Harcèlement sexuel: à l'ère de #metoo, l'excuse générationnelle semble avoir vécu

Parmi les hommes politiques contraints à la démission dans de telles affaires, on compte nombre de démocrates, comme Al Franken, l'ancien procureur général de l'Etat de New York Eric Schneiderman, et maintenant Andrew Cuomo. (AFP)
Parmi les hommes politiques contraints à la démission dans de telles affaires, on compte nombre de démocrates, comme Al Franken, l'ancien procureur général de l'Etat de New York Eric Schneiderman, et maintenant Andrew Cuomo. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Harcèlement sexuel: à l'ère de #metoo, l'excuse générationnelle semble avoir vécu

  • «Dans mon esprit, je n'ai jamais dépassé les bornes avec qui que ce soit»
  • Le président américain Joe Biden a lui aussi été accusé de contacts trop rapprochés, que ses partisans attribuent simplement à un style tactile

NEW YORK: Contraint à la démission, le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, est le dernier homme politique en date à mettre en avant des excuses générationnelles ou culturelles pour expliquer son attitude déplacée à l'égard des femmes. Mais à l'ère de #metoo, cette défense semble de plus en plus dépassée.


"J'ai été trop familier avec les gens", a déclaré mardi Andrew Cuomo, au moment d'annoncer sa démission, une semaine après la publication d'un rapport officiel accablant, qui l'accuse de harcèlement sexuel en énumérant les cas d'onze femmes, dont d'anciennes collaboratrices. 


"Dans mon esprit, je n'ai jamais dépassé les bornes avec qui que ce soit", a déclaré le gouverneur, accusé par une ancienne assistante.


"Mais je ne m'étais pas rendu compte à quel point les limites avait été redéfinies. Il y a des changements générationnels et culturels que je n'ai pas pleinement compris", a ajouté M. Cuomo, 63 ans.  


En poste depuis 2011, Andrew Cuomo n'est pas le premier à mettre en avant une forme d'ignorance pour justifier ses actes. Avant lui, l'ancien sénateur Al Franken, qui a démissionné du congrès américain en 2018, avait dit comprendre "avoir dépassé les bornes avec certaines femmes".


Le président américain Joe Biden a lui aussi été accusé de contacts trop rapprochés, que ses partisans attribuent simplement à un style tactile.  


"J'ai envahi votre espace. Je suis désolé que ce soit arrivé", avait-il reconnu. "Mais je ne suis pas désolé dans le sens où je penserais que j'ai fait quelque chose de mal intentionnellement", s'était-il défendu.

«A côté du sujet»
Pour Jean Sinzdak, directrice associée du Centre pour les femmes en politique de l'université Rutgers, une telle défense est "un argument fallacieux et passe à côté du sujet".  


"Ce comportement a toujours été inapproprié", déclare-t-elle à l'AFP. "Mais maintenant, notre société comprend que c'est inapproprié, que les femmes souffrent de cela depuis trop longtemps, et qu'il n'est plus acceptable qu'elles souffrent".


De son côté, Audrey Nelson, une experte sur les questions de genre, qualifie de "bouc-émissaire" l'excuse générationnelle. 


"L'espace personnel, c'est l'espace personnel", insiste-t-elle auprès de l'AFP. "Il n'y a rien de générationnel". En revanche, souligne-t-elle, "si on veut résumer les choses à un seul concept, c'est celui du pouvoir".


Elle rappelle notamment le cas de l'ancien président Bill Clinton (1993-2001), accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel, et "connu pour attirer les gens" quand il les saluait. 


"Vous lui serriez la main, il vous prenait le bras et vous attirait vers lui", analyse-t-elle. "C'est une prise de pouvoir", un concept qu'elle applique aussi à Andrew Cuomo. "Il s'agit de conquérir".

«Tremblement de terre»
Parmi les hommes politiques contraints à la démission dans de telles affaires, on compte nombre de démocrates, comme Al Franken, l'ancien procureur général de l'Etat de New York Eric Schneiderman, et maintenant Andrew Cuomo.


Quant aux républicains, l'ancien président Donald Trump ou le juge à la Cour suprême Brett Kavanaugh, eux aussi accusés, ont refusé de démissionner. Le républicain de l'Alabama Roy Moore s'est présenté deux fois, en vain, au Sénat, malgré des accusations d'agression sexuelle sur plusieurs femmes, dont des mineures.


Selon Jean Sinzdak, les deux grands partis ne réagissent pas forcément de manière monolithique à ses accusations. "Chaque cas est différent", mais selon elle, "il serait plus difficile" pour les démocrates, "en tant que parti, avec le programme qu'ils ont, de fermer les yeux".


Elle salue le mouvement #MeToo pour avoir "mis en lumière les questions de harcèlement et d'abus (sexuels) et avoir permis aux femmes d'avoir une plateforme pour partager leurs histoires".


"C'est l'équivalent d'un tremblement de terre dans le monde politique, et nous allons en ressentir les répliques pendant longtemps", prédit-elle.


Dans ce contexte, "l'intention", mise en avant par Andrew Cuomo ou Joe Biden, ne sera plus une excuse suffisante, selon Audrey Nelson. "Soyez attentifs, faites attention", demande-t-elle, en rappelant que "l'enfer est pavé de bonnes intentions".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.