Le baryton Fady Jeanbart dévoile des partitions inexplorées du compositeur Wadia Sabra

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Publié le Samedi 21 août 2021

Le baryton Fady Jeanbart dévoile des partitions inexplorées du compositeur Wadia Sabra

  • Fady Jeanbart vient de publier deux recueils de partitions consacrés aux œuvres de Wadia Sabra
  • «Quelle ne fut ma surprise quand j’ai découvert que Sabra avait composé trois opéras dont les rôles principaux correspondent à ma tessiture!», témoigne-t-il

Fady Jeanbart est baryton et musicologue. Il vit et enseigne au Liban, ce qui ne l’empêche pas de continuer à se former en Europe. Pourtant, l’enseignement, les formations et les concerts ne lui suffisent pas: il vient de publier deux recueils de partitions consacrés aux œuvres de Wadia Sabra (1876-1952), considéré comme le fondateur de la musique savante libanaise.

Arab news en français a rencontré le chanteur à Beyrouth. Il évoque la genèse de cette aventure de deux ans et nous explique en quoi a consisté son travail sur la musique de Sabra. Les partitions sont aujourd’hui mises à la disposition des musiciens afin que ce patrimoine musical ne se perde pas et que la mémoire de Wadia Sabra reste vivante à travers sa musique.

Dans quelles circonstances avez-vous découvert ces compositions de Wadia Sabra et comment cette aventure a-t-elle commencé?

Tout a commencé quand Zeina Saleh Kayali, qui a écrit une biographie de Wadia Sabra, m’a proposé un projet de récital avec des compositeurs libanais. Elle m’a alors invité à visiter les archives du CPML (le Centre du patrimoine musical libanais), dont elle est la cofondatrice. Mon but était de découvrir un nouveau répertoire afin d’organiser des concerts. J’avais déjà constitué un petit recueil de mélodies de compositeurs libanais reconnus tels que Violaine Prince, Elia Koussa, Toufic Succar et Wassim Soubra, entre autres. Soudain, je suis tombé sur les archives de Wadia Sabra. Quelle ne fut ma surprise quand j’ai découvert qu’il avait composé trois opéras dont les rôles principaux correspondent à ma tessiture!

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J’ai passé alors de longues heures au CPML à lire et à étudier ces archives, dans l’espoir d’y trouver des pépites. J’avais l’impression d’ouvrir une fenêtre sur le passé. J’étais très ému.

Il faut préciser que ces partitions sont manuscrites pour la plupart et qu’elles sont souvent difficiles à lire. Il fallait donc reconstituer le puzzle!

La rencontre du jeune et talentueux compositeur Tony Gemayel, informaticien musical hors pair, a été déterminante. Je lui ai proposé de m’aider à transcrire les mélodies sur ordinateur.

Il y eut ensuite la révolution populaire libanaise du mois d’octobre 2019 – qu’on a appelée «la Thawra» – puis les confinements successifs dus à l’épidémie de Covid-19.

J’ai décidé alors de me documenter sur l’histoire de ces opéras et me suis mis en quête de dates, de lieux, de chanteurs, de librettistes... J’ai même entrepris d’identifier autant de personnes que possible sur les albums photos et les brochures de concerts que Sabra a soigneusement conservés!

Rendre hommage à cet homme injustement oublié est devenu ma priorité. Tel un détective, je me suis lancé à la poursuite du passé! Avec le soutien du CPML, de la Fondation RAM et de la Banque Bemo, qui m’ont très vite accordé leur confiance, je me suis plongé dans cette aventure de l’édition des partitions. Et je tiens à saluer toutes les personnes qui ont travaillé avec moi, Tony, le copiste, Tania Abdel Rahman, la graphiste, Marc Barakat et Joe Daou, les correcteurs, ainsi que Nadine Najem, la traductrice. Je les remercie du fond du cœur.

À votre avis, quel est l’impact de l’œuvre – et de la musique – de Wadia Sabra sur la création musicale libanaise?

Qu’on le veuille ou non, c’est un pionnier: c’est avec lui que tout a commencé, et cela impose le respect. Il fut le premier à étudier au Conservatoire de Paris en 1895, à composer des opéras – dont le première œuvre lyrique dramatique en langue arabe en 1928 –, à transcrire des thèmes orientaux avec les règles de l’écriture classique. Surtout, c’est le fondateur du Conservatoire national de musique du Liban, qui s’appelait «Dar al-Musica» («école de musique», NDLR) en 1910 et qui est devenu Conservatoire national en 1925. C’est enfin le premier maillon de la chaîne musicale qui relie le Moyen-Orient et l’Occident. Grâce à l’institution qu’il a créée, il a ouvert la voie à d’autres musiciens libanais de renom, qui ont pu suivre une formation complète.

Et quel est l’impact de ces recherches sur vos propres projets musicaux?

J’ai compris qu’il était important de protéger, de défendre et de promouvoir notre patrimoine musical libanais. Il est donc évident que, dorénavant, j’inclurai dans mes récitals des airs et des mélodies de Sabra, mais également d’autres compositeurs libanais d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

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Il est important de faire découvrir d’autres musiciens, libanais et étrangers, et de faire rayonner notre patrimoine. C’est même un devoir.

Pouvez-vous nous dire pourquoi le prénom «Wadia» est écrit au féminin sur les transcriptions?

Rappelons que Wadia Sabra est né en 1876, qu’il était anglophone, qu’il fut étudiant à l’AUB (Université américaine de Beyrouth, NDLR) et qu’il ne parlait pas un mot de français quand il est parti étudier et vivre en France. Les toutes premières traces de cette orthographe datent d’avant son arrivée en France. À mon avis, c’est probablement lié au fait que les translittérations de l’époque n’en étaient qu’à leurs débuts. Ce qui, avec le temps, est devenu un «h» n’était peut-être pas une évidence pour les premiers étrangers qui ont essayé de prononcer cette fameuse lettre qu’on a électroniquement vulgarisée de nos jours par le chiffre «3». Il signait même ainsi, ce qui, pour moi, fait toute l’originalité du personnage!

Quelle sera la suite de cette aventure?

Ce premier projet a pu voir le jour grâce au soutien – le dernier en date – de la Fondation Diane, qui m’a permis de réunir les fonds nécessaires pour l’impression de ces deux recueils.

Vous vous imaginez bien que le fonds Sabra est énorme. Deux autres recueils sont donc en cours, avec quelques enregistrements à la clé. Nous avons également l’intention de donner un concert en hommage à Sabra en 2022, pour les 70 ans de sa mort. Un événement que l’on va préparer avec passion avec le CPML ainsi qu’avec mes amis chanteurs et musiciens!


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.