Pour rester au pouvoir, les conservateurs à Varsovie prêts à s'isoler à l'international

Blinken a demandé au président polonais Andrzej Duda de ne pas signer la loi sur les restitutions et a estimé que la loi sur les médias «affaiblirait fortement l'environnement médiatique» en Pologne. (Photo, AFP)
Blinken a demandé au président polonais Andrzej Duda de ne pas signer la loi sur les restitutions et a estimé que la loi sur les médias «affaiblirait fortement l'environnement médiatique» en Pologne. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 14 août 2021

Pour rester au pouvoir, les conservateurs à Varsovie prêts à s'isoler à l'international

  • Les conservateurs ont approuvé mercredi une loi empêchant de facto la restitution de la plupart des biens confisqués après la Seconde Guerre mondiale, dont ceux des Juifs
  • Après les votes, les Etats-Unis, par la voix du chef de la diplomatie Antony Blinken, se sont dits «profondément préoccupés»

VARSOVIE : Affaibli par l'éclatement de la coalition au pouvoir, le gouvernement conservateur-nationaliste polonais tente de renforcer son pouvoir même au prix d'un isolement international croissant et d'accusations de musèlement des médias indépendants.

"Aujourd'hui, la Pologne se retrouve très isolée à l'international", explique le politologue Marcin Zaborowski.

"Elle est depuis plusieurs années en conflit avec l'UE (sur l'état de droit, ndlr), alors que les relations avec les Etats-Unis se sont refroidies après l'élection de Joe Biden, les conservateurs à Varsovie ayant soutenu Donald Trump".

"Avec ce qui s'est passé il y a quelques jours, ces relations seront très problématiques", ajoute-t-il.

Au lendemain de la sortie de la coalition dirigée par Droit et Justice (PiS) d'un petit parti, Entente, qui a coûté aux conservateurs la majorité parlementaire, PiS a toutefois réussi à faire passer, grâce à quelques voix d'un petit parti, allié du moment, deux lois qui ont provoqué la colère des Etats-Unis, son allié historique le plus important.

Les conservateurs ont approuvé mercredi une loi empêchant de facto la restitution de la plupart des biens confisqués après la Seconde Guerre mondiale, dont ceux des Juifs, ainsi qu'une loi sur les médias qui pourrait forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans le réseau de télévision privé polonais TVN, souvent critique envers le gouvernement conservateur.

Les deux projets de loi avaient déjà été critiqués par Washington avant leur passage à la Diète (chambre basse).

Après les votes, les Etats-Unis, par la voix du chef de la diplomatie Antony Blinken, se sont dits "profondément préoccupés".

M. Blinken a demandé au président polonais Andrzej Duda de ne pas signer la loi sur les restitutions et a estimé que la loi sur les médias "affaiblirait fortement l'environnement médiatique" en Pologne, ajoutant que les deux textes allaient "à l'encontre des principes et valeurs que les nations modernes et démocratiques défendent".

 'Amis idéologiques'

"Sous PiS (parti Droit et Justice, au pouvoir), la politique étrangère est depuis toujours victime de la politique intérieure", estime Anna Materska-Sosnowska, politologue de l'Université de Varsovie, "Et le but suprême de PiS c'est de se maintenir au pouvoir".

Pour cela, PiS, arrivé au pouvoir en 2015, "est prêt à sacrifier la sécurité du pays et les bonnes relations avec les Etats-Unis", confirme Marcin Zaborowski, directeur à l'institut Globsec, une ONG slovaque spécialisé dans les questions de sécurité.

"Les élections législatives auront lieu au plus tard en 2023 et PiS est convaincu que sans TVN regardé surtout dans les grandes villes où il perd traditionellement, il n'arrivera pas à se maintenir au pouvoir", ajoute-t-il.

PiS contrôle déjà la télévision publique TVP, devenue un média de propagande gouvernementale, et une grande partie de la presse régionale.

Le président de PiS Jaroslaw Kaczynski pense que son parti "devrait avoir 50-60% de voix, mais n'en a que 30%. Il rend responsable de cette situation l'opposition, l'étranger et les médias, surtout ceux qui sont indépendants", a déclaré au quotidien Rzeczpospolita l'ancien président polonais Aleksander Kwasniewski. "Viktor Orban le faisait déjà en Hongrie", a-t-il ajouté.

Jaroslaw Gowin, chef du parti Entente et ex-vice-Premier ministre, dont la démission a provoqué l'éclatement de la coalition, a quant à lui qualifié la loi sur les médias "de profondement antipolonaise" à cause de son effet sur les relations avec Washington.

Selon Marcin Zaborowski, pour PiS, la politique étrangère se limite à des bonnes relations avec des amis idéologiques, des gouvernements qui sont non-libéraux et qui remettent en question les règles de la démocratie libérale.

"Je pense que ce n'est qu'une question de temps que PiS commence à entretenir de bonnes relations avec la Russie de Vladimir Poutine", ajoute-t-il.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."