La Grèce brûle toujours, la Turquie aidée par la pluie

Des pompiers utilisent un canon à eau pour éteindre un incendie près de la centrale thermique de Kemerkoy, à Oren à Milas le 4 août 2021. (Photo, AFP)
Des pompiers utilisent un canon à eau pour éteindre un incendie près de la centrale thermique de Kemerkoy, à Oren à Milas le 4 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

La Grèce brûle toujours, la Turquie aidée par la pluie

  • Les autorités grecques ont dénombré 154 feux dont 64 étaient encore actifs vendredi soir
  • De part et d'autre de la mer Egée, des milliers d'habitants et de touristes ont été évacués ces derniers jours, dont beaucoup par la mer, face à l'avancée des flammes revigorées

ATHENES: De violents incendies continuaient samedi de dévorer des milliers d'hectares de forêts et des habitations de Grèce, battant un record en surfaces brûlées au 11e jour de cet "été cauchemardesque", selon le Premier ministre grec, alors que la situation semblait se stabiliser en Turquie voisine.

De part et d'autre de la mer Egée, des milliers d'habitants et de touristes ont été évacués ces derniers jours, dont beaucoup par la mer, face à l'avancée des flammes revigorées par les températures caniculaires. 

Si la situation semblait s'améliorer sous l'effet de la pluie sur les côtes turques, où 13 feux restaient actifs samedi sur les 200 des derniers jours, les incendies gagnaient du terrain en Grèce, encore attisés par endroits par les vents.

Plus de 30 000 hectares ont été ravagés par les incendies de ces derniers jours en Grèce, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts, un organisme soutenu par l'UE.

Au moins 1.450 pompiers grecs, aidés de renforts d'autres pays, poursuivaient leur bataille acharnée contre cinq incendies majeurs au nord d'Athènes, sur l'île d'Eubée, à 200 km à l'est de la capitale, et contre trois feux sur la péninsule du Péloponnèse, à l'ouest, selon les pompiers. 

Les autorités grecques ont dénombré 154 feux dont 64 étaient encore actifs vendredi soir.

"Quand cet été cauchemardesque aura pris fin, nous réparerons tous les dégâts dès que possible", a promis samedi matin le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis au QG des pompiers d'Athènes.

Fumées sur Athènes 
Au nord d'Athènes, le violent sinistre continuait d'avancer avec vigueur vers l'est et le lac de Marathon, la plus grosse réserve d'eau de la capitale, après avoir provoqué l'évacuation d'une dizaine de localités. Ses fumées épaisses et son odeur âcre s'étaient à nouveau répandues sur la capitale dans la nuit, alors que des vents forts sont prévus dans la journée.

Sur l'île d'Eubée, plus de 1.300 personnes ont été évacuées par bateau dans la nuit du village côtier de Limni, encerclé par les flammes. Plus d'une vingtaine d'autres ont été évacuées samedi matin de la plage de Rovies, également sur cette vaste île à l'est du pays, selon les médias grecs. 

Les autorités locales ont réclamé plus de soutien aérien pour lutter efficacement contre le violent incendie d'Eubée, qui s'aggravait samedi.

Sur la péninsule du Péloponnèse aussi, des centaines d'hectares étaient en feu à l'est du site archéologique d'Olympie et dans les régions du Magne et de Messinie.

"Le feu a brûlé plus de 15 villages" à l'est du Magne, selon la maire Eleni Drakoulakou, dénonçant le manque de moyens aériens sur ERT TV. "Nous étions perdus alors qu'un hélicoptère l'aurait réglé en deux heures".

Plus de 5.000 habitants et touristes ont été forcés de fuir le sinistre qui, estime-t-elle, a brûlé 50% de cette région montagneuse et touristique.  

Record de zones brûlées 
Au 5 août, les surfaces brûlées en Grèce avaient déjà dépassé de 180% la moyenne de la période 2008-2020, selon les données du Système européen d'information sur les feux de forêts. Et c'est sans compter les estimations pour les 5 et 6 août, établies à plus de 15.000 hectares dévastés, selon le quotidien Kathimerini.

A ce stade de 2021, les incendies ont détruit plus de forêts et de pinèdes que les trois années cumulées de 2017 à 2020, a rapporté Andrianos Gourbatsis, ancien responsable des services d'incendies grecs, samedi sur le site Ethnos. 

Le Premier ministre a promis une rapide reforestation. "Les zones brûlées seront classées prioritairement pour la reforestation", a-t-il dit aux journalistes.

Un rapport préliminaire de l'ONU, auquel l'AFP a eu accès, qualifie le pourtour méditerranéen de "point chaud du changement climatique".

Les chutes de pluie providentielles qui se sont abattues sur le sud-ouest de la Turquie ont contribué à améliorer la situation dans la région d'Antalya. Selon les autorités locales, les incendies y sont désormais sous contrôle, y compris à Manavgat, où les averses continuaient samedi.

Les pompiers turcs poursuivaient cependant leurs efforts dans la région de Mugla, où trois quartiers ont été évacués, selon la municipalité.

Huits personnes sont mortes et des dizaines ont été hospitalisées dans les 200 feux qui ont enflammé pendant une semaine le sud de la Turquie. Deux décès sont à déplorer en Grèce, ainsi qu'une vingtaine de blessés, dont deux pompiers volontaires hospitalisés dans un état critique.

Avec un mercure oscillant entre 40 et 45 degrés, la Grèce et la Turquie traversent une canicule exceptionnelle, que les experts relient sans équivoque au changement climatique. 


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.