Arrivée à Paris des premiers Afghans exfiltrés de Kaboul par la France

Les passagers du vol débarquent à l’aéroport parisien de Roissy, le 18 août (Photo, AFP).
Les passagers du vol débarquent à l’aéroport parisien de Roissy, le 18 août (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Arrivée à Paris des premiers Afghans exfiltrés de Kaboul par la France

  • Un avion de l'armée de l'Air transportant plus de 200 passagers, dont 25 français et une large majorité d'Afghans, dont un nombre important de femmes et d'enfants, s'est posé
  • C'est la deuxième arrivée à Paris d'un vol du pont aérien mis en place par la France pour évacuer Français et Afghans du pays tombé aux mains des talibans

PARIS: Les premiers Afghans mis en sécurité par la France après la chute du pays aux mains des talibans sont arrivés mercredi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle.

Un avion de l'armée de l'Air transportant plus de 200 passagers, dont 25 français et une large majorité d'Afghans, dont un nombre important de femmes et d'enfants, s'est posé peu avant 19H00 GMT.

C'est la deuxième arrivée à Paris d'un vol du pont aérien mis en place par la France pour évacuer Français et Afghans du pays tombé aux mains des talibans. Une opération qui pourrait durer encore plusieurs jours. Un premier vol lundi transportait principalement des Français.

À leur arrivée, les Afghans exfiltrés seront pris en charge par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et l’association France Terre d’Asile, qui ont tous deux refusé de fournir des précisions sur leurs lieux d’hébergement. 

"On est en train de construire leur dispositif d’accueil dans l’urgence et la nécessité", a déclaré à l’AFP le directeur général de l’Ofii, Didier Leschi.

"On va s’occuper de les prendre en charge, ils auront tous un hébergement", a confirmé la directrice générale de France Terre d’Asile, Delphine Rouilleault.

Les arrivants non vaccinés contre le Covid seront soumis à des tests de dépistages et devront respecter une quarantaine de 10 jours, ont précisé les autorités. De plus, une vaccination leur sera proposée.

Ces exfiltrés ont été escortés mercredi au terme d'une opération délicate conduite par des forces françaises depuis l'ambassade française dans Kaboul jusqu'à l'aéroport où ils ont pris place dans un avion A400M vers la base militaire française aux Émirats arabes unis.

Base qu'ils ont quittée dans la journée à bord d'un autre avion pour arriver en France dans la soirée.

Il s'agit de personnes "qui se trouvaient menacées et dont l'engagement méritait que la France leur offre l'asile", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur BFMTV.

L'exfiltration française à Kaboul "négociée" avec les talibans

Le Raid, unité d'intervention d'élite de la police nationale, n'a "pas eu d'autres choix" que de "négocier" avec les talibans pour exfiltrer les Français et les Afghans réfugiés à l'ambassade de France de Kaboul, a expliqué mercredi son patron Jean-Baptiste Dulion.

Seuls "onze gars" du Raid, appuyés par les forces spéciales de l'armée française, "ont accompagné près de 350 personnes sur cinq kilomètres qui nous ont paru extrêmement longs", a-t-il souligné dans une entretien accordé à RTL, confessant avoir "croisé les doigts" pour que l'opération dans la capitale afghane n'échoue pas.

L’itinéraire entre l'ambassade et l'aéroport a été "monté" avec un membre de l'autorité talibane, "quelqu’un avec qui on pouvait discuter et qui avait un vrai pouvoir", a poursuivi M. Dulion, qui a suivi les opérations depuis Bièvres (Essonne), le siège du Raid.

"On a pris toutes les mesures pour sécuriser notre convoi, nos bus, pour avoir le meilleur transport possible vers l’aéroport, avec des véhicules blindés de partout et des bus extérieurs que nous avons sécurisés pour embarquer le maximum de ressortissants afghans", a-t-il ajouté.

À ceux-ci s'ajoutent 25 Français, soit "une grande partie des personnes, de nationalité française comme afghane, qui s'étaient réfugiées au sein du bâtiment de l'ambassade de France à Kaboul", avait précisé le patron de la diplomatie française plus tôt dans la journée. 

"À nos armées, policiers et équipes diplomatiques qui organisent ces opérations sensibles, merci. On continue", a tweeté le président Emmanuel Macron.

Et le pont aérien français continue de fonctionner, avec un nouveau vol entre les Emirats et la France prévu demain, avec 120 personnes à bord, là encore essentiellent des Afghans, selon une source diplomatique.

"Et on va poursuivre autant que faire se peut", a déclaré M. Le Drian, soulignant la volonté française de permettre au maximum d'Afghans engagés en faveur des droits et de la société civile de pouvoir quitter le pays et évoquant un horizon de plusieurs jours.

"Fierté"

"Cette opération qui permet la mise en protection d'Afghanes et d'Afghans qu'il était impératif de protéger est la réussite d'un important travail collectif", s'est réjoui le chef de la diplomatie française. 

Mais le dossier reprenait aussitôt un aspect politique, avec des déclarations offensives de la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, qui a revendiqué avoir travaillé avec le ministère de la Culture pour établir des listes de personnalités afghanes à rapatrier. 

"Il reste encore des milliers de personnes en danger", a-t-elle ajouté, jugeant "scandaleux que le départ des Américains n'ait pas été anticipé par la Coalition et l'Otan pour que l'on puisse faire partir ces personnes plus tôt".

Mardi, 41 ressortissants français et étrangers avaient déjà été exfiltrés de Kaboul par la France, grâce au pont aérien mis en place après la prise de pouvoir par les talibans dimanche. Ils sont arrivés en fin d'après-midi à Roissy-Charles-de-Gaulle, dans un A310 de l'armée. Tous les passagers devaient passer des tests de dépistage du Covid-19. 

L'opération d'exfiltration, baptisée Apagan, mobilise deux avions de l'Armée de l'air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France.

Selon l'Elysée, près de 800 Afghans ont été accueillis sur le sol français dans le cadre du "devoir" de protection, entre 2001 et 2014. Par ailleurs, entre mai et juillet 2021, 625 personnes ayant travaillé pour l'ambassade de France à Kaboul (employés et familles compris) sont arrivées en France, selon la même source.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.