L'Iran accélère la production d'uranium enrichi à 60%

Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'adresse aux journalistes après la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA au siège de l'agence à Vienne, le 7 juin 2021. (Photo, AFP)
Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'adresse aux journalistes après la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA au siège de l'agence à Vienne, le 7 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

L'Iran accélère la production d'uranium enrichi à 60%

  • Téhéran avait commencé mi-avril à enrichir l'uranium à un tel niveau, contre 20% auparavant
  • Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90% même si de nombreuses autres étapes sont nécessaires

VIENNE: L'Iran a mis en place un nouveau processus pour accélérer le rythme de production d'uranium hautement enrichi, a indiqué mardi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), alors que les pourparlers diplomatiques pour sauver l'accord de 2015 sont au point mort.

Dans son dernier rapport, le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, a informé les États membres que Téhéran avait "configuré un nouveau mode opérationnel pour la production d'uranium enrichi à 60%" dans son usine de Natanz (centre), selon une déclaration transmise à l'AFP.

Désormais, "deux cascades de centrifugeuses" seront utilisées au lieu d'une seule précédemment – si l'on excepte un essai initial de quelques jours en avril –, explique l'AIEA, ajoutant que l'Iran a d'ores et déjà enclenché le processus.

Téhéran avait commencé mi-avril à enrichir l'uranium à un tel niveau, contre 20% auparavant, soit bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord international sur le nucléaire conclu à Vienne en 2015.

Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90% même si de nombreuses autres étapes sont nécessaires.

La République islamique, qui a toujours nié vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est progressivement affranchie des engagements pris pour limiter son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions occidentales et onusiennes.

Le retrait des États-Unis en 2018 sous l'égide de Donald Trump a en effet torpillé l'accord.

Son successeur Joe Biden souhaite le réintégrer et des discussions indirectes, par l'entremise des Européens, ont démarré en avril à Vienne.

Mais les diplomates se sont séparés le 20 juin sans avancée concrète.

L'UE a évoqué une possible reprise des pourparlers début septembre, tandis que le nouveau président iranien ultra-conservateur Ebrahim Raïssi s'est dit favorable aux efforts menés pour lever les sanctions américaines qui étranglent l'économie de son pays.

Les États-Unis ont de nouveau exhorté lundi Téhéran à revenir à la table des négociations, exprimant leur inquiétude sur une autre entorse iranienne: la production d'uranium métal enrichi à 20%.

Selon le rapport présenté par M. Grossi, l'Iran en a fabriqué 200 grammes, après avoir annoncé un tel projet en juillet à des fins de recherche.

L'Iran ne possède "aucun besoin crédible de produire de l'uranium métal", a réagi le département d'État américain. Il s'agit d'un sujet sensible car cette matière peut être utilisée dans la fabrication d'armes nucléaires.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.