En Méditerranée, les chalutiers inquiets face à la baisse du nombre de jours de pêche

Des goélands mangent des restes de poisson laissés par le chalutier « Edouard François », au large de Port-la-Nouvelle, dans le sud de la France, le 11 août 2021. La baisse du nombre de jours de pêche autorisés de 200 à 183 place certains opérateurs en dessous du seuil de rentabilité. (Raymond Roig/AFP)
Des goélands mangent des restes de poisson laissés par le chalutier « Edouard François », au large de Port-la-Nouvelle, dans le sud de la France, le 11 août 2021. La baisse du nombre de jours de pêche autorisés de 200 à 183 place certains opérateurs en dessous du seuil de rentabilité. (Raymond Roig/AFP)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

En Méditerranée, les chalutiers inquiets face à la baisse du nombre de jours de pêche

  • Pour préserver des ressources halieutiques dangereusement malmenées, les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche ont décidé en décembre dernier de réduire de 7,5% l'effort de pêche
  • Le ministère de la Mer reconnaît que c'est un "lourd tribut à payer" pour les pêcheurs mais qu'un système d'accompagnement est prévu pour que la baisse du nombre de jours de pêche soit "la moins impactante possible"

PORT-LA-NOUVELLE, France : "On va être obligé de changer de travail", lâche Johnny Grember, capitaine de l'Edouard François, un des 58 chalutiers français qui pêchent en Méditerranée. Les patrons-pêcheurs s'inquiètent de la baisse régulière des quotas de pêche, et pour l'avenir de la filière.

Dans la nuit noire de l'été, les marins raccommodent les filets du chalutier, amarré à Port-la-Nouvelle (Aude), avant une journée de pêche de 15 heures, limite fixée par le plan de gestion européen en Méditerranée occidentale.

Pour préserver des ressources halieutiques dangereusement malmenées, les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche ont décidé en décembre dernier de réduire de 7,5% l'effort de pêche (nombre de jours en mer) en 2021 en Méditerranée occidentale, passant de 200 à 183 jours, après une baisse de 10% en 2020.

L'objectif fixé par la Commission européenne est une diminution de l’effort de pêche des chalutiers au maximum de 40% d’ici à 2025.

De quoi décourager les pêcheurs du secteur, comme Johnny Grember, 37 ans. "Là pour l’instant c’est 183 jours mais si dans un an, ils nous mettent à 160 ou 140, on fera quoi si on est arrêté pendant six mois ? Pour nous, c’est invivable", peste-t-il.

L'Edouard François, 25 m de long, utilise des chaluts jumeaux à panneaux: des plaques métalliques placées à l'avant du chalut qui permettent d'ouvrir le filet. En avançant, il capture les espèces vivant près du fond. 

"Vas-y, déroule doucement... Roule à fond !", crie un des marins au capitaine lors du déploiement des chaluts. Une fois sous l'eau, les filets sont traînés pendant environ trois heures. 

- Rétablir les stocks -

L'activité reprend sur la poupe. Le capitaine est sur le pont, le bruit des câbles métalliques amorce la remontée des filets.

C'est un travail d'orchestre: un marin crie à droite, le filet droit remonte. Puis à gauche. Après plusieurs minutes, les filets s'approchent. La pêche est déversée et le parfum des embruns vient se mêler à l'odeur de gazole émanant du navire.

Au premier abord, la récolte semble moyenne, selon le capitaine: quelques lottes, du rouget, du merlu, des gambas et des roussettes. A peine remontés, il faut remettre les filets à la mer pour une nouvelle pêche de trois heures.

"On pêche dans toute la Méditerranée mais en ce moment le poisson est plutôt ici (au large des côtes franco-espagnoles)", souligne Johnny Grember, les yeux rivés sur son ordinateur de bord, en changeant de cap pour la deuxième sortie. 

Avec cette réduction de l'effort de pêche, l'UE espère rétablir les stocks de merlus et de rougets qui sont surexploités, selon les scientifiques.

Un quota de capture par espèce, comme c'est le cas en Atlantique ou dans la Manche, a un temps été envisagé mais impossible à mettre en place au niveau du chalutage en Méditerranée au vu des nombreuses espèces qui sont capturées à chaque sortie.

"Le merlu et le rouget représentent uniquement 10 à 15 % des captures selon les navires, une toute petite partie de la pêche qui va entraîner des conséquences économiques et sociales", déplore Perrine Cuvilliers, secrétaire générale de l'Organisation des producteurs du sud.

- "Un lourd tribut" -

Sollicité par l'AFP, le ministère de la Mer reconnaît que c'est un "lourd tribut à payer" pour les pêcheurs mais qu'un système d'accompagnement est prévu pour que la baisse du nombre de jours de pêche soit "la moins impactante possible".

Ce plan s’articule autour de dispositifs d’aide aux arrêts temporaires, destinés à indemniser les coûts fixes de l'armateur liés aux 17 jours en moins et l'accès au chômage partiel pour l'équipage.

Pêcheurs et armateurs alertent sur le fait que la diminution à 183 jours frôle le seuil de rentabilité, à 177 jours de mer par an.

"Aujourd'hui, on a une vingtaine de bateaux en dessous du seuil de rentabilité. On est inquiet pour l'avenir. Comment faire pour être rentable?", interroge Bernard Perez, président du Comité régional des pêches d'Occitanie (CRPMEM) et armateur de l'Edouard François.

Le capitaine Johnny Grember, lui, estime que c'est toute la filière qui va être mise à mal.

"Ca va faire fermer toutes les criées si on reste fermé pendant deux mois et demi. Les chalutiers sans la criée et nous sans la criée on n'est rien. Pour l’instant je laisse venir mais je ne vois pas comment faire, on va être obligé de changer de travail", soupire celui qui est marin depuis 17 ans.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.