité, notre armée, pour beaucoup de choses, et elle existe depuis neuf décennies.

« Et les opportunités que nous avons aujourd’hui — elles sont énormes — et nous verrons si elles vont s’approfondir dans les prochaines décennies. Et ce que nous avons aujourd’hui et demain avec le président Trump constitue réellement un énorme nouveau chapitre dans cette relation, qui apportera de la valeur aux deux parties. »

La visite du prince héritier est fortement axée sur l’économie et les efforts continus visant à transformer l’économie saoudienne.

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Le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane a atterri à Washington DC où il a été accueilli en grande pompe à la Maison Blanche. (AFP)

L’Arabie saoudite a lancé la Vision 2030 il y a près de dix ans pour diversifier son économie au-delà du pétrole en investissant dans la culture, le sport, la technologie et le tourisme.

Une part importante du dialogue économique entre l’Arabie saoudite et les États-Unis porte sur les technologies de pointe.

Cet élan économique sera mis en lumière lors d’un grand sommet d’investissement au Kennedy Center mercredi.

L’événement doit réunir les dirigeants de grandes entreprises saoudiennes et américaines, dont Salesforce, Qualcomm, Pfizer, la Cleveland Clinic, Chevron et Aramco, la compagnie énergétique nationale saoudienne.

Ce forum devrait être l’occasion d’annoncer de nouveaux accords.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.