Grèce: amélioration sur le front des incendies, le gouvernement reste prudent

Vue aérienne des dégâts causés par les incendies dans les environs d’Athènes (Photo, AFP).
Vue aérienne des dégâts causés par les incendies dans les environs d’Athènes (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Grèce: amélioration sur le front des incendies, le gouvernement reste prudent

  • Les pluies tombées mercredi et jeudi sur plusieurs régions dévastées de Grèce ont ralenti les flammes
  • «Nous sommes en plein mois d'août et nous avons encore des jours difficiles devant nous», a cependant insisté le Premier ministre

ATHENES: Les pluies tombées mercredi et jeudi sur plusieurs régions dévastées de Grèce ont contribué à une amélioration sur le front des incendies, qui ont ravagé plus de 100.000 hectares, même si les risques d'une reprise des feux restaient élevés.

Plus de deux semaines après le début de ces incendies d'une rare violence, qui ont provoqué la mort de trois personnes, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a affiché un certain optimisme: "Nous pouvons être plus optimistes aujourd'hui" que les jours précédents, a-t-il assuré.

Mais il a aussi mis en garde contre le danger de résurgence qui reste élevé en cet été particulièrement chaud et sec. 

"Nous sommes en plein mois d'août et nous avons encore des jours difficiles devant nous", a-t-il insisté, assurant que ces feux avaient provoqué "une catastrophe écologique immense".

La Protection civile a d'ailleurs averti d'un risque très élevé d'incendies vendredi dans quatre régions, dont l'Attique, la région autour d'Athènes, le Péloponnèse et l'île d'Eubée, déjà durement frappée.

Crise climatique

"Nous avons réussi à protéger des milliers de personnes, mais nous avons perdu des forêts et des biens", a-t-il constaté devant la presse.

"La crise climatique est là et elle nous dit que tout doit changer", a poursuivi le dirigeant conservateur, confronté à la grogne de sinistrés qui l'accusent de les avoir abandonnés à leur sort.

Mais il ne s'agit "pas d'un phénomène grec", a-t-il martelé, citant la Turquie, l'Italie et l'Algérie, touchées également par des feux importants.

Quelque 586 incendies, selon le vice-ministre de la Protection civile, ont ravagé en quelques jours plusieurs régions du pays, offrant un spectacle de désolation avec des bâtiments calcinés et une nature saccagée.

Au total, du 29 juillet au 12 août, ce sont 100.874 hectares de pinèdes, forêts et oliveraies qui sont partis en fumée en Grèce, selon les calculs effectués par l'AFP à partir des données du Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).

Plusieurs feux étaient toujours en cours jeudi, en particulier sur l'île d'Eubée, durement touchée, et dans trois régions de la péninsule du Péloponnèse.

Fronts actifs

"Les fronts des feux restent actifs" au nord d'Eubée et en Arcadie, Messénie et dans le Magne, où "les reprises sont constantes", a indiqué à l'AFP une responsable des services de pompiers.

L'inquiétude a également resurgi en grande périphérie de la capitale grecque, où un feu de broussailles s'est déclaré jeudi matin à Aspropyrgos, une zone industrielle à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Athènes.

Au plus fort des incendies ravageurs provoqués par des températures caniculaires début août, les flammes avaient chargé le ciel de la capitale de 4 millions d'habitants de fumées grises.

La Grèce, pourtant habituée aux fortes chaleurs l'été, a été frappée par la pire canicule en trois décennies.

Jeudi, c'est aussi du côté de la météo que se tournaient les regards avec une baisse des températures attendue avec grand soulagement dans un pays où le mercure a largement grimpé au dessus des 40° début août, avec des pointes à 45°.

Les experts relient sans équivoque cette vague caniculaire au dérèglement climatique alors qu'un rapport préliminaire de l'ONU, auquel l'AFP a eu accès, qualifie le pourtour méditerranéen de "point chaud du changement climatique".

Des pluies sont tombées dans la nuit sur l'île d'Eubée, le Péloponnèse et la Grèce centrale qui ont contribué à "améliorer la situation", a souligné Stathis Koulis, le maire de Gortynie.

Ce village situé dans la région montagneuse et difficile d'accès d'Arcadie dans Péloponnèse est le principal foyer incendiaire de la péninsule. Quelque 680 pompiers étaient mobilisés jour et nuit.

Dans le nord de l'Eubée, où des centaines d'habitants avaient été évacués par bateau, 858 pompiers, dont des renforts venus d'Ukraine, de Roumanie ou de Serbie, bataillaient toujours sans relâche contre le brasier.

Dans les zones ravagées, les habitants ne pouvaient que constater avec désespoir l'ampleur des dégâts, notamment les éleveurs qui ont perdus leurs bêtes, calcinées par le feu.

"Je suis perdu", soupire l'un d'eux, Kostis Angelou, rencontré par l'AFP sur l'île d'Eubée tandis que les carcasses de ses 372 chèvres gisent sur les versants d'une colline noircie.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com