Covid: la 4e vague s'appesantit sur le sud et l'outre-mer

La Guadeloupe est entrée mercredi soir dans son troisième confinement, assorti d'un couvre-feu strict de 20H00 à 05H00 et de restrictions de déplacement. (AFP)
La Guadeloupe est entrée mercredi soir dans son troisième confinement, assorti d'un couvre-feu strict de 20H00 à 05H00 et de restrictions de déplacement. (AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Covid: la 4e vague s'appesantit sur le sud et l'outre-mer

  • La quatrième vague de Covid-19 progresse encore, frappant particulièrement le sud de la France et la Guadeloupe et la Martinique, aux hôpitaux saturés, au moment où plusieurs dizaines de milliers de personnes vont de nouveau manifester contre le pass
  • Dans ce contexte, l'exécutif met l'accent sur la nécessité de poursuivre le «sprint vaccinal» engagé pour atteindre l'objectif fixé de 50 millions de personnes ayant reçu une première dose de vaccin d'ici fin août

PARIS : La quatrième vague de Covid-19 progresse encore, frappant particulièrement le sud de la France et la Guadeloupe et la Martinique, aux hôpitaux saturés, au moment où plusieurs dizaines de milliers de personnes vont de nouveau manifester contre le pass sanitaire samedi, à deux jours de son extension.

Dans ce contexte, l'exécutif met l'accent sur la nécessité de poursuivre le "sprint vaccinal" engagé pour atteindre l'objectif fixé de 50 millions de personnes ayant reçu une première dose de vaccin d'ici fin août. "Faites-vous vacciner", a encore exhorté Emmanuel Macron dans une vidéo postée sur Instagram vendredi, la dernière d'une série destinée à répondre aux interrogations des Français sur la vaccination. 

Car les chiffres publiés vendredi soir par Santé publique France restent globalement en hausse : 8.368 patients hospitalisés (862 nouvelles admissions en 24 heures), contre 8.210 jeudi, dont 1.458 en soins critiques (1.420 la veille). Et 60 décès, après 52 jeudi, portant à 112.190 morts le bilan depuis le début de l'épidémie.

Les nouveaux cas détectés restent nombreux : 25.077 vendredi, contre 26.460 la veille, pour un taux de positivité de 4,2%, selon Santé publique France, qui relevait toutefois jeudi "une augmentation plus modérée" de leur nombre pour la semaine du 26 juillet au 1er août.

La vaccination, elle, continue de progresser, avec plus de 44,4 millions de Français ayant reçu au moins une injection (65,9% de la population totale) et près de 37 millions ayant un schéma vaccinal complet (54,6%).

De «la médecine de catastrophe»

Ceux qui la refusent catégoriquement, doutent, ou sont vaccinés, mais qui fustigent le pass sanitaire, élargi lundi 9 août à nombre de lieux publics, aux transports longue distance, aux lieux de culture et aux restaurants, se retrouvent samedi pour une quatrième journée de mobilisation.

En métropole, la situation épidémiologique est particulièrement scrutée dans le sud, où les taux d'incidence ont brusquement augmenté, pour dépasser par exemple les 400 cas pour 100.000 habitants en Occitanie (et même le seuil de 1.000 pour les 20/30 ans) et les 500 cas en Provence-Alpes-Côte d'Azur début août.

En Haute-Corse, le taux d'incidence était quatre fois supérieur à la moyenne nationale cette semaine. Rebond épidémique, affluence des vacanciers, soignants en congés d'été : ce cocktail a poussé les autorités à déclencher le Plan blanc, qui renforce l'organisation des hôpitaux, sur tout le pourtour méditerranéen, en Corse, en région Paca, puis en Occitanie.

Et, en conséquence, l'Allemagne va imposer à partir de dimanche une quarantaine pour les voyageurs non immunisés en provenance du sud de la France. Outre-mer, la situation est critique en Guadeloupe, entrée mercredi soir dans son troisième confinement, assorti d'un couvre-feu de 20H00 à 05H00.

"Le taux d'incidence est alarmant avec 1.108,6 cas pour 100.000 habitants sur sept jours glissants contre 875,6 cas la semaine passée", et le taux de positivité des tests atteint 24,6%, ont alerté vendredi la préfecture et l'Agence régionale de santé.

C'est "une situation de crise, d'une intensité effroyable, que nous n'avons jamais connue jusqu'alors. On a basculé dans la médecine de catastrophe", témoigne auprès de l'AFP le docteur Marc Valette, chef du service de réanimation au CHU de Guadeloupe, où de premiers patients ont été évacués vers la métropole pour tenter de désengorger les services. Devant la flambée de l'épidémie, le préfet de région a pris de nouvelles mesures: les restaurants, qui restaient ouverts à midi, seront fermés à partir de lundi 20H00.

«Relâchement»

La Martinique, au taux d'incidence également supérieur à 1.000, est également reconfinée, depuis le 30 juillet, pour au moins trois semaines. "Il y a eu un relâchement partout sur les gestes barrières", déplorait mardi Hossein Mehdaoui, chef du pôle réanimation-anesthésie-urgences au CHU de Martinique, saturé et qui a reçu le renfort d'une quarantaine de médecins et infirmiers des armées.

L'île est confrontée à un faible taux de vaccination (environ 18%, tandis que sa voisine de la Guadeloupe atteint près de 30%) et à de fortes résistances. Ainsi l'instauration du nouveau couvre-feu a-t-elle été suivie de l'incendie d'un vaccinodrome et d'une pharmacie lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Fort-de-France.

La Réunion est, elle, reconfinée partiellement en journée jusqu'au 16 août et le taux d'incidence reste élevé, à plus de 390 malades pour 100.000 habitants, selon Santé publique France jeudi.               


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».