L'Allemagne et les Pays-Bas suspendent les expulsions vers l'Afghanistan

Un canot transportant 54 réfugiés afghans navigue vers l'île grecque de Lesbos le 28 février 2020. (Photo, AFP)
Un canot transportant 54 réfugiés afghans navigue vers l'île grecque de Lesbos le 28 février 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

L'Allemagne et les Pays-Bas suspendent les expulsions vers l'Afghanistan

  • Il s'agit d'une volte-face pour ces deux pays
  • Aux côtés des gouvernements belge, danois, grec et autrichien, l'Allemagne et les Pays-Bas avaient la semaine dernière demandé à la Commission européenne de maintenir la possibilité d'expulser des migrants afghans

BERLIN : L'Allemagne et les Pays-Bas ont annoncé mercredi la suspension des expulsions de migrants afghans vers leur pays d'origine en raison des combats sur place entre talibans et forces pro-gouvernementales, qui ont fait de nombreuses victimes civiles.

Il s'agit d'une volte-face pour ces deux pays.

Aux côtés des gouvernements belge, danois, grec et autrichien, l'Allemagne et les Pays-Bas avaient la semaine dernière demandé à la Commission européenne de maintenir la possibilité d'expulser des migrants afghans, malgré un appel de Kaboul à interrompre ces expulsions.

A Berlin, le ministère de l'Intérieur a finalement opté pour la suspension "en raison de l'évolution de la situation sécuritaire" dans le pays, a justifié un de ses porte-parole, Steve Alter, sur Twitter.

Le gouvernement à Kaboul "nous a demandé déjà depuis un certain temps de suspendre (les expulsions) jusqu'à la fin octobre", requête "que nous satisfaisons et que je trouve également juste", a précisé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue du Bahrein Rashid Al Zayani.

L'Autriche a en revanche maintenu sa ligne dure. "A l'heure actuelle une suspension de facto des expulsions n'est pas en discussion", a indiqué à Vienne un porte-parole du ministère de l'Intérieur à l'AFP.

Depuis 2016, environ un millier d'Afghans, déboutés de leur demande d'asile, ont été expulsés par avion vers leur pays par les autorités allemandes, surtout durant les années 2018 et 2019. 

"La situation en Afghanistan est susceptible de changer et les événements pour la période à venir sont si incertains que j'ai décidé d'introduire un moratoire sur les décisions (d'expulsion) et les départs", a déclaré pour sa part la secrétaire d'état néerlandaise à la Justice et la Sécurité, Ankie Broekers-Knol. 

"Le moratoire sur les décisions et les départs s'applique pour une durée de six mois et s'applique aux ressortissants étrangers de nationalité afghane", a ajouté la ministre du parti libéral VVD dans une lettre adressée au Parlement néerlandais. 

Aucun retour forcé d'Afghan n'a eu lieu au cours des six derniers mois et aucune expulsion n'était prévue prochainement, a-t-elle précisé.

Les expulsions d'Afghans étaient dénoncées tant en Allemagne qu'aux Pays-Bas par les partis de gauche et associations de défense des demandeurs d'asile.

Mais la situation en Afghanistan a largement changé ces dernières semaines.

Galvanisés par le retrait des forces étrangères, qui auront définitivement quitté l'Afghanistan d'ici à la fin du mois après vingt ans de présence, les talibans ont multiplié les gains territoriaux.

Ils se sont emparés dimanche de Kunduz, la grande ville du nord-est, et, ces derniers jours, de huit autres capitales provinciales, au cours d'une offensive éclair déclenchée en mai et qui s'est récemment accélérée.

Le gouvernement de Kaboul avait en juillet appelé les pays européens à cesser, pendant les trois prochains mois, d'expulser des migrants afghans. La Suède et la Finlande avaient suspendu les renvois en Afghanistan à la suite de cet appel.

Les Afghans constituaient en 2020 10,6% des demandeurs d'asile dans l'UE (un peu plus de 44.000 sur quelque 416.600 demandes), le deuxième contingent derrière les Syriens (15,2%), selon l'agence statistique de l'UE Eurostat.

Selon un responsable européen, depuis le début de l'année 2021, 1.200 personnes ont été renvoyées de l'UE en Afghanistan, dont mille qualifiées de "volontaires" au départ, les 200 autres ayant été "forcées" à partir. 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.