Diplomates et autres étrangers rassemblés à l'aéroport de Kaboul pour évacuation

«Plusieurs centaines» d'employés de l'ambassade américaine à Kaboul ont déjà quitté l'Afghanistan, a affirmé dimanche un responsable du Pentagone. (Photo, AFP)
«Plusieurs centaines» d'employés de l'ambassade américaine à Kaboul ont déjà quitté l'Afghanistan, a affirmé dimanche un responsable du Pentagone. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 16 août 2021

Diplomates et autres étrangers rassemblés à l'aéroport de Kaboul pour évacuation

  • Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l'Afghanistan «doivent être autorisés à le faire», ont plaidé les États-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun
  • L'armée américaine a «sécurisé» lundi l'aéroport de Kaboul, où a été regroupé le personnel de son ambassade dans l'attente d'être évacué

KABOUL: L'évacuation des diplomates et d'autres ressortissants étrangers a été organisée à un rythme effréné ce week-end à Kaboul, tombée aux mains des talibans après une offensive militaire éclair qui a balayé les forces armées afghanes.

Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l'Afghanistan "doivent être autorisés à le faire", ont plaidé les États-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun, avertissant les talibans qu'ils devaient faire preuve de "responsabilité" en la matière.

L'Union européenne avait auparavant souligné que l'arrivée des talibans à Kaboul avait "rendu encore plus urgente la protection" contre de possibles représailles à l'égard de son personnel afghan, qu'elle essaye de mettre en sécurité.

L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de Kaboul, où a été regroupé le personnel de son ambassade dans l'attente d'être évacué après la prise de la capitale par les talibans, a annoncé le département d'État.

L'Allemagne, la France et les Pays-Bas font partie des pays qui ont aussi transféré des membres de leur personnel diplomatique de leur ambassade à Kaboul à l'aéroport avant une évacuation.

L'Allemagne prévoyait les premiers départs dans la soirée dimanche de ses diplomates présents à l'aéroport.

D'autres pays membres de l'Otan dont le Royaume-Uni, l'Italie, le Danemark et l'Espagne ont également annoncé l'évacuation de leur personnel diplomatique, tout comme la Suède.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé dimanche que Paris déployait des renforts militaires aux Émirats arabes unis pour faciliter l'évacuation des ressortissants français de Kaboul.

«Effort exceptionnel»

La France a par ailleurs réitéré sa volonté de "continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane, les défenseurs des droits, les artistes et les journalistes particulièrement menacés pour leur engagement".

Plus de 600 Afghans employés dans des organisations françaises en Afghanistan sont arrivés en France avec leurs familles, a annoncé vendredi le gouvernement.

La progression des talibans avait conduit Londres à annoncer jeudi soir l'envoi d'environ 600 militaires pour évacuer les ressortissants britanniques.

Alors que le Sunday Times affirmait que le Royaume-Uni préparait l'évacuation de son ambassadeur Laurie Bristow et ne comptait pas maintenir de présence diplomatique, le ministère des Affaires étrangères a assuré que ce dernier restait à Kaboul en l'état.

Le Canada a annoncé dimanche soir la fermeture provisoire de son ambassade, précisant que le personnel canadien était déjà sur le chemin du retour.

Le ministère italien de la Défense a évoqué l'arrivée dimanche d'un premier avion militaire pour commencer les opérations d'"évacuation d'urgence". 

Le Danemark et la Norvège ont fait état de la fermeture provisoire de leurs ambassades à Kaboul tandis que la Finlande comptait évacuer jusqu'à 130 travailleurs afghans locaux. 

La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde a également fait savoir qu'il y aurait parmi les personnes évacuées des interprètes afghans et d'autres membres du personnel local.

Pendant ce temps, l'ambassade des Pays-Bas à Kaboul opérait dimanche depuis un bureau de fortune près de l'aéroport.

Les Pays-Bas ont déclaré vendredi qu'ils accueilleraient des interprètes afghans et d'autres membres du personnel de l'ambassade.

«Les Russes restent»

"Plusieurs centaines" d'employés de l'ambassade américaine à Kaboul ont déjà quitté l'Afghanistan, a affirmé dimanche un responsable du Pentagone.

Le drapeau américain a été retiré lundi de l'ambassade des États-Unis à Kaboul dont "presque tout" le personnel se trouve à l'aéroport dans l'attente d'être évacué, a annoncé le département d'État. L'ambassadeur américain en Afghanistan Ross Wilson s'y trouve également, a-t-on précisé.

Le président américain Joe Biden avait porté à 5 000 soldats le dispositif militaire à l'aéroport de Kaboul pour procéder à cette évacuation, qui concerne environ 30 000 personnes. Il a décidé dimanche d'envoyer 1 000 militaires supplémentaires.

Comme la veille, des hélicoptères américains ont continué dimanche leurs incessantes rotations entre l'ambassade américaine, un gigantesque complexe situé dans la "zone verte" ultra-fortifiée, dans le centre de la capitale, et l'aéroport, désormais la seule voie de sortie du pays.

Pour sa part, la Russie ne prévoyait pas d'évacuer son ambassade.

"Aucune évacuation n'est prévue", a affirmé dimanche Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, cité par l'agence de presse Interfax.

La Russie fait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leurs ambassades, a expliqué M. Kaboulov.

Tous les membres de la mission diplomatique d'Arabie saoudite ont en revanche été évacués de Kaboul, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com