JO-2022: après Tokyo, Pékin face au défi des Jeux de la Covid

Déjà hôte des JO-2008, la capitale chinoise deviendra la première ville à accueillir des Jeux olympiques d'hiver et d'été. (AFP)
Déjà hôte des JO-2008, la capitale chinoise deviendra la première ville à accueillir des Jeux olympiques d'hiver et d'été. (AFP)
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Publié le Lundi 09 août 2021

JO-2022: après Tokyo, Pékin face au défi des Jeux de la Covid

  • Comment donc gérer le casse-tête de l'arrivée de milliers de sportifs, entraîneurs et journalistes, potentiellement vecteurs du Covid?
  • «Durant les Jeux, elle voudra montrer sa puissance et sa force retrouvées. Mais elle voudra aussi se faire aimer du reste du monde»

PEKIN: Dans six mois, déjà de nouveaux JO: les jeux Olympiques de Tokyo à peine terminés, les JO d'hiver de Pékin pointent à l'horizon (4-20 février 2022): si les sites sont prêts, nombre d'incertitudes planent sur son organisation en pleine pandémie.


Déjà hôte des JO-2008, la capitale chinoise deviendra la première ville à accueillir des jeux Olympiques d'hiver et d'été.


Les épreuves auront lieu dans trois zones différentes: le centre-ville de Pékin accueillera les sports en intérieur (patinage artistique, patinage de vitesse, short-track, hockey sur glace, curling), le Big Air et la cérémonie d'ouverture. La plupart de ces installations olympiques sont celles de 2008, adaptées aux sports d'hiver.


Ski alpin, bobsleigh et luge se disputeront en périphérie montagneuse de la capitale. Enfin, le site de Zhangjiakou, dans la province voisine du Hebei, accueillera les autres épreuves (ski de fond, saut à skis, biathlon, snowboard, ski freestyle). 


La construction de l'ensemble des sites de compétition est terminée depuis plusieurs mois, mais il reste un grain de sable dans cette organisation bien huilée: la Covid.


La Chine a largement maîtrisé la pandémie dès le printemps 2020, même si elle enregistre ces derniers jours des dizaines de cas quotidiens, un chiffre inhabituellement élevé.


Comment donc gérer le casse-tête de l'arrivée de milliers de sportifs, entraîneurs et journalistes, potentiellement vecteurs de Covid? Le comité d'organisation est muet pour l'instant. 

JO-2020: l'heure des comptes pour le Japon 

TOKYO: Les feux d'artifice sont terminés et les sportifs s'en vont: le Japon a commencé lundi à dresser le bilan de ses «JO de la pandémie» au coût exorbitant, organisés malgré une forte opposition initiale de sa population. 


Les responsables olympiques se sont montrés positifs, comme on pouvait s'y attendre, affirmant que ces Jeux inédits avaient offert des moments d'espoir et d'émotion à travers le monde, et qu'ils s'étaient déroulés sans incident majeur.


«Ces jeux Olympiques ont été une démonstration puissante du pouvoir unificateur du sport», a déclaré Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO).


Mais il faudra plus de temps au Japon pour faire le bilan de ces Jeux coûteux (au moins 13 milliards d'euros) et controversés, qui se sont déroulés alors que les cas de Covid-19 explosaient à Tokyo et ailleurs dans le pays. 


Le quotidien Asahi, qui avait demandé l'annulation, a estimé lundi que la tenue de l'événement avait constitué un «pari» avec la vie des gens, alors que la situation sanitaire empirait. 


Un sondage réalisé par le journal au cours des deux derniers jours des JO a cependant révélé que 56% des Japonais étaient favorables à la tenue des JO (contre 32%). Mais, signe d'une ambivalence persistante, 32% seulement ont dit avoir le sentiment que les Jeux étaient «sécurisés», 54% n'étant pas convaincus. 


Les JO de Tokyo n'ont ressemblé à aucun autre événement sportif mondial, à commencer par le report historique de 2020 qui a pénalisé certains athlètes.


Les restrictions imposées durant les Jeux se sont traduites par le port du masque pour tous et un huis clos quasi total sur les sites olympiques.

 

Nouveaux sports 


Des signes ont vite montré que le public japonais pourrait changer d'avis. Des milliers de personnes ont afflué autour du Stade olympique pour voir les feux d'artifice de la cérémonie d'ouverture et se faire photographier devant les anneaux. 


Lorsque les épreuves sportives ont commencé, des gens ont bravé les injonctions à rester à l'écart des événements organisés sur la voie publique et des produits dérivés se sont aussi arraché dans les magasins.


«Si vous voyez ces athlètes courir devant vous, vous ne pouvez pas vous empêcher de les encourager», a déclaré à l'AFP Hirochika Tadeda le long du parcours du triathlon. 


Les félicitations aux sportifs ont été un thème majeur des éditoriaux lundi, le quotidien Yomiuri offrant «de grands éloges pour les compétitions dans lesquelles ils ont déployé tous leurs efforts». 


Malgré des inquiétudes quant aux conséquences de la pandémie et du report des Jeux, les performances sont restées impressionnantes, avec des records du monde battus et l'introduction réussie de plusieurs nouveaux sports, dont le skateboard et le surf. 


Le coronavirus a pourtant jeté une ombre sur ces Jeux et les rêves olympiques de plusieurs sportifs ont été brisés par des résultats de tests PCR. Mais la plupart étaient tout simplement heureux: «En pleine pandémie, ils (les Japonais) ont réussi à organiser des jeux Olympiques extraordinaires. Ils nous ont toujours accueillis avec un sourire et tant de gentillesse. Merci», a écrit la footballeuse australienne Alanna Kennedy sur Twitter. 

 

«Les organisateurs ont excellé»

 

«Les Jeux se sont déroulés dans les circonstances les plus difficiles qu'on puisse imaginer et les organisateurs ont excellé», a surenchéri Hugh Robertson, président de la British Olympic Association. 


Ces JO ont également constitué un triomphe pour le sport japonais, avec un record de 27 médailles d'or dans tous les domaines, du baseball au skateboard. Les responsables olympiques japonais pensent que ces succès ont contribué au soutien croissant du public pour les Jeux, comme en ont témoigné des familles qui ont amené leurs enfants sur des sites ou qui ont accroché des drapeaux aux fenêtres. 


Derrière ces acclamations se cache cependant un sentiment de crise, en raison de la forte augmentation des cas de Covid-19 pendant les Jeux, bien que les organisateurs n'aient établi aucun lien.


Tokyo et de nombreuses autres régions sont soumises à des restrictions et seulement un tiers environ des Japonais sont entièrement vaccinés.  


La crise sanitaire pourrait peser sur l'avenir politique du Premier ministre, Yoshihide Suga, confronté à une course à la direction de son parti conservateur et bientôt à des élections générales, au plus tard en octobre. 

"La stratégie de Tokyo a été plutôt efficace et Pékin devrait mettre en place quelque chose de similaire", prévoit Bo Li, professeur de gestion du sport à l'Université de Miami (Etats-Unis).

Quarantaine ? 
A Tokyo, les sportifs ont été cantonnés dans le Village olympique et ont dû passer un test Covid quotidien. 


"Il n'y a pas vraiment d'autre option que cette bulle", abonde Mark Dreyer, analyste sportif basé à Pékin et fondateur du site China Sports Insider. 


"La différence, c'est que la Chine s'inquiète du moindre risque de transmission du virus des sportifs vers la population. Elle gère la Covid avec un niveau de sévérité que le Japon n'avait pas." 


Confinements, dépistages massifs, applications mobiles de suivi des déplacements: l'objectif des autorités depuis l'apparition du coronavirus dans le pays fin 2019 est le "zéro infection". 


"Je pense qu'on peut s'attendre à une approche draconienne et une tolérance zéro de la part des organisateurs chinois", prédit Simon Chadwick, professeur spécialiste du sport en Asie à l'école de commerce EM Lyon.


Selon lui, les discussions entre un Pékin intraitable sur les mesures anti-Covid et un Comité international olympique (CIO) soucieux du confort des sportifs seront "bien plus difficiles" que pour Tokyo. 


Une interrogation demeure: quid de la quarantaine obligatoire de deux, voire trois semaines à l'hôtel que la Chine impose aux personnes venues de l'étranger. Sera-t-elle imposée aussi aux délégations olympiques ? 


"Ce n'est pas réaliste. Qui paierait? Le comité d'organisation? Le CIO? Et la préparation des athlètes serait grandement affectée. C'est inacceptable pour la plupart d'entre eux", avertit Bo Li. 


Autre question: verra-t-on des gradins désespérément vides comme à Tokyo? 


"Les spectateurs venus de l'étranger ne seront probablement pas autorisés. Mais qu'en sera-t-il des spectateurs locaux?", s'interroge Mark Dreyer, selon qui la relative maîtrise du Covid en Chine pourrait permettre leur présence.

«Se faire aimer»
En avril, l'entreprise pharmaceutique chinoise Sinovac avait offert 50.000 doses de son vaccin à la confédération sud-américaine de football (Conmebol) pour pouvoir vacciner l'ensemble du monde professionnel en Amérique du sud, notamment avant la Copa America. 


La Chine pourrait proposer une opération similaire avant le rendez-vous de Pékin.


"Durant les Jeux, elle voudra montrer sa puissance et sa force retrouvées. Mais elle voudra aussi se faire aimer du reste du monde", note Simon Chadwick.


"Elle va donc devoir être très prudente sur ses mesures anti-Covid pour ne pas froisser l'image de séduction qu'elle veut renvoyer."


Une image qui pourrait également être perturbée par les appels au boycott lancés par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, au nom notamment de la défense des Ouïghours du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). 


Dans cette région meurtrie par des attentats attribués à des séparatistes islamistes, les autorités sont accusées d'avoir interné un million de musulmans dans des "camps", ce que Pékin dément, parlant de "centres de formation". 


"Les sportifs peuvent aller (aux JO), mais nous pensons que les sponsors, les dignitaires étrangers, les célébrités ne doivent pas donner une légitimité au gouvernement chinois", a estimé vendredi l'association Human Rights Watch.


Des parlementaires américains et britanniques ont demandé à leurs dirigeants nationaux de ne pas se rendre à Pékin. Aucun comité olympique national, grand sponsor ou chef d'Etat n'a encore répondu à ces appels.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.