Accepter l'initiative de paix négociée par l'ONU serait une capitulation, selon le chef des Houthis

Des miliciens houthis en armes, après avoir assisté aux funérailles de Houthis tués dans des combats contre les forces gouvernementales dans la province riche en pétrole de Marib, à Sanaa, Yémen, le 20 février 2021. (Photo, Reuters)
Des miliciens houthis en armes, après avoir assisté aux funérailles de Houthis tués dans des combats contre les forces gouvernementales dans la province riche en pétrole de Marib, à Sanaa, Yémen, le 20 février 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Accepter l'initiative de paix négociée par l'ONU serait une capitulation, selon le chef des Houthis

  • Le chef houthi Abdul-Malik al-Houthi a déclaré qu'accepter le plan de paix signifierait pour les Houthis se rendre à leurs opposants
  • Martin Griffiths, l'ancien envoyé spécial de l'ONU au Yémen, avait poussé les parties yéménites à accepter un plan de paix recommandant l’application d’une trêve au niveau national

ALEXANDRIE: Le chef des Houthis a fermement rejeté le plan de paix actuel négocié par l'ONU et a ordonné à ses partisans de continuer à se battre, portant ainsi un coup aux efforts visant à mettre fin à la guerre au Yémen.

Lundi, dans un discours télévisé, Abdul-Malik al-Houthi a déclaré qu'accepter le plan de paix signifierait pour les Houthis se rendre à leurs opposants. Il a exigé comme condition préalable aux pourparlers de paix la fin du «blocus» et des frappes aériennes de la coalition arabe sur ses forces.

«La perspective américaine de la paix signifie la reddition, l'occupation et la poursuite de l'agression et du siège», a-t-il affirmé, ordonnant à ses partisans de poursuivre leur recrutement et leur entraînement et d'envoyer des renforts sur les champs de bataille.

Martin Griffiths, l'ancien envoyé spécial de l'ONU au Yémen, avait poussé les parties yéménites à accepter un plan de paix qui recommandait d'appliquer une trêve nationale, de rouvrir l'aéroport de Sanaa et de lever les restrictions sur les ports de Hodeida, avant d'entamer des pourparlers de paix.

Le médiateur de l'ONU avait estimé que l'arrêt des opérations militaires à travers le Yémen, y compris l'offensive meurtrière des Houthis soutenus par l'Iran contre la ville de Marib, atténuerait la grave crise humanitaire.

Mais les Houthis ont rejeté le plan, répondant que la coalition devrait d'abord arrêter les frappes aériennes, rouvrir le port de Hodeida ainsi que l'aéroport de Sanaa, sans restrictions sur les vols et les destinations.

Le gouvernement yéménite a déclaré que la nouvelle initiative de paix répondait aux préoccupations des Houthis concernant l'aéroport et le mouvement des marchandises et du carburant via le port de Hodeida, accusant la milice de ne pas vouloir mettre fin à la guerre.

Lundi, le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam, a déclaré à la chaîne libanaise Al-Mayadeen qu'ils ne cesseraient pas de sitôt les opérations militaires, accusant Washington de se tenir aux côtés de leurs opposants.

«Le champ d’action à Marib et dans les autres régions n'est lié à aucune discussion politique», a-t-il soutenu, se référant ainsi aux dernières tractations diplomatiques internationales menées par les médiateurs omanais et de l'ONU pour les convaincre d'accepter l'accord de paix de l'ONU.

Le rejet par les Houthis des efforts de paix visant à mettre fin à la guerre est intervenu quelques jours après la nomination par le secrétaire général de l'ONU de Hans Grundberg, un diplomate suédois, comme nouvel émissaire pour le Yémen.

Des analystes politiques yéménites soutiennent que les Houthis tentent d'envoyer des messages à la communauté internationale et au nouvel envoyé de l'ONUm, signifiant qu'ils ne renonceraient pas à leurs gains militaires, et que personne ne devrait s'attendre à ce qu'ils fassent de grandes concessions pour aboutir à la paix.

«Il existe une ferme conviction (chez les Houthis) que le fait d’accepter des solutions pacifiques, de mettre fin au coup d'État ou d’abandonner les gains militaires est constitue une reddition», a précisé à Arab News Ali al-Fakih, rédacteur en chef d'Al-Masdar Online. Les Houthis cherchaient à séparer l'offensive de Marib des autres problèmes, Marib étant considérée comme une affaire interne, a-t-il ajouté.

«Ils veulent dire à la communauté internationale qu'ils n'acceptent qu'une solution, celle qui met un terme à l'ingérence de la coalition arabe au Yémen, ouvre les aéroports et les ports maritimes, et les reconnaît comme une autorité légitime.»

Lundi, le ministère yéménite de la Défense a déclaré que de nombreux dirigeants houthis auraient été tués dans des frappes aériennes lancées par les avions militaires de la coalition, alors qu’ils tenaient une réunion dans le district de Rahaba.

Les avions de combat ont également détruit cinq véhicules militaires et tué plusieurs Houthis dans la même région.

La semaine dernière, les soldats de l'armée et les tribus alliées ont fait des avancées limitées à Rahaba, après avoir pris le contrôle de deux montagnes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président des Émirats arabes unis rencontre l'émir du Qatar et affirme sa solidarité face à l'attaque israélienne

Le président des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires. (WAM)
Le président des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires. (WAM)
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  • Le Cheikh Mohamed ben Zayed a décrit l'attaque comme une violation du droit international qui menace la stabilité régionale et les perspectives de paix
  • Au cours de la réunion à l'Emiri Diwan, le cheikh Mohamed a réaffirmé la solidarité des Émirats arabes unis avec le Qatar, soulignant son soutien à toutes les mesures prises par Doha pour sauvegarder sa souveraineté

DUBAI: Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed, a rencontré l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à Doha mercredi pour discuter de la récente attaque israélienne contre le territoire qatari, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

Au cours de la réunion à l'Emiri Diwan, le cheikh Mohamed a réaffirmé la solidarité des Émirats arabes unis avec le Qatar, soulignant son soutien à toutes les mesures prises par Doha pour sauvegarder sa souveraineté, son intégrité territoriale et son peuple.

Il a décrit l'attaque comme une violation du droit international qui menace la stabilité régionale et les perspectives de paix, tout en louant les efforts du cheikh Tamim pour promouvoir la paix dans la région.

Le dirigeant des Émirats arabes unis était accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant des membres de la famille régnante et des hauts fonctionnaires.


Raids israéliens au Yémen: neuf morts et plus de 100 blessés selon les Houthis

Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP.  "Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram. (AFP)
Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord)
  • La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a rapporté des bombardements meurtriers sur un bâtiment abritant les services de communication des forces rebelles

SANAA: Des bombardements israéliens de sites houthis au Yémen ont fait neuf morts et plus de cent blessés mercredi, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa où un bâtiment militaire notamment a été touché.

"Le bilan est de neuf martyrs et 118 blessés selon un décompte préliminaire, alors que la défense civile, les ambulances et les équipes de secours recherchent encore des disparus", a dit sur X Anees Alasbahi, porte-parole du ministère houthi de la Santé.

Les frappes ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord).

La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a rapporté des bombardements meurtriers sur un bâtiment abritant les services de communication des forces rebelles, faisant état de "martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l'attaque israélienne contre le quartier général de l'Orientation morale", du nom donné aux services touchés.

Israël a confirmé avoir frappé des "cibles militaires" houthies à Sanaa et dans la région de Jawf.

Un grand panache de fumée grise s'est élevé au-dessus de Sanaa, tandis que le bruit des frappes a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays", a déclaré dans l'après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, sur Telegram.

Tirs du Yémen 

Selon deux journalistes de l'AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf.

L'armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a confirmé avoir frappé des "camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant".

Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu'un drone lancé depuis le Yémen a blessé un homme en tombant sur l'aéroport de Ramon, dans le sud d'Israël.

Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l'Iran.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l'aéroport international de Sanaa.

 


L'Arabie saoudite rejette les attaques israéliennes dans la région, déclare le prince héritier au Conseil de la Shoura

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman s'adresse au Conseil de la Shoura mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman s'adresse au Conseil de la Shoura mercredi. (SPA)
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  • Dans un discours annuel au Conseil de la Shoura qu'il a prononcé au nom du roi Salman, le prince héritier a déclaré que l'attaque de mardi qui visait les dirigeants du Hamas dans la capitale du Qatar, Doha, nécessite une action arabe
  • Des mesures internationales visant à dissuader l'armée israélienne de ses pratiques criminelles de déstabilisation de la sécurité et de la stabilité de la région sont également nécessaires, a déclaré le prince héritier

RIYAD: L'Arabie saoudite rejette et condamne les attaques israéliennes dans la région, y compris "l'agression brutale contre" le Qatar, a déclaré mercredi le prince héritier du royaume, Mohammed ben Salmane.

Dans un discours annuel au Conseil de la Shoura qu'il a prononcé au nom du roi Salman, le prince héritier a déclaré que l'attaque de mardi qui visait les dirigeants du Hamas dans la capitale du Qatar, Doha, et qui a tué six personnes, nécessite une action arabe, islamique et internationale pour faire face à une telle agression.

Des mesures internationales visant à dissuader l'armée israélienne de ses pratiques criminelles de déstabilisation de la sécurité et de la stabilité de la région sont également nécessaires, a déclaré le prince héritier.