Au Liban, la saison des mariages bat son plein, malgré la crise financière

Le coût des mariages a plus que septuplé pour les couples qui choisissent de payer en livres libanaises. (Photo, Shutterstock)
Le coût des mariages a plus que septuplé pour les couples qui choisissent de payer en livres libanaises. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Au Liban, la saison des mariages bat son plein, malgré la crise financière

  • Beaucoup de gens ont été indignés par le manque d'empathie et de sensibilité de la classe dirigeante libanaise face à la souffrance des libanais
  • «L'année dernière, il n'y avait pas beaucoup de travail à cause de deux facteurs : la pandémie et l'explosion du 4 août», a déclaré un propriétaire de planification de mariage de luxe

BEYROUTH : Le mois dernier, des photos et des vidéos du mariage luxueux de la fille de l'ancien député du Hezbollah Nawwar Al-Sahili ont circulé en ligne, suscitant amertume et consternation parmi beaucoup de Libanais sur les réseaux sociaux.

Beaucoup de gens ont été indignés par le manque d'empathie et de sensibilité de la classe dirigeante libanaise à l'égard de la souffrance du peuple alors que le Liban traverse sa pire crise financière en 150 ans. Mais ce que beaucoup ne savent pas, c'est que des centaines, voire des milliers de mariages ont eu lieu depuis avril, à la fois modestes et luxueux, et la saison des mariages semble battre son plein.

«L'année dernière, il n'y avait pas beaucoup de travail à cause de deux facteurs : la pandémie et l'explosion du 4 août», a déclaré à Arab News Tarek Ladiki Barbor, propriétaire de la société de planification de mariages de luxe «Oui Concept», faisant référence à l'explosion qui a détruit une grande partie du Port de Beyrouth, faisant 218 morts, 7 500 blessés et 300 000 personnes sans-abri. 

L'année dernière, il avait planifié et programmé 49 mariages, mais seulement 10 d'entre eux ont eu lieu en raison des facteurs susmentionnés.

Néanmoins, cette année son entreprise a organisé jusqu'à présent 66 mariages, soit plus de six fois plus que l'année dernière.

«Nous avons également reçu de nombreuses demandes de fiançailles en salle et de dîners de mariage, mais nous n'avons pas actuellement la capacité pour organiser de tels événements», a-t-il signalé.

L'entreprise de Barbor ne gère que les mariages qui coûtent au moins $15 000, et le paiement est préférable en dollars américains.

Quant au coût des mariages, il a plus que septuplé pour les couples choisissant de payer en livres libanaises. Mais pour ceux qui sont prêts à payer en dollars, le coût a en fait diminué de plus de 60 %, selon Maguie Jaber, responsable de l'alimentation et des boissons à l'hôtel Lancaster à Ramlet El Baida, à Beyrouth.

«Avant la crise, nous facturions entre 80 et 90 dollars par invité au mariage, lorsque la livre libanaise était indexée sur le dollar au taux de 1 500. Maintenant, nous facturons environ $30 par invité. Cette baisse des prix en dollars se produit également dans tous les secteurs en raison de la crise de la livre libanaise», a souligné Jaber.

En effet, depuis octobre 2019, la livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur et se négocie désormais à plus de 20 000 LL pour $1 sur le marché noir. 

Parmi ceux qui désirent des mariages somptueux au milieu de cette crise, figurent Maureen Mahfouz et Frédéric Bejjani, qui se sont mariés la semaine dernière dans la Bekaa. Le mariage, accueillant 160 invités, leur a coûté près de $30 000 mais ils étaient très heureux de leur journée spéciale.

«Nous réalisons que nous aurions pu aller dans un lieu de mariage plus petit et moins cher, mais bon, nous voulions un beau mariage», a-t-il reconnu. «Nous avons utilisé une grande partie de nos économies et cela en valait vraiment la peine».

Il convient de noter que Mahfouz et son mari travaillent dans le secteur des ONG, où ils sont payés en dollars.

Cependant, la saison des mariages au Liban pourrait bientôt décliner, selon l'économiste Bassel Al-Khatib. 

Un confinement imminent est probable à cause de la propagation du variant delta, a-t-il signalé.

Une grave pénurie de carburant affectera bientôt les secteurs de l'hôtellerie et du tourisme, et par conséquent aussi le secteur du mariage.

«Personnellement, je prédis que nous traverserons bientôt un autre confinement», a avisé Al-Khatib, «et que la crise économique au Liban ne fera qu'empirer en raison de la pénurie de carburant, où nous verrons du carburant vendu sur le marché noir. Cela entraînera sans aucun doute la fermeture de restaurants, d'hôtels et de lieux de mariage».

En attendant, la fête continue.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.