Un envoyé de l'ONU « chevronné » obtient un soutien international pour mettre fin à la guerre au Yémen

Hans Grundberg a reçu l‘aval de pays régionaux et internationaux ainsi que de factions yéménites. (Fichier/@EUinYemen)
Hans Grundberg a reçu l‘aval de pays régionaux et internationaux ainsi que de factions yéménites. (Fichier/@EUinYemen)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Un envoyé de l'ONU « chevronné » obtient un soutien international pour mettre fin à la guerre au Yémen

  • Grundberg est l'ambassadeur de l'Union européenne au Yémen depuis septembre 2019
  • Le ministre saoudien des AE déclare que le Royaume se tiendra aux côtés du nouvel envoyé de l'ONU et soutiendra tous les efforts de paix pour mettre fin à la guerre

ALEXANDRIE : Diplomate expérimenté et confirmé qui a géré les conflits au Moyen-Orient pendant deux décennies, l'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a reçu le soutien de pays régionaux et internationaux ainsi que de factions yéménites pour mettre fin à la guerre au Yémen.

Vendredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a nommé le diplomate suédois Grundberg émissaire spécial pour le Yémen, succédant au Britannique Martin Griffiths.

Le chef de l'ONU a déclaré que le nouvel envoyé s'appuierait sur plus de 20 ans d'expérience dans les affaires internationales pour aider à résoudre le conflit au Yémen. Il évoque son rôle auprès des Yéménites pour négocier l'Accord de Stockholm qui a désamorcé les combats dans la province occidentale de Hodeidah à la fin de 2018.

Peu de temps après l'annonce, le gouvernement yéménite, l'Arabie saoudite, les États-Unis et d'autres pays ont félicité le nouvel émissaire et exprimé leur soutien à sa mission visant à mettre fin à la guerre au Yémen.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, déclare que le Royaume soutiendra le nouveau représentant de l'ONU et tous les efforts de paix pour mettre fin à la guerre.

« Nous lui souhaitons de réussir dans ses nouvelles fonctions et sommes impatients de travailler avec lui. Le Royaume continuera à soutenir tous les efforts pour parvenir à une solution politique qui apportera la paix et la prospérité au Yémen », indique le prince Faisal sur Twitter.

Le gouvernement du Yémen, internationalement reconnu, a également exprimé son soutien au nouvel envoyé de l'ONU et demandé plusieurs fois la reprise du processus de paix et un règlement politique qui empêcherait les Houthis de prendre le pouvoir.

« Le gouvernement yéménite continuera à tendre la main à une paix juste et durable sur la base des trois références convenues aux niveaux national, régional et international », précise le ministère yéménite des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle SABA. Il qualifie le nouvel émissaire de « diplomate bien informé sur la crise yéménite ».

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait état d’un important soutien international pour faire face à la crise humanitaire et mettre fin au conflit au Yémen.

« Il existe un consensus sans précédent sur la résolution du conflit et une réelle opportunité de paix. Seul un accord durable entre les Yéménites peut inverser la grave crise humanitaire », dit Blinken dans un communiqué.

La ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, souligne que le nouvel envoyé est un « excellent » diplomate et que son pays appuie les efforts diplomatiques de l'ONU pour mettre fin aux souffrances du peuple yéménite.

« La Suède se réjouit de poursuivre son étroite collaboration avec l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu durable et d'une solution politique au conflit au Yémen », tweete-t-elle.

Les efforts de paix pour parvenir à un règlement pacifique au Yémen, parrainés par Griffiths, ont échoué car les Houthis soutenus par l'Iran ont refusé de mettre en place une trêve nationale et un terme à leur offensive meurtrière sur la ville centrale de Marib.

Le ministère omanais des Affaires étrangères, dont les médiateurs se sont rendus à Sanaa en juin et n'ont pas réussi à convaincre les Houthis d'accepter l'initiative de paix de l'ONU, espère que l'expertise du nouvel envoyé sur le Yémen contribuera à faire avancer la paix, déclarant que le sultanat soutiendra sa mission pour résoudre la crise yéménite « dès que possible ».

Depuis le début de l'offensive des Houthis en février, l'ancien envoyé de l'ONU a demandé une trêve pour tous les champs de bataille en échange de l'ouverture de l'aéroport de Sanaa et de l'assouplissement des restrictions sur les ports sous contrôle des Houthis, suivie de pourparlers de paix entre les factions belligérantes au Yémen.

Les rebelles ont exigé que la coalition arabe arrête d'abord son soutien aérien au gouvernement yéménite pour accepter la proposition.

Samedi, Hussein Al-Azzi, un responsable houthi, s'est félicité de la nomination de l'envoyé de l'ONU et l'a exhorté à résoudre la crise humanitaire et à créer « une atmosphère propice à des pourparlers constructifs et fructueux ».

Au cours des sept dernières années, les Houthis ont boycotté deux envoyés de l'ONU au Yémen et les ont accusés de partialité.

D'autres factions clés yéménites telles que le Conseil de transition séparatiste du Sud (STC) et la Résistance nationale ont également promis de se conformer aux efforts de paix de l'ONU pour mettre fin à la guerre.

Les experts yéménites et les analystes politiques soutiennent que la réticence des Houthis à mettre fin à leurs opérations militaires à travers le Yémen pourrait entraver les efforts de l'envoyé de l'ONU pour mettre fin à la guerre.

« Le plus grand défi auquel est confronté le nouvel émissaire est de convaincre les Houthis d'accepter un cessez-le-feu. Toutes les autres parties, y compris le gouvernement légitime, ont accepté l'initiative de paix », déclare à Arab News Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information et analyste politique.

Un autre défi consiste à faire face à des forces puissantes qui ont émergé pendant la guerre, telles que le STC, qui appelle à la division du Yémen en deux États.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


 


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.