Afghanistan : l'offensive tous azimuts des talibans depuis mai 2021

Sur cette photo prise le 1er août 2021, des commandos de l'armée nationale afghane marchent le long d'une route au milieu des combats en cours entre les talibans et les forces de sécurité afghanes dans le district d'Enjil de la province de Herat. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 1er août 2021, des commandos de l'armée nationale afghane marchent le long d'une route au milieu des combats en cours entre les talibans et les forces de sécurité afghanes dans le district d'Enjil de la province de Herat. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Afghanistan : l'offensive tous azimuts des talibans depuis mai 2021

  • Le 2 juillet, les troupes américaines et de l'Otan restituent à l'armée afghane la base aérienne de Bagram, centre névralgique des opérations de la coalition
  • Un attentat contre le ministre de la Défense, le général Bismillah Mohammadi, tue huit civils le 3 août à Kaboul. Il est revendiqué par les talibans

PARIS : Les talibans, désormais maîtres de plus d'un quart des capitales provinciales d'Afghanistan, ont conquis depuis mai de vastes portions du territoire, à la faveur du retrait des forces américaines et de l'Otan, quasiment achevé.

Combats

Le 1er mai 2021, les États-Unis et l'Otan entament le retrait de leurs 9 500 soldats, dont 2 500 militaires américains, encore présents en Afghanistan. 

D'intenses combats éclatent entre talibans et forces gouvernementales dans la région méridionale du Helmand. Dans le Nord, les talibans prennent le district de Burka, dans la province de Baghlan.

Le 8 mai, un attentat contre une école pour filles fait plus de 50 morts à Kaboul. Les autorités imputent l'attentat le plus meurtrier en un an aux talibans, qui démentent.

Mi-mai, les Américains se retirent de la base aérienne de Kandahar, une des plus importantes de l'Afghanistan.

Avancée des talibans

Les talibans s'emparent ensuite de deux districts de la province de Wardak, près de Kaboul, avant de conquérir deux districts de la province-clef de Ghazni.

Le 19 juin, face à la progression rapide des insurgés, le président afghan, Ashraf Ghani, désigne de nouveaux ministres de l'Intérieur et de la Défense.

Postes-frontières ciblés

Le 22 juin, les talibans s'emparent du poste-frontière de Shir Khan Bandar (nord), principale accès vers le Tadjikistan. Plusieurs centaines de soldats afghans en déroute fuient vers le territoire tadjik.

Les insurgés maîtrisent les autres voies de passage vers le Tadjikistan, ainsi que des districts conduisant à Kunduz, capitale de la province du même nom.

Les Américains quittent Bagram

Le 2 juillet, les troupes américaines et de l'Otan restituent à l'armée afghane la base aérienne de Bagram, centre névralgique des opérations de la coalition, à 50 km au nord de Kaboul.

Le 4 juillet, les talibans s'emparent du district-clé de Panjwai, à une quinzaine de kilomètres de Kandahar (sud).

Première capitale provinciale attaquée

Le 7 juillet, les talibans entrent dans Qala-i-Naw, la première capitale d'une province - celle de Badghis (nord-ouest) - attaquée par les insurgés.

Ils repasseront à plusieurs reprises à l'attaque les jours suivants et seront repoussés, jusqu'à un cessez-le-feu le 15 juillet.

Entretemps, le 8 juillet, le président américain Joe Biden déclare que le retrait de ses forces sera "achevé le 31 août".

D'autres postes-frontières tombent 

Le 9 juillet, les talibans affirment contrôler deux postes-frontières majeurs, avec l'Iran et le Turkménistan, dans la province d'Hérat (ouest).

Selon Moscou, les insurgés contrôlent la majeure partie de la frontière afghane avec le Tadjikistan.

Aéroport protégé

Le 11 juillet, les autorités annoncent que l'aéroport de Kaboul est désormais protégé des roquettes et des missiles par un "système de défense aérienne".

Le 13, après l'Allemagne, la France appelle ses ressortissants à quitter l'Afghanistan.

Les talibans s'emparent le lendemain d'un poste-frontière majeur avec le Pakistan, dans le Sud.

Le 22 juillet, les talibans disent contrôler 90% des frontières afghanes, un chiffre contesté par le gouvernement et impossible à vérifier de façon indépendante.

Grandes villes menacées

L'Otan plaide le 27 juillet pour un règlement négocié du conflit, l'ONU craint un nombre "sans précédent" de victimes civiles.

Le 2 août, Ashraf Ghani impute la dégradation de la situation militaire au "brusque" retrait américain, à un moment où plusieurs grandes villes sont sous la menace directe des insurgés.

Les ambassades américaine et britannique à Kaboul accusent les talibans d'avoir "massacré des dizaines de civils" dans le district méridional de Spin Boldak.  

Attentats 

Un attentat contre le ministre de la Défense, le général Bismillah Mohammadi, tue huit civils le 3 août à Kaboul. Il est revendiqué par les talibans, qui menacent d'autres actions ciblées en réponse aux bombardements aériens de l'armée.

Le 6 août, ils assassinent dans la capitale le chef du service de communication du gouvernement.

Prise de plusieurs capitales provinciales

Les talibans conquièrent le même jour leur première capitale provinciale, Zaranj (sud-ouest).

Les jours suivants, plusieurs grandes villes du Nord tombent à leur tour: Sheberghan, Kunduz, Sar-e-Pul, Taloqan, Aibak et Pul-e Khumri (province de Baghlan), Faizabad, ainsi que Farah (ouest), soit au total neuf des 34 capitales provinciales.

Le 10 août, Joe Biden dit ne pas regretter sa décision de quitter l'Afghanistan, estimant que les Afghans "doivent se battre pour eux-mêmes".

Le 11, des centaines de membres des forces de sécurité se rendent aux talibans près de Kunduz.

Le président Ashraf Ghani arrive dans la ville assiégée de Mazar-i-Sharif (nord), pour tenter de coordonner la riposte.

De violents combats éclatent près du centre-ville de Kandahar. 

Au moins 183 civils ont été tués en un mois à Lashkar Gah et Kandahar (sud), Hérat (ouest) et Kunduz, selon l'ONU. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.