Navalny: le Kremlin dénonce les tentatives « absurdes » d'accuser la Russie

Le Kremlin dans le centre de Moscou, le 24 août 2020. (Yuri KADOBNOV / AFP)
Le Kremlin dans le centre de Moscou, le 24 août 2020. (Yuri KADOBNOV / AFP)
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

Navalny: le Kremlin dénonce les tentatives « absurdes » d'accuser la Russie

  • Le Kremlin a dénoncé lundi les tentatives « absurdes » d'accuser la Russie de l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny
  • « Toute tentative d'associer la Russie de quelque manière que ce soit à ce qui s'est passé (avec M. Navalny, ndlr) sont inacceptables à nos yeux, elles sont absurdes »,

MOSCOU : Le Kremlin a dénoncé lundi les tentatives « absurdes » d'accuser la Russie de l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, hospitalisé dans le coma en Allemagne et victime selon Berlin d'un agent neurotoxique de type Novitchok.

« Toute tentative d'associer la Russie de quelque manière que ce soit à ce qui s'est passé (avec M. Navalny, ndlr) sont inacceptables à nos yeux, elles sont absurdes », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

 


Face à Trump, les Brics s'inquiètent des droits de douane «unilatéraux»

Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux. (AFP)
Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux. (AFP)
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  • Les dirigeants n'ont pas nommé les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur ce lourd dossier
  • Le président américain a réagi sur la plateforme Truth Social. "Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique", a-t-il écrit

RIO DE JANEIRO: Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs "sérieuses préoccupations" face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui "s'alignent" sur eux.

"Nous exprimons de sérieuses préoccupations face à l'augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce", affirment dans une déclaration les dirigeants du groupe menés par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, réunis pour deux jours.

De telles mesures "affectent les perspectives de développement économique mondial", alertent les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète.

Mais les dirigeants n'ont pas nommé les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur ce lourd dossier.

Le président américain a réagi sur la plateforme Truth Social. "Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique", a-t-il écrit.

Il a également annoncé que les premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington seront envoyées lundi à 16H00 GMT.

Le ministre américain du Trésor Scott Bessent avait auparavant affirmé que faute d'accord avec Washington dans les prochains jours, les surtaxes — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août.

"Effondrement" 

"Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme", a déploré à l'ouverture l'hôte du sommet, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le rendez-vous annuel des Brics est en outre affaibli par l'absence de plusieurs poids lourds. Le président chinois Xi Jinping n'y participe pas pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2012, alors que son pays est la puissance dominante du bloc.

Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n'a pas non plus fait le déplacement, mais a célébré en visioconférence "l'autorité et l'influence" des Brics.

Quant à la délégation d'Arabie saoudite, pays allié des Etats-Unis, elle n'a pas participé aux séances plénières, selon une source gouvernementale brésilienne qui n'a pas fourni d'explication.

"Réserves" iraniennes 

La situation au Moyen-Orient s'est aussi imposée dans les discussions, occasionnant des tiraillements avec l'Iran, membre des Brics depuis 2023 et qui sort très affaibli d'une guerre de douze jours avec Israël et les Etats-Unis.

Les Brics ont "condamné les attaques militaires" contre l'Iran en juin, dénonçant une "violation du droit international".

Ils n'ont toutefois pas cité les Etats-Unis et Israël, dont l'objectif était d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, une ambition démentie par Téhéran.

Dans leur déclaration, les pays émergents réclament aussi un "cessez-le-feu immédiat" et le "retrait complet" des forces israéliennes de la bande de Gaza, où elles sont en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 21 mois.

Les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont salué dans un communiqué la position des Brics, les appelant à "faire pression" sur Israël pour mettre fin au "siège criminel imposé à 2,5 millions de personnes" dans le petit territoire côtier dévasté par la guerre.

Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont commencé dimanche soir à Doha pour tenter de trouver un accord sur une trêve et une libération d'otages israéliens retenus à Gaza.

Ennemi juré d'Israël dont il nie l'existence, l'Iran a cependant, selon une source diplomatique iranienne, "exprimé des réserves" sur le soutien des Brics à une "solution à deux Etats" israélien et palestinien côte à côte.

De son côté, Lula a appelé à ne "pas rester indifférent face au génocide perpétré par Israël à Gaza".

"Régulation" de l'IA 

Créé pour rééquilibrer l'ordre mondial au bénéfice du "Sud global" face à l'Occident, le groupe des Brics s'est élargi depuis 2023 avec l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l'Iran puis l'Indonésie.

Mais en grossissant, le groupe est devenu de plus en plus hétéroclite, compliquant l'élaboration de positions communes.

Dans un texte distinct, les Brics ont d'une même voix appelé à une "régulation" dans le secteur de l'intelligence artificielle, en pleine expansion. Ils ont réclamé une "protection des droits de propriété intellectuelle" et de "justes mécanismes de rémunération".

"Le développement de l'intelligence artificielle ne peut être réservé à quelques pays ou être un moyen de manipulation aux mains de milliardaires", a lancé Lula.


L'ambassade suisse, qui représente les intérêts américains, rouvre en Iran

Le drapeau suisse flotte sur l'ambassade suisse, avec en arrière-plan la coupole du bâtiment du Reichstag, qui abrite la chambre basse du Parlement, le 23 novembre 2012 à Berlin. (AFP)
Le drapeau suisse flotte sur l'ambassade suisse, avec en arrière-plan la coupole du bâtiment du Reichstag, qui abrite la chambre basse du Parlement, le 23 novembre 2012 à Berlin. (AFP)
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  • Depuis dimanche, l'ambassade de Suisse « est à nouveau ouverte, après avoir été temporairement fermée le 20 juin en raison de l'instabilité de la situation dans le pays », indique un communiqué du ministère suisse des Affaires étrangères.
  • « Avec la réouverture de son ambassade à Téhéran, la Suisse peut à nouveau représenter directement sur place les intérêts américains en Iran, en sa qualité de puissance protectrice », ajoute le ministère. 

GENEVE : L'ambassade suisse à Téhéran pourra de nouveau représenter directement les intérêts américains en Iran, a annoncé la Suisse, qui a appelé les parties à « reprendre le chemin de la diplomatie ».

Depuis dimanche, l'ambassade de Suisse « est à nouveau ouverte, après avoir été temporairement fermée le 20 juin en raison de l'instabilité de la situation dans le pays », indique un communiqué du ministère suisse des Affaires étrangères.

L'ambassadrice Nadine Olivieri Lozano est revenue samedi dans la capitale iranienne par voie terrestre, en passant par l'Azerbaïdjan, accompagnée d'une petite équipe.

« Avec la réouverture de son ambassade à Téhéran, la Suisse peut à nouveau représenter directement sur place les intérêts américains en Iran, en sa qualité de puissance protectrice », ajoute le ministère. 

En l'absence de relations diplomatiques ou consulaires entre les États-Unis et l'Iran, la Suisse représente officiellement les intérêts américains dans ce pays depuis 1980, par l'intermédiaire de son ambassade à Téhéran.

« Il est essentiel que toutes les parties reprennent sans délai le chemin de la diplomatie. À cet effet, la Suisse met à disposition ses bons offices et Genève peut accueillir des négociations », souligne le ministère suisse des Affaires étrangères.

Téhéran et Washington ont déjà mené cinq cycles de négociations sur le programme nucléaire iranien depuis le 12 avril. Un sixième cycle, initialement prévu le 15 juin sous la médiation du sultanat d'Oman, a été annulé après le déclenchement d'une guerre provoquée par une attaque israélienne contre l'Iran, deux jours plus tôt. 

Israël a affirmé vouloir empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire et a mené des frappes contre des sites nucléaires iraniens, tuant plusieurs hauts gradés de l'armée ainsi que des scientifiques du programme. Dans la nuit du 21 au 22 juin, le président américain Donald Trump a ordonné des frappes aériennes visant trois installations nucléaires situées dans le centre de l'Iran.

Téhéran, qui nie vouloir se doter de l'arme atomique, a mené des frappes de représailles contre Israël avant l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu, le 24 juin.


Le Dalaï Lama célèbre son 90e anniversaire en prononçant une prière pour la paix

Le chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama, assiste à une cérémonie de prière pour une longue vie au temple Tsuglakhang à Mcleodganj, Dharamshala, le 5 juillet 2025. (Photo de Niharika KULKARNI / AFP)
Le chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama, assiste à une cérémonie de prière pour une longue vie au temple Tsuglakhang à Mcleodganj, Dharamshala, le 5 juillet 2025. (Photo de Niharika KULKARNI / AFP)
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  • Le Dalaï Lama a fêté dimanche ses 90 ans « en simple moine bouddhiste » avec une prière en faveur de la paix, au terme d'une semaine de célébrations.
  • Les psalmodies des moines bouddhistes ont résonné depuis le monastère de McLeod Ganj, dans le nord de l'Inde, où le Dalaï Lama passe l'essentiel de son temps depuis qu'il a fui la répression chinoise à Lhassa, au Tibet, en 1959. 

MC LEOD GANJ, INDE : Le Dalaï Lama a fêté dimanche ses 90 ans « en simple moine bouddhiste » avec une prière en faveur de la paix, au terme d'une semaine de célébrations dans les contreforts de l'Himalaya indien, où il vit en exil.

« Je ne suis qu'un simple moine bouddhiste. D'habitude, je ne participe pas aux célébrations d'anniversaire », a-t-il déclaré dans un message, alors qu'il avait fait part la veille de son rêve de vivre « encore 30 ou 40 ans ».

Drapé dans sa robe bordeaux et son écharpe jaune, le chef spirituel des Tibétains a adressé un sourire espiègle à des milliers de fidèles avant le début des prières.

Les psalmodies des moines bouddhistes ont résonné depuis le monastère de McLeod Ganj, dans le nord de l'Inde, où le Dalaï Lama passe l'essentiel de son temps depuis qu'il a fui la répression chinoise à Lhassa, au Tibet, en 1959. 

Au fil des célébrations qui se sont étalées sur toute la semaine, Tenzin Gyatso (son nom d'état civil) n'a pas pu éviter d'aborder le sujet épineux de l'après, alors que la Chine entend bien choisir un successeur à sa place.

Extrêmement attendu sur la question, il a affirmé mercredi que l'institution serait « perpétuée », déclenchant aussitôt une réaction ferme de Pékin, qui a affirmé que tout nom devait être « approuvé par le gouvernement central ».

De son côté, l'actuel Dalaï Lama a assuré que celui qui prendrait sa suite serait « forcément né dans le monde libre ».

Il a également affirmé que la responsabilité de désigner un successeur « reposerait exclusivement sur les membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau de Sa Sainteté le Dalaï Lama ». « Personne d'autre n'a l'autorité requise pour se mêler de cette question. »

« Le voir fêter ses 90 ans aujourd'hui me comble de bonheur, mais m'emplit aussi d'une profonde tristesse », a confié Dorje Dolma, 27 ans, qui a fui le Tibet pour l'Inde. « Sa Sainteté a toujours été comme une figure paternelle pour moi. Sa bonne santé me réjouit, mais parfois, son âge m'inquiète. » 

« Symbole durable d'amour » 

Né le 6 juillet 1935, il est devenu, dès l'âge de deux ans, le 14^e chef spirituel et politique des Tibétains, identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.

Considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989 et incarne désormais dans le monde entier le combat pour la liberté du Tibet.

Ce vaste territoire himalayen, d'une taille comparable à celle de l'Afrique du Sud, a été envahi en 1950 par les troupes chinoises, qui en ont fait une province de la République populaire de Chine. Tenzin Gyatso n'y a jamais remis les pieds depuis son exil en Inde.

Le chef spirituel a reçu dimanche les vœux du Premier ministre du pays qui l'accueille.

« Je me joins aux 1,4 milliard d'Indiens pour adresser nos vœux les plus chaleureux à Sa Sainteté le dalaï-lama pour ses 90 ans », a déclaré dans un communiqué Narendra Modi. 

« Il est un symbole durable d'amour, de compassion, de patience et de discipline morale », a-t-il ajouté, lui souhaitant une « bonne santé et une longue vie ».

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a assuré que Washington était « engagé dans la promotion du respect des droits humains et des libertés fondamentales des Tibétains ».

D'autres personnalités, comme les anciens présidents des États-Unis Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush, ou l'acteur Richard Gere, qui soutient sa cause depuis longtemps, ont salué l'œuvre du dalaï-lama.

L'anniversaire de ce dernier marque la fin d'une semaine entière de célébrations en l'honneur de l'un des dirigeants religieux les plus populaires au monde, apprécié pour son humour et ses enseignements.

« Bien qu'il soit important de travailler au développement matériel, il est vital de se concentrer sur la paix de l'esprit en cultivant un bon cœur et en faisant preuve de compassion, pas seulement envers ses proches, mais envers tout le monde », a-t-il fait valoir dimanche.

« Ainsi, vous contribuerez à rendre le monde meilleur. »

La fête s'est terminée par la traditionnelle dégustation du gâteau, dont Tenzin Gyatso a mangé une part sous les chants : « Joyeux anniversaire ».