Des Afghans défient les talibans, le fils de Massoud appelle à la résistance

Des manifestants afghans tiennent une représentation du défunt commandant afghan Ahmad Shah Massoud alors qu'ils protestent contre la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans à Bruxelles le 18 août 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants afghans tiennent une représentation du défunt commandant afghan Ahmad Shah Massoud alors qu'ils protestent contre la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans à Bruxelles le 18 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Des Afghans défient les talibans, le fils de Massoud appelle à la résistance

  • Des milliers de personnes continuaient à converger vers l'aéroport de Kaboul depuis que les talibans ont pris la capitale
  • Ahmad Massoud, le fils du plus célèbre adversaire des talibans et des Soviétiques, le commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001 par Al-Qaïda, a appelé avec l'ancien vice-président Amrullah Saleh à la résistance armée

KABOUL: Des manifestants ont défié les talibans dans la rue en brandissant le drapeau national jeudi, jour du 102e anniversaire de l'indépendance de l'Afghanistan, tandis que le fils du défunt commandant Massoud appelait à la résistance contre les islamistes depuis son bastion du Panchir.

Des milliers de personnes continuaient à converger vers l'aéroport de Kaboul depuis que les talibans ont pris la capitale, dimanche, après l'effondrement des forces gouvernementales en à peine 10 jours.

Dans plusieurs endroits de Kaboul, mais aussi à Asadabad (est), des Afghans ont brandi jeudi le drapeau national noir, rouge et vert, bravant les talibans qui ont imposé leur drapeau blanc sur les bâtiments publics. 

A Kaboul, une petite manifestation a croisé un pick-up de combattants talibans, qui l'ont scrutée avant de finalement passer leur chemin, a constaté un journaliste de l'AFP. Un rassemblement similaire mercredi à Jalalabad (est) avait été dispersé à coups de feu.

Les talibans ont diffusé jeudi un communiqué évoquant l'indépendance et la défaite de l'Empire britannique, ainsi que la fin en 1989 d'une décennie d'occupation soviétique.

"C'est une source de grande fierté pour les Afghans que leur pays soit aujourd'hui sur le point de retrouver son indépendance après l'occupation américaine", ont-il souligné.

- Chasse aux opposants? -

Se présentant comme plus modérés qu'auparavant, les dirigeants talibans ont promis qu'ils ne se vengeraient pas de leurs opposants, disant avoir grâcié les anciens responsables gouvernementaux.

Mais selon un document confidentiel de l'ONU consulté par l'AFP, les islamistes recherchent activement des personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de l'Otan, les plus menacés étant les gradés des forces armées afghanes, de la police et des unités de renseignement.

Ahmad Massoud, le fils du plus célèbre adversaire des talibans et des Soviétiques, le commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001 par Al-Qaïda, a appelé avec l'ancien vice-président Amrullah Saleh à la résistance armée, "prêt à marcher sur les traces de (son) père".

"Les talibans ne contrôlent pas tout le territoire de l'Afghanistan", a confirmé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Depuis sa vallée du Panchir (nord-est de Kaboul), dernière région non contrôlée par les talibans, Ahmad Massoud assure avoir été rejoint par des soldats "dégoûtés par la reddition de leurs commandants" et par d'anciens membres des forces spéciales. 

Il a demandé armes et munitions aux Etats-Unis, dans une tribune publiée dans le quotidien Washington Post, suppliant: "Vous êtes notre dernier espoir".

- Civils afghans bloqués -

Coincée entre les postes de contrôle talibans et les barbelés posés par l'armée américaine à l'aéroport, la seule porte de sortie du pays, une immense foule de civils afghans attendait toujours dans l'espoir de trouver un vol pour fuir.

Près des ambassades aussi, ils sont nombreux à prier d'être évacués. Beaucoup ont déjà un visa mais ne peuvent entrer dans les enceintes diplomatiques.

"J'ai parlé avec mon ami qui est sur place. Il a une lettre des Espagnols assurant qu'il peut partir avec eux, mais quand il essaie de gagner la porte on le menace de lui tirer dessus", raconte un homme sous couvert d'anonymat. "Les Espagnols lui ont dit que s'il parvenait à entrer, tout irait bien pour lui, mais il n'y arrive pas".

Si les talibans laissent bien les citoyens américains accéder à l'aéroport, il semble qu'ils "empêchent les Afghans qui souhaitent quitter leur pays d'atteindre l'aéroport", a déploré Wendy Sherman, numéro deux du département d'État américain.

"Tous les citoyens américains, tous les ressortissants de pays tiers et tous les Afghans" doivent pouvoir "partir s'ils le souhaitent, de façon sûre et sans être harcelés", a-t-elle ajouté.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont également appelé les talibans à "garantir un passage en toute sécurité aux ressortissants étrangers et aux Afghans souhaitant partir".

Les Etats-Unis ont envoyé 6 000 militaires pour sécuriser l'aéroport de Kaboul et faire partir quelque 30 000 Américains et civils afghans ayant travaillé pour eux et craignant pour leur vie. L'armée américaine a évacué plus de 7 000 personnes depuis samedi, selon le Pentagone. 

De nombreux autres pays, dont beaucoup d'européens (Espagne, France, Royaume-Uni...), procèdent aussi à des évacuations.

Mardi, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, avait assuré qu'il y aurait de "nombreuses différences" dans leur manière de gouverner par rapport à leur précédent règne entre 1996 et 2001. 

Ils avaient à l'époque imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, et voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments.

- Méfiance et angoisse -

Pour nombre d'Afghans comme pour la communauté internationale, la méfiance reste de mise.

Signe de l'angoisse qui étreint les habitants de Kaboul, les affiches et photos de femmes qui ornaient les vitrines des magasins y sont masquées, quand elles n'ont pas déjà été vandalisées. 

Des journalistes - quatre d'entre eux ont vu leur domicile perquisitionné - et anciens employés d'organisations et d'ambassades occidentales se disent terrifiés.

"Ceux qui m'écoutent, si le monde m'entend, s'il vous plaît aidez-nous car nos vies sont en danger", a déclaré dans une vidéo postée jeudi en ligne une journaliste afghane, Shabnam Dawran. "Les employés masculins" ont pu entrer dans les locaux de sa chaîne d'information, "mais on m'a dit que je ne pouvais pas continuer à exercer mes fonctions, car le système a changé", a-t-elle expliqué.

Très critiqué aux Etats-Unis et à l'étranger pour sa gestion du retrait, jugé précipité, des troupes américaines après 20 ans de guerre, le président Joe Biden a estimé mercredi qu'une certaine forme de "chaos" était de toute manière inévitable.

Quant aux talibans, "je crois qu'ils traversent une sorte de crise existentielle pour savoir s'ils veulent ou non être reconnus par la communauté internationale comme un gouvernement légitime", a déclaré M. Biden à la chaîne ABC News.

Les nouveaux maîtres de l'Afghanistan semblent cependant recevoir un accueil international moins hostile qu'il y a deux décennies.

La Chine, la Russie, la Turquie et l'Iran ont émis des signaux d'ouverture. Les pays occidentaux, l'Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni notamment, attendent de juger "sur les actes".

- Consultations politiques -

Les talibans, dont le cofondateur et numéro deux, le mollah Abdul Ghani Baradar, est rentré d'exil mardi, ont poursuivi leurs consultations politiques pour établir un gouvernement.

Ils ont notamment discuté avec l'ancien président Hamid Karzai (2001-2014) et l'ancien vice-président Abdullah Abdullah.

Moscou a dit espérer que ces négociations débouchent sur un "gouvernement représentatif" en Afghanistan.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.