Pêche intensive et pollution: l'île libyenne de Farwa attend d'être sauvée

L'île libyenne de Farwa, le 10 juin 2021. AFP
L'île libyenne de Farwa, le 10 juin 2021. AFP
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Pêche intensive et pollution: l'île libyenne de Farwa attend d'être sauvée

  • Dans l'extrême ouest de la Libye, à une quinzaine de kilomètres de la frontière tunisienne, un décor de carte postale accueille le visiteur
  • Péninsule à marée basse, île à marée haute, eaux immaculées, sable fin, Farwa est un bout de terre de 470 hectares où prospèrent palmiers-dattiers sauvages battus par la brise marine et différentes espèces, comme les tortues et les flamants roses

FARWA : Refuge pour les flamants roses et les tortues, l'île libyenne de Farwa, connue pour sa faune exceptionnelle, est menacée par la pollution, la pêche illégale et intensive, au grand dam d'une poignée de militants écologistes qui tentent de la sauver.

Dans l'extrême ouest de la Libye, à une quinzaine de kilomètres de la frontière tunisienne, un décor de carte postale accueille le visiteur: péninsule à marée basse, île à marée haute, eaux immaculées, sable fin, Farwa est un bout de terre de 470 hectares où prospèrent palmiers-dattiers sauvages battus par la brise marine et différentes espèces, comme les tortues et les flamants roses.

Sauvage et inhabitée, elle fut des décennies durant une destination privilégiée des excursions scolaires: au printemps, l'île constitue l'un des rares relais libyens pour les oiseaux migrateurs qui s'apprêtent à retraverser la Méditerranée. "Farwa est l'une des zones les plus importantes de Libye pour de nombreux oiseaux migrateurs", affirme Tarek Jdeidi de l'Université de Tripoli.

Et, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'île est potentiellement le "site côtier et marin le plus important de l'ouest de la Libye, en termes de biodiversité".

L'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi voulait y construire une station balnéaire avec hôtels de luxe, villas "flottantes" et terrain de golf. C'était en 2005, quand le pays d'Afrique du Nord, longtemps mis au ban de la communauté internationale, amorçait une timide ouverture après être redevenu fréquentable.

Finalement préservée de l'urbanisme -- l'unique construction qu'on y trouve est un vieux phare délabré érigé par les Italiens dans les années 1920 --, elle voit déferler chaque week-end des dizaines de visiteurs libyens qui "laissent derrière eux leurs ordures", soupire Faouzi Dhane, de l'association écologiste Bado. 

En outre, le complexe pétrochimique d'Abou Kammache, situé à quelques encablures de l'île, a pendant des années "déversé des métaux lourds comme le plomb". Et s'il a baissé le rideau il y a quelques années, l'impact de cette pollution "est toujours palpable", regrette M. Dhane. 

«Pêche à l'explosif»

Mais c'est surtout la pêche intensive et non réglementée qui inquiète les défenseurs de l'île: les pêcheurs, qui viennent de la ville berbérophone de Zwara, à 40 kilomètres de là, "ne respectent rien. Ils pêchent à tout moment, de façon non réglementée, et pratiquent la pêche à l'explosif", pourtant interdite, souligne le militant écologiste. 

Dans ce pays en proie au chaos depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, divisions et luttes de pouvoir ont empêché tout contrôle, malgré l'existence d'un cadre juridique censé réglementer les activités de pêche. 

Symbole de l'île, la tortue Caouanne (Caretta caretta), une espèce menacée, figure parmi les premières victimes. "Les tortues sont parfois prises dans des filets de pêche, quand elles ne sont pas tuées par les pêcheurs qui redoutent leurs morsures", s'inquiète M. Dhane. 

L'association Bado s'efforce également de sauver autant de couvées que possible, notamment en protégeant les nids des prédateurs et des pilleurs qui revendent les oeufs à prix fort.   

Chaouki Mouammar, chercheur en archéologie, est un habitué du site. S'il s'intéresse au passé lointain de l'île -- des outils de l'époque romaine, des tombes et même un four y ont été découverts --, il s'inquiète tout autant pour son avenir. D'abord, la pollution et les conséquences des déversements de l'ancienne usine pétrochimique, "une vraie catastrophe environnementale", et la "montée du niveau de la mer".

Car Farwa, mince bande de sable entre l'eau brune du marais où prolifèrent algues et coraux et l'eau cristalline côté mer, "risque de se retrouver engloutie si des mesures ne sont pas prises pour tenter de contenir la mer", alerte M. Mouammar. 

La fin des combats à l'été 2020 et l'installation en début d'année d'un nouveau gouvernement chargé de mener la transition d'ici des élections législatives et présidentielle en décembre n'a rien changé pour l'île.  En attendant un retour à l'application des lois, les associations écologistes refusent de rester les bras croisés. 

"Nous essayons de sensibiliser les pêcheurs, en partenariat avec des ONG internationales comme le WWF (Fonds mondial pour la nature)", annonce Faouzi Dhane, dont l'association "organise également des conférences et des campagnes de sensibilisation dans les écoles".                


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com