L'Argentine condamne la nomination d'un ministre iranien accusé dans l'attentat de 1994

Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que, dès août 2009, la nomination de Vahidi au poste de ministre de la Défense «avait été accueillie avec une vive inquiétude et méritait la plus ferme condamnation du gouvernement argentin». (Photo, AFP)
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que, dès août 2009, la nomination de Vahidi au poste de ministre de la Défense «avait été accueillie avec une vive inquiétude et méritait la plus ferme condamnation du gouvernement argentin». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

L'Argentine condamne la nomination d'un ministre iranien accusé dans l'attentat de 1994

  • L'attentat contre le centre juif AMIA qui a fait 85 morts à Buenos Aires a été attribué à de hauts responsables iraniens et au Hezbollah libanais
  • L'Iran a nié toute implication dans l'attentat et a toujours refusé que ses anciens responsables soient interrogés

BUENOS AIRES : Le gouvernement argentin a condamné mercredi la décision du gouvernement iranien de nommer au poste de ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi, l'un des accusés de l'attentat à la bombe contre le centre juif AMIA qui a fait 85 morts à Buenos Aires en 1994.

"L'Argentine exprime une nouvelle fois sa plus ferme condamnation de la nomination d'Ahmad Vahidi à un poste ministériel en Iran", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le gouvernement d'Alberto Fernandez "déclare que la nouvelle nomination d'Ahmad Vahidi pour occuper un poste au sein du gouvernement iranien, en l'occurrence celui de ministre de l'Intérieur, constitue un affront à la justice argentine et aux victimes du brutal attentat terroriste contre l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA)". 

Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que, dès août 2009, la nomination de M. Vahidi au poste de ministre de la Défense "avait été accueillie avec une vive inquiétude et méritait la plus ferme condamnation du gouvernement argentin".

M. Vahidi est l'un des hauts responsables iraniens recherchés par la justice argentine, qui l'accuse d'avoir eu "un rôle clé dans la prise de décision et la planification de l'attentat à la bombe contre le bâtiment de l'AMIA le 18 juillet 1994, et il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par Interpol", précise le communiqué. 

Vingt-sept ans plus tard, personne n'a été arrêté pour cet attentat non résolu.

L'Argentine a également exhorté le nouveau gouvernement iranien à "coopérer pleinement" afin que les personnes accusées par la justice argentine "soient jugées par des tribunaux compétents" dans le pays sud-américain, où la loi ne prévoit pas de procès par contumace.

Enquête enlisée

L'attentat de l'AMIA a été attribué à de hauts responsables iraniens, menés par le président de l'époque Ali Rafsandjani, et au mouvement chiite libanais Hezbollah, une hypothèse soutenue par les dirigeants juifs argentins et Israël, mais l'enquête judiciaire s'est enlisée. 

L'Iran a nié toute implication dans l'attentat et a toujours refusé que ses anciens responsables soient interrogés.

Un protocole d'accord avec l'Iran promu en 2012 par la présidente de l'époque et actuelle vice-présidente Cristina Kirchner visait à leur permettre d'enquêter hors d'Argentine. 

Il a été approuvé par le Congrès argentin mais pas par le Parlement iranien. Plus tard, en Argentine, une enquête a été ouverte concernant ce mémorandum pour tentative de dissimulation des responsables présumés de l'attaque et trahison, dont Mme Kirchner était l'une des principales accusées.

En juillet dernier, lors d'une audience publique, la vice-président a demandé la nullité de l'affaire, la qualifiant de "non-sens, de scandale judiciaire et politique" et d'"instrument de persécution des opposants politiques du gouvernement de Mauricio Macri (2015-2019)".

Avant l'attentat de l'AMIA, l'ambassade d'Israël à Buenos Aires avait été la cible d'un attentat en 1992, qui avait fait 29 morts et 200 blessés, également impuni.

L'Argentine compte la plus grande communauté juive d'Amérique latine, avec quelque 300 000 membres.


Vents violents en Grèce: mort de deux touristes vietnamiens, trafic maritime perturbé

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  • L'observatoire national d'Athènes a averti dans un communiqué qu'il existait un "risque très élevé d'incendies de forêt en raison du vent", en particulier dans l'est et le sud du pays
  • Le maire d'Athènes a également fermé les parcs de la capitale dont le jardin national dans le centre après qu'un arbre est tombé dans l'une des artères commerçantes les plus fréquentées de la ville, manquant de peu des passants

ATHENES: Deux touristes vietnamiens sont morts sur l'île de Milos en mer Egée, en Grèce, où des vents violents vendredi ont perturbé les liaisons maritimes avec les îles en pleine saison touristique, a-t-on appris auprès de la police portuaire.

"Un homme et une femme ont été retrouvés inconscients dans la mer" près de la plage de Sarakininiko à Milos, île des Cyclades, et "ont été transportés au centre de santé local", a indiqué à l'AFP une responsable de la police portuaire grecque.

"C'était des touristes vietnamiens faisant partie d'un groupe de croisière. La femme est tombée à l'eau et l'homme a apparemment essayé de la sauver, tous les deux sont morts", a-t-elle ajouté sans donner plus de détails sur la cause de cet accident. Des médias locaux ont rapporté que les victimes s'étaient noyées.

Les accidents maritimes et les noyades sont fréquents pendant l'été en Grèce où de nombreux touristes visitent les îles et les plages de Grèce continentale.

Les vents violents qui soufflent depuis vendredi matin surtout en mer Egée (est) ont contraint certains ferries à rester à quai au Pirée, grand port près d'Athènes, selon la police portuaire.

"Des ferries n'ont pas pu partir ce matin en raison de vents violents, surtout ceux desservant les îles des Cyclades ou du Dodecannèse", selon la même source.

Ainsi, certaines liaisons avec les Cyclades, dont les îles très touristiques de Mykonos et de Paros, ainsi que la Crète ont été annulées, empêchant les déplacements de nombreux touristes, au pic de la saison.

En fin de matinée au moins trois ferries sont finalement partis pour les Cyclades - plus particulièrement pour Paros et Santorin - ainsi que pour la Crète tandis que les itinéraires vers les îles du Dodecannèse (sud-est) prévus en fin d'après-midi, seront effectués, a assuré la police portuaire.

Les liaisons maritimes avec les îles proches d'Athènes, dans le golfe Saronique - Egine, Hydra, Poros ou Spetses - ainsi que celles avec les îles en mer Ionienne (ouest) n'ont en revanche pas été annulées, selon la même source.

Le vent fort du nord, appelé "meltem", est habituel en mer Egée surtout en août, entraînant souvent des annulations de liaisons maritimes.

"Très fort risque d'incendie" 

Par ailleurs, après une réunion d'urgence, le ministère de la Protection civile a placé certaines régions du pays, surtout l'Attique - agglomération d'Athènes -, l'est du Péloponnèse et la Crète, "en vigilance rouge" en raison d'"un très fort risque d'incendies".

Selon le service météorologique national (EMY), les rafales vendredi devraient atteindre 88 km/h.

L'observatoire national d'Athènes a averti dans un communiqué qu'il existait un "risque très élevé d'incendies de forêt en raison du vent", en particulier dans l'est et le sud du pays.

Le maire d'Athènes a également fermé les parcs de la capitale dont le jardin national dans le centre après qu'un arbre est tombé dans l'une des artères commerçantes les plus fréquentées de la ville, manquant de peu des passants.

Située en Méditerranée orientale, très exposée au changement climatique, la Grèce est chaque année touchée par de graves incendies.

De nombreux incendies ont eu lieu depuis juin dans le pays, dont un sur l'île de Chios (nord-est de l'Egée) qui avait dévasté plus de 4.000 hectares, et un autre dans l'ouest de Péloponnèse en juillet, plus de 1.000 hectares.

Il y a une semaine, à la suite d'une canicule prolongée avec des températures ayant dépassé les 45°C, de nombreux incendies s'étaient déclarés à travers le pays, dont l'un près d'Athènes, qui avait entraîné des évacuations d'habitants et endommagé des habitations.


Berlin annonce suspendre les exportations des armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza

Cette photo aérienne prise depuis un avion militaire allemand montre une vue de la capitale jordanienne Amman, sur le chemin vers la bande de Gaza palestinienne pour une mission de largage d'aide humanitaire le 5 août 2025. (AFP)
Cette photo aérienne prise depuis un avion militaire allemand montre une vue de la capitale jordanienne Amman, sur le chemin vers la bande de Gaza palestinienne pour une mission de largage d'aide humanitaire le 5 août 2025. (AFP)
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  • Cette décision marque un changement de cap majeur de la part du gouvernement allemand, l'un des plus fidèles alliés, avec les Etats-Unis, d'Israël en raison de la responsabilité historique de l'Allemagne dans la Shoah
  • "Le gouvernement allemand reste profondément inquiet de la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza", a ajouté M. Merz

BERLIN: Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé vendredi la suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza, après l'annonce du plan israélien pour le contrôle de la ville palestinienne.

Il devient "de plus en plus difficile de comprendre" en quoi le plan militaire israélien permettrait d'atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza et, "dans ces circonstances, le gouvernement allemand n'autorise pas, jusqu'à nouvel ordre, les exportations d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés dans la bande de Gaza", a déclaré M. Merz, cité dans un communiqué.

Cette décision marque un changement de cap majeur de la part du gouvernement allemand, l'un des plus fidèles alliés, avec les Etats-Unis, d'Israël en raison de la responsabilité historique de l'Allemagne dans la Shoah.

"Le gouvernement allemand reste profondément inquiet de la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza", a ajouté M. Merz.

"Avec l'offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande" en ce qui concerne l'aide aux civils dans le territoire palestinien, a-t-il continué, réitérant son appel en faveur d'un accès complet pour "les organisations de l'ONU et d'autres institutions non gouvernementales".

La communauté internationale s'inquiète de plus en plus des souffrances des Palestiniens à Gaza, où une évaluation soutenue par les Nations unies a mis en garde contre la famine.

"Le gouvernement allemand demande instamment au gouvernement israélien de ne pas prendre de nouvelles mesures en vue d'annexer la Cisjordanie", a ajouté le chancelier.


L'ONU exige de «stopper immédiatement» le plan israélien de contrôle militaire de la bande de Gaza 

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  • Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible
  • "Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces"

GENEVE: Le plan du gouvernement israélien "visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé", a déclaré vendredi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans un communiqué.

Ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "va à l'encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux Etats et du droit des Palestiniens à l'autodétermination", accuse M. Türk.

"Tout porte à penser que cette nouvelle escalade entraînera des déplacements forcés encore plus massifs, plus de meurtres, plus de souffrances insoutenables, des destructions insensées et des crimes atroces", dénonce le Haut-Commissaire, régulièrement accusé de tendances pro-palestiniennes par les autorités israéliennes et personna non grata dans le pays.

M. Türk demande au gouvernement israélien de laisser l'aide humanitaire entrer "sans entrave" dans la bande de Gaza "au lieu d'intensifier cette guerre" pour sauver les vies des civils.

Les otages, enlevés lors de l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas en territoire israélien, "doivent être libérés immédiatement et sans condition par les groupes armés palestiniens", a exigé également le responsable onusien.

L'armée israélienne a riposté à cette attaque sans précédent en lançant une guerre qui a détruit une bonne partie de la bande de Gaza et fait plus de 60.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Les Palestiniens détenus arbitrairement par Israël doivent également être libérés immédiatement et sans condition", a ajouté M. Türk.