Climat: trois ONG assignent BNP Paribas en justice

La banque européenne BNP Paribas. (Photo, AFP)
La banque européenne BNP Paribas. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Climat: trois ONG assignent BNP Paribas en justice

  • Cette étape est la suite logique de la mise en demeure de BNP Paribas le 26 octobre dernier par ces mêmes associations, Les Amis de la Terre, Oxfam France et Notre affaire à tous
  • Depuis 2017, la loi française sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises de prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne d'activité

PARIS: La première banque européenne BNP Paribas "devra répondre devant la justice de sa responsabilité dans la crise climatique": trois associations de défense de l'environnement l'ont assignée jeudi au titre de sa "contribution significative" au réchauffement climatique, en raison de ses clients pétroliers et gaziers.

Cette étape est la suite logique de la mise en demeure de BNP Paribas le 26 octobre dernier par ces mêmes associations, Les Amis de la Terre, Oxfam France et Notre affaire à tous.

L'angle d'attaque devant le tribunal judiciaire de Paris est identique: un éventuel manquement au "devoir de vigilance" - un motif déjà utilisé par exemple contre TotalEnergies, mais testé pour la première fois contre une banque.

"Face à sa contribution significative aux dérèglements climatiques, les associations demandent à BNP Paribas de mettre fin à ses soutiens financiers aux nouveaux projets d'énergies fossiles et d'adopter un plan de sortie du pétrole et du gaz", écrivent les trois ONG dans un communiqué commun, appelant à un "procès historique".

En pratique, un huissier s'est présenté dans la matinée au siège de BNP Paribas afin de remettre l'assignation en bonne et due forme, confirme la banque. Le calendrier des prochaines étapes devrait être fixé le 13 juin.

François de Cambiaire, avocat associé au sein du cabinet Seattle et conseil des associations, s'attend à ce que la procédure s'étale sur deux ou trois ans.

Les porte-parole des trois associations ont symboliquement posé avec une fausse enveloppe barrée du tampon "assignation" devant une agence BNP Paribas située non loin de l'Opéra Garnier et du siège social de la banque, à Paris.

Financeur historique 

Depuis 2017, la loi française sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises de prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne d'activité.

Dans une réaction transmise mercredi, BNP Paribas dit "regretter" la "voie contentieuse plutôt que la voie du dialogue".

"On a déjà fait plus de la moitié du chemin", a commenté au micro de France Inter le directeur de l'engagement d'entreprise de BNP Paribas Antoine Sire, "puisqu'il y a une dizaine d'années on avait presque uniquement des énergies fossiles, aujourd'hui on a 55% d'énergie bas carbone essentiellement renouvelable".

"Quand même, arrêter de financer la production pétrolière c'est une décision qui est extrêmement lourde", a-t-il ajouté.

La banque avait déjà fait part de son "désaccord" avec ces ONG, dans un courrier consulté par l'AFP le 26 janvier en réponse à la mise en demeure, qui appelait une réponse dans les trois mois.

Les entreprises "ne peuvent pas se substituer au législateur", estimait alors la banque, se disant "en profond désaccord" avec l'interprétation faite de la législation sur le devoir de vigilance.

Une réponse "à côté", selon les associations.

Financeur historique du secteur industriel et de la production d'énergie, la banque française a annoncé le 24 janvier de nouveaux engagements climatiques en voulant diviser par cinq d'ici 2030 ses financements au secteur de l'extraction et de la production de pétrole.

Cette assignation s'inscrit dans la lignée d'autres actions d'ONG fondées sur le "devoir de vigilance". La première, initiée en 2019 et toujours en cours à Paris, vise les méga-projets pétroliers Tilenga et EACOP de TotalEnergies en Afrique.

En 2021 aux Pays-Bas, un tribunal a condamné pour la première fois le géant pétrolier Shell à accélérer son plan de réduction des émissions de carbone, dans une procédure entamée par des ONG, dont Greenpeace et Les Amis de la Terre. Shell a fait appel.


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.