Découvrez le réalisateur égyptien Omar El-Zohairy, lauréat du festival de Cannes

Omar el-Zohairy a reçu le grand prix de la Semaine de la critique du Festival de Cannes pour son premier long métrage, Feathers. (Phot fournie)
Omar el-Zohairy a reçu le grand prix de la Semaine de la critique du Festival de Cannes pour son premier long métrage, Feathers. (Phot fournie)
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Publié le Vendredi 20 août 2021

Découvrez le réalisateur égyptien Omar El-Zohairy, lauréat du festival de Cannes

  • Le cinéaste a vécu ce moment parce qu’il a finalement cessé d’évaluer toute sa valeur personnelle en fonction de son art, et a finalement appris à faire confiance à son instinct
  • «L’actrice principale ne sait ni lire ni écrire, puisqu’elle vient d’un village très lointain où les enfants ne vont pas à l’école. Mais c’était aussi un choix, car je ne voulais pas qu’ils soient des acteurs, je voulais qu’ils soient eux-mêmes.»

DUBAÏ: L’un des moments les plus glorieux de l’histoire du cinéma égyptien c’était quand Omar el-Zohairy est monté sur scène au festival de Cannes le mois dernier pour recevoir le Grand Prix de la Semaine de la critique pour son premier long métrage, Feathers. À cet instant, un cinéaste exceptionnel a acquis une reconnaissance internationale que la forme d’art la plus populaire du pays a rarement obtenue, pour un film hors du commun.

«Franchement, j’étais très surpris», raconte El-Zohairy à Arab News. «Le cinéma égyptien ne reçoit jamais de prix aussi importants à Cannes. Ils ont toujours respecté le cinéma égyptien, mais ils ne nous donnent jamais de prix. C’était vraiment un choc pour moi. Il m’a fallu du temps pour réaliser ce qui se passait. C’était comme un rêve.»

Pour El-Zohairy, ce qui a permis à ce moment de se produire, ce ne sont pas les années qu’il a passées à se battre pour être reconnu, mais bien le contraire. Le cinéaste a vécu ce moment parce qu’il a finalement cessé d’évaluer toute sa valeur personnelle en fonction de son art, et a finalement appris à faire confiance à son instinct.

 Feathers est une comédie noire. (Phot fournie)
Feathers est une comédie noire. (Phot fournie)

«Dans le passé, je me mettais trop de pression. J’essayais d’utiliser mes films comme une preuve pour moi-même en me disant que si je réalisais un bon film, cela signifiait que j’étais une bonne personne. Maintenant, c’est le contraire. J’ai ma vie personnelle, et les films font simplement partie de ma vie. Je suis enfin prêt à m’exprimer librement», confie-t-il.

Ce n’est pas la première fois qu’Omar el-Zohairy attire l’attention du festival de film le plus prestigieux. En 2014, son deuxième court métrage intitulé The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375, qu’il appelle affectueusement «le film au long titre», était le premier film égyptien à avoir été sélectionné pour le concours Cinéfondation. Bien que son talent fût évident, au fond de lui, il ne se croyait pas encore capable de réaliser un long métrage. Il a décidé que la seule façon d’aller de l'avant était d’arrêter de se demander s’il pouvait le faire ou non et de se fier à son instinct plus que jamais.

«Je me suis dit : “Quand la première idée me vient à l’esprit et que mon intuition me dit que c’est une bonne idée, je vais me lancer”», souligne-t-il.

Feathers utilise l’absurdité de l’idée originale d’Omar el-Zohairy pour nous permettre d’accéder à la souffrance bien réelle des femmes dans les régions rurales d’Égypte. (Photo fournie)
Feathers utilise l’absurdité de l’idée originale d’Omar el-Zohairy pour nous permettre d’accéder à la souffrance bien réelle des femmes dans les régions rurales d’Égypte. (Photo fournie)

Quand l’idée lui est venue, elle était simple, mais il ne comprenait pas complètement pourquoi elle l’attirait.

«L’image qui m’est venue à l’esprit était celle d’une femme dont le mari se transforme en poulet. Elle a beaucoup souffert, et quand il revient, elle le tue.»

C’est le principe de base de Feathers, une comédie noire qui utilise l’absurdité de l’idée originale d’Omar el-Zohairy pour nous permettre d’accéder à la souffrance bien réelle des femmes dans les régions rurales d’Égypte.

Omar el-Zohairy appartient à une génération de cinéastes égyptiens qui construisent une communauté et un système de soutien financier qui leur donnent le courage d’aller à la recherche de leur propre voix. (Photo fournie)
Omar el-Zohairy appartient à une génération de cinéastes égyptiens qui construisent une communauté et un système de soutien financier qui leur donnent le courage d’aller à la recherche de leur propre voix. (Photo fournie)

Le film a un sens visuel qui lui est propre, un ton et une candeur qui signalent l’émergence d’un nouveau grand styliste, le tout associé à la précision dramatique du cinéma-vérité que seuls des acteurs amateurs peuvent apporter.

Pour ajouter à ce réalisme, El-Zohairy n’a même pas donné à ses acteurs un scénario complet. Il s’agissait en partie d’un choix délibéré du réalisateur mais aussi d’une nécessité.

«Certains acteurs du film ne savent pas lire», explique-t-il. « Ils ne sont pas éduqués. L’actrice principale (Demyana Nassar) ne sait ni lire ni écrire, puisqu’elle vient d’un village très lointain où les enfants ne vont pas à l’école. Mais c’était aussi un choix, car je ne voulais pas qu’ils soient des acteurs, je voulais qu’ils soient eux-mêmes.»

 

Le film a un sens visuel qui lui est propre, un ton et une candeur qui signalent l’émergence d’un nouveau grand styliste, le tout associé à la précision dramatique du cinéma-vérité que seuls des acteurs amateurs peuvent apporter. (Photo fournie)
Le film a un sens visuel qui lui est propre, un ton et une candeur qui signalent l’émergence d’un nouveau grand styliste, le tout associé à la précision dramatique du cinéma-vérité que seuls des acteurs amateurs peuvent apporter. (Photo fournie)

Comme beaucoup de cinéastes de la région, El-Zohairy a d’abord été inspiré par les films du légendaire réalisateur Youssef Chahine, décédé il y a treize ans. Mais pour El-Zohairy, si les cinéastes qui ont suivi les traces du célèbre réalisateur ont rarement atteint les mêmes sommets, c’est parce qu’ils n’essayaient pas d’être eux-mêmes. Ils essayaient d’être Chahine, souvent pour plaire à un public étranger hypothétique.

«Chahine avait sa propre identité, mais les gens essayaient juste de copier son identité plutôt que d’apprendre d’elle», affirme El-Zohairy. «Nous avons essayé de plaire à l’Occident avec des œuvres qui ne sont pas originales. Nous étions coincés dans une situation où nous ne savions pas vraiment qui nous étions et ce que nous voulions faire. Ce n’était pas du cinéma.»

Toutefois, il existe plusieurs exceptions à cette règle. El-Zohairy cite plusieurs cinéastes qui, selon lui, auraient mérité autant que lui la plate-forme dont il bénéficie actuellement, notamment Osama Fawzy, un cinéaste iconoclaste méconnu, mort en 2019 à l’âge de 58 ans. Mais il y a définitivement quelque chose de différent dans ce moment.

Comme beaucoup de cinéastes de la région, El-Zohairy a d’abord été inspiré par les films du légendaire réalisateur Youssef Chahine, décédé il y a treize ans. (Photo fournie)
Comme beaucoup de cinéastes de la région, El-Zohairy a d’abord été inspiré par les films du légendaire réalisateur Youssef Chahine, décédé il y a treize ans. (Photo fournie)

Omar el-Zohairy appartient à une génération de cinéastes égyptiens – soutenue par des producteurs tels que Mohammed Hefzy, de la société de production cairote Film Clinic, et par des plates-formes telles que Cannes – qui construisent une communauté et un système de soutien financier qui leur donnent le courage d’aller à la recherche de leur propre voix, conduisant peut-être l’Égypte vers un nouvel âge d’or du cinéma.

Ces cinéastes ne tournent pas pour autant le dos au passé. El-Zohairy est parfaitement conscient que, lorsqu’il parvient à se défaire de ses angoisses et à se fier à son intuition, la voix qu’il porte au fond de lui, la voix qu’il appelle la sienne, est une voix égyptienne, façonnée par d’autres voix égyptiennes puissantes qui n’ont peut-être pas eu les mêmes libertés que lui.

«Lorsque j’ai reçu ce prix, j’ai dit au public: “Allez voir nos films”, car le cinéma égyptien mérite d’être découvert. Je suis un produit de notre cinéma, j’aime notre cinéma et j’ai toujours regardé autant de films que je pouvais. J’ai appris les outils dans nos propres écoles de cinéma. Je connais cette culture et mon film est vraiment rempli de culture égyptienne. Il est égyptien au plus profond de lui-même. Mais même si nous honorons le passé, il y a vraiment quelque chose de positif qui se passe aujourd’hui.»

Alors qu’El-Zohairy applique les leçons qu’il a tirées de Feathers à son prochain film, qui est en cours de planification, il s’efforce également de faire en sorte que ces leçons soient apprises par d’autres. Zohairy aspire à une génération de cinéastes égyptiens qui ont confiance en eux, avec autant de voix diverses et variées que possible.

«Je ne veux pas aider au niveau technique, car ils peuvent tout apprendre sur YouTube. Ce que je souhaite vraiment, c’est influencer les autres pour qu’ils puissent réaliser leurs propres films avec la même idée d’intuition. Je veux leur donner de l’espoir et leur dire: “Les gars, vous n’avez pas besoin de stresser.” Il y a beaucoup de gens talentueux, mais ils ne sont pas assez prêts pour exprimer leurs idées parce qu’ils sont timides, ou qu’ils n’ont pas confiance en eux», explique-t-il. «Je veux justement les aider à surmonter cela, comme je l’ai fait moi-même.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.