Afghanistan: Paris organise l'évacuation des Français, les Talibans s'emparent du Palais Présidentiel

Des combattants talibans prennent le contrôle du palais présidentiel afghan après la fuite du président afghan Ashraf Ghani, à Kaboul, en Afghanistan, le dimanche 15 août 2021. (AP)
Des combattants talibans prennent le contrôle du palais présidentiel afghan après la fuite du président afghan Ashraf Ghani, à Kaboul, en Afghanistan, le dimanche 15 août 2021. (AP)
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Publié le Lundi 16 août 2021

Afghanistan: Paris organise l'évacuation des Français, les Talibans s'emparent du Palais Présidentiel

  • Emmanuel Macron, qui suit «la situation heure par heure», s'exprimera lundi à 20H00, a indiqué l'Elysée. Le chef de l'Etat doit auparavant présider un Conseil de défense en visioconférence à 12H00.
  • Les armées françaises ont lancé dimanche soir l'opération d'évacuation des ressortissants français: deux avions de transport de l'armée de l'air, un C130 et un A400M, avec à leur bord du fret et des personnels doivent décoller dans la nuit et lundi matin

PARIS : Alors que les talibans sont entrés dans Kaboul, la France a annoncé dimanche le déploiement de renforts militaires aux Emirats arabes unis pour faciliter l'évacuation de ses ressortissants, dont l'Elysée a fait de leur sécurité une "priorité absolue".


Emmanuel Macron, qui suit "la situation heure par heure", s'exprimera lundi à 20H00, a indiqué l'Elysée. Le chef de l'Etat doit auparavant présider un Conseil de défense en visioconférence à 12H00.


Les armées françaises ont lancé dimanche soir l'opération d'évacuation des ressortissants français: deux avions de transport de l'armée de l'air, un C130 et un A400M, avec à leur bord du fret et des personnels doivent décoller dans la nuit et lundi matin pour la base aérienne d'Al Dhafra aux Émirats arabes unis, a indiqué le ministère des Armées. 


"Le dispositif comprenant des éléments de protection, de transit aérien, d'accueil, de soutien médical et de commandement et de coordination effectuera des norias entre Abou Dabi et l'aéroport de Kaboul".


La première rotation est prévue dès lundi.


Les ressortissants seront ensuite "transportés vers la métropole par d'autres avions de l'armée", ont précisé les autorités militaires.


Le quai d'Orsay avait décidé dimanche après-midi de "relocaliser l'ambassade sur le site de l'aéroport de Kaboul (...) pour procéder notamment à l'évacuation de l'ensemble de nos compatriotes qui se trouveraient encore dans le pays". 


Les autorités françaises assurent être "en contact avec les Français qui se sont signalés" et rappellent que ces "opérations d'évacuation méthodique de nos ressortissants sont en cours depuis des semaines".


Les Français présents en Afghanistan avaient été invités dès le mois d'avril à quitter le pays et un vol spécial avait été affrété par les autorités françaises le 16 juillet.


L'Elysée a pour sa part souligné que la "priorité immédiate et absolue dans les prochaines heures (était) la sécurité des Français ainsi que des personnels sur place, français et afghans".


Paris fait valoir que la France est "l'un des rares pays" à avoir maintenu sur le terrain "les capacités de protéger les Afghans qui ont travaillé pour l'armée française, ainsi que des journalistes, des militants des droits de l'Homme, des artistes et personnalités afghanes particulièrement menacées" et a réitéré sa volonté de "continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane menacées pour leur engagement". 


"Tout est mis en œuvre actuellement pour maintenir, autant que possible, une capacité de délivrance des visas depuis l’aéroport de Kaboul", a assuré le quai d'Orsay.


Selon les autorités françaises, 625 Afghans employés dans les structures françaises présentes en Afghanistan et leur famille ont été accueillis depuis mai. 


La France, qui a eu recours ces dernières années à des civils recrutés localement pour aider son personnel sur place, en particulier des interprètes, avait déjà organisé l'accueil de 550 personnes avec leur famille entre 2013 et 2015 et de 800 en 2018 et 2019, précise l'Elysée.


A l'instar d'autres pays européens, la France a suspendu depuis juillet les expulsions de migrants afghans déboutés de leur demande d'asile.

«L'islamisme avance»

Des responsables politiques hexagonaux de tous bords se sont par ailleurs alarmés de la situation.


"J'ai applaudi la défaite US au Vietnam. Je suis écœuré par leur déroute en Afghanistan. Il est temps de réfléchir avant de s'engager dans des guerres sans issue. Car si la guerre ne règle rien, la défaite change tout", a commenté dans un tweet le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.


A l'extrême droite, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé que "l'islamisme avance, se renforce et va installer un califat en Afghanistan, mettant nos peuples et la sécurité du monde en grave danger".


Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a pour sa part mis l'accent sur "ce que vivent ces populations civiles désarmées qui fuient la barbarie des talibans". "Faut-il rappeler ce que furent les routes de l'exode face au nazisme ? Et que nous fûmes sauvés par l'héroïsme d'étrangers ?", a-t-il demandé.


A droite, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a estimé que "par faiblesse coupable, l'Occident perd une bataille essentielle dans la guerre contre l'islamisme", alors que "la reconquête de l'Afghanistan par les talibans est une tragédie pour ce pays et une nouvelle menace pour la paix du monde."


Le député LR Eric Ciotti a pour sa part enjoint Emmanuel Macron "à ne pas abandonner l'Afghanistan aux mains des tortionnaires", en appelant à ce que "tous les leviers diplomatiques, financiers et politiques (soient) envisagés". 


Le président Ashraf Ghani a fui l'Afghanistan dimanche, laissant de fait le pouvoir aux talibans qui ont atteint Kaboul, symbole de leur victoire militaire totale, en une offensive de tout juste 10 jours.


Le mouvement islamiste radical s'apprête à revenir au pouvoir, 20 ans après en avoir été chassé par une coalition menée par les États-Unis en raison de son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. 


La France a été présente militairement en Afghanistan de 2001 à 2014 et a compté jusqu'à près de 4.000 soldats dans ce pays au plus fort de l'engagement de l'Otan, accusant 89 morts et 700 blessés.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".