Y aura-t-il des cadeaux à Noël? Le jouet face aux problèmes d'approvisionnement

Les spécialistes du jouet manoeuvrent comme ils peuvent depuis le début de la pandémie, confrontés début 2020 à la fermeture d'usines de fabrication en Asie, puis de magasins un peu partout dans le monde. (AFP)
Les spécialistes du jouet manoeuvrent comme ils peuvent depuis le début de la pandémie, confrontés début 2020 à la fermeture d'usines de fabrication en Asie, puis de magasins un peu partout dans le monde. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Y aura-t-il des cadeaux à Noël? Le jouet face aux problèmes d'approvisionnement

  • Pour sa part, le PDG de Mattel, fabricant de la célèbre Barbie, assure que son groupe peut répondre à la demande
  • Comme de nombreux autres secteurs de l'économie, les géants du jouet peinent à s'approvisionner et à acheminer leurs livraisons

NEW YORK: "On dit toujours aux clients qu'il vaut mieux faire les courses de Noël en avance", remarque Judy Ishayik, copropriétaire d'une boutique de jouets new-yorkaise. Cette année, avec les problèmes d'approvisionnement, s'ils veulent un article spécifique, "on leur recommande de faire leurs emplettes dès septembre".

D'autant que les prix vont grimper.

Son magasin, Mary Arnold Toys, vend des jouets depuis 90 ans dans l'Upper East Side, un quartier huppé de Manhattan. 

En apparence, il est bien achalandé. Mais au fond de la boutique et dans le sous-sol où les stocks sont entreposés, certaines étagères sont vides. 

Comme de nombreux autres secteurs de l'économie, les géants du jouet peinent à s'approvisionner et à acheminer leurs livraisons. 

Les raisons sont multiples: des usines ferment sporadiquement à cause de pics de contamination à la Covid-19; les transporteurs maritimes sont submergés par la demande avec le commerce en ligne; il y a une pénurie de conteneurs; dans certains ports, les bateaux attendent plusieurs jours pour décharger leurs marchandises; aux Etats-Unis, les transporteurs routiers peinent à recruter des chauffeurs. 

Les spécialistes du jouet manoeuvrent comme ils peuvent depuis le début de la pandémie, confrontés début 2020 à la fermeture d'usines de fabrication en Asie, puis de magasins un peu partout dans le monde.

Un mini-vent de panique avait commencé à souffler avant la saison des fêtes l'an dernier, certains craignant que les transporteurs comme UPS ou Fedex, débordés, ne puissent livrer les colis aux clients en temps voulu. 

Les cadeaux étaient en grande majorité arrivés à temps.

Finalement, soutenues par les achats de poupées, de jeux de société et de construction pour les enfants coincés à la maison, les ventes du secteur ont progressé de 16% en 2020 aux Etats-Unis, selon le cabinet NPD.

Bataille pour les bateaux 
Mais avec une chaîne d'approvisionnement perturbée depuis plus d'un an maintenant, les retards se sont accumulés, remarque Jennifer Blackhurst, spécialiste en chaîne d'approvisionnement à l'université de l'Iowa.

"Cela n'affecte pas juste un secteur ou un produit. Toutes les entreprises se battent pour obtenir un peu d'espace sur les bateaux" et la situation ne devrait pas, selon elle, se normaliser avant 2022.

Hasbro, la maison mère des figurines Transformers et des Monopoly, en est bien conscient. 

"Nous oeuvrons pour assurer la disponibilité des produits pendant les fêtes", a récemment assuré la directrice financière du groupe, Deborah Thomas.

Hasbro a passé les commandes plus tôt, diversifié ses sources d'approvisionnement, les ports et transporteurs utilisés.

Ces mesures ont toutefois un coût: les tarifs du fret maritime ont quadruplé comparé au début de l'année, a souligné Mme Thomas. 

Le groupe va donc augmenter ses prix au troisième trimestre.

Pour sa part, le PDG de Mattel, fabricant de la célèbre Barbie, assure que son groupe peut répondre à la demande.

"Il pourrait y avoir encore des défis imprévus dans la chaîne d'approvisionnement et il est difficile de dire ce que l'avenir nous réserve", reconnaît toutefois Ynon Kreiz.

Stocks limités de Lego 
Si les multinationales peuvent compter sur leur réseau étendu, ce n'est pas le cas des petites entreprises.

La fédération professionnelle du secteur, Toy Association, a créé fin juillet une structure pour aider les sociétés à surmonter la crise du transport maritime, qui devrait, selon elle, durer jusqu'à fin 2021, voire 2022.

"85% des jouets vendus aux Etats-Unis sont fabriqués à l'étranger", a rappelé l'organisation dans une récente lettre à des parlementaires. Or, à cause de la pénurie de conteneurs et du peu d'espace disponible sur les bateaux, "de nombreux membres voient leurs produits coincés à l'étranger".

Et pour ceux qui parviennent à trouver des solutions, les tarifs explosent et les retards se multiplient.

"On commande le maximum actuellement (...) car les entreprises ne peuvent pas nous garantir la disponibilité de la marchandise en octobre ou novembre", remarque Ezra Ishayik, chargé des achats pour Mary Arnold Toys. 

Il a passé auprès de Lego une commande de 60.000 dollars mais seul l'équivalent de 20.000 dollars de marchandises sera envoyé faute de stocks.

Il y aura des jouets sous le sapin, assure Jennifer Blackhurst. Mais il est difficile de prévoir où seront les goulots d'étranglement. 

A cause d'une pénurie de bois, "il faut actuellement des mois pour certains meubles", souligne-t-elle. Et le manque de semi-conducteurs pourrait finir par affecter plus durement les fabricants de produits et gadgets électroniques. 


L’économie saoudienne progresse de 3,9 % au T2, portée par l’activité hors pétrole

Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
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  • La croissance des activités non pétrolières a atteint 4,7 %
  • Le secteur non pétrolier a été le principal moteur de la croissance du PIB, ajoutant 2,7 points de pourcentage

RIYAD : L’économie de l’Arabie saoudite a enregistré une croissance de 3,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, portée par de solides performances dans les secteurs non pétroliers, selon les données officielles.

D’après les estimations rapides de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), les activités hors pétrole ont progressé de 4,7 %, surpassant la croissance du secteur pétrolier (3,8 %) ainsi que celle des services publics (0,6 %).

Le secteur non pétrolier a contribué à hauteur de 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB, contre 0,9 point pour les activités pétrolières. Les activités gouvernementales et les taxes nettes sur les produits ont chacune contribué à hauteur de 0,1 et 0,2 point respectivement.

Ces données sont conformes aux prévisions macroéconomiques de S&P Global Ratings, qui anticipent une croissance moyenne du PIB réel de 3,5 % entre 2025 et 2028, contre 0,8 % en 2024.

« Le PIB réel corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,1 % au T2 2025 par rapport au T1 2025 », précise GASTAT dans sa mise à jour trimestrielle.

« Cette hausse s’explique par la plus forte progression des activités pétrolières depuis le troisième trimestre 2021, en hausse de 5,6 % ce trimestre. Les activités non pétrolières ont augmenté de 1,6 %, tandis que les activités gouvernementales ont reculé de 0,8 % », ajoute-t-elle.

GASTAT indique que les activités pétrolières ont contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance trimestrielle, contre 0,9 point pour les secteurs non pétroliers.

Les activités gouvernementales et les taxes nettes ont chacune eu un impact négatif de 0,1 point.

Appuyant la dynamique de croissance hors pétrole, les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont atteint 31,11 milliards de riyals saoudiens (8,29 milliards de dollars) en mai, soit une hausse de 6 % par rapport à mai 2024, selon les données préliminaires publiées la semaine dernière par GASTAT.

Les Émirats arabes unis sont restés la première destination des produits non pétroliers saoudiens, avec des exportations s’élevant à 9,54 milliards de riyals. L’Inde suit avec 2,78 milliards, devant la Chine (2,03 milliards), Bahreïn (989,1 millions) et la Turquie (924,7 millions).

Par ailleurs, dans son rapport intitulé « Tendances du crédit en Arabie saoudite : un changement en cours », publié le 30 juillet, S&P Global affirme que les initiatives de la Vision 2030 devraient « renforcer la croissance hors pétrole à moyen terme », soutenues par l’activité dans le BTP, la demande des consommateurs et une main-d’œuvre élargie.

La participation des femmes au marché du travail a plus que doublé depuis 1999, atteignant 36 % depuis 2022.

S&P Global souligne que le tourisme représente désormais environ 6 % du PIB et 14 % des recettes courantes en 2024, contre 5 % en 2022.
Le secteur devrait continuer à croître grâce à des processus de visa améliorés et à l’élargissement de l’offre de loisirs.

Malgré des déficits budgétaires estimés en moyenne à 4,4 % du PIB jusqu’en 2028, les investissements publics liés à la Vision 2030, notamment les grands événements comme l’Expo 2030 et la Coupe du Monde FIFA 2034, devraient maintenir l’élan économique, selon S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.