Deux cents malles d’artistes dont une boîte à merveilles pour les 200 ans de Louis Vuitton

La malle à merveilles de Zad Moultaka, recouverte du regard de Louis Vuitton (fournie)
La malle à merveilles de Zad Moultaka, recouverte du regard de Louis Vuitton (fournie)
La malle de Jean-Michel Othoniel (fournie)
La malle de Jean-Michel Othoniel (fournie)
La malle d'Alyssa Carson (fournie)
La malle d'Alyssa Carson (fournie)
La malle de NIGO (fournie)
La malle de NIGO (fournie)
La malle de Willo Perron (fournie)
La malle de Willo Perron (fournie)
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Publié le Samedi 21 août 2021

Deux cents malles d’artistes dont une boîte à merveilles pour les 200 ans de Louis Vuitton

  • La malle confiée aux artistes est une réplique du modèle créé par Louis Vuitton dans les années 1850
  • Zad Moultaka est particulièrement attiré par un portrait du fondateur dont il va utiliser le regard pour réinventer la « boîte à merveilles » de son enfance

BEYROUTH : Pour célébrer les 200 ans de son fondateur, né le 4 aout 1821, la maison Louis Vuitton lance une série d’initiatives sous le label « Louis 200 ». Entre un jeu vidéo baptisé Louis, The Game, qui va permettre aux usagers de collecter des jetons non fongibles (NDLR : certificats de propriété qui permettent d’obtenir une œuvre virtuelle ou un objet numérique), une biographie romancée écrite par Caroline Bongrand à paraître en octobre, un documentaire sur le parcours de Louis Vuitton sous le titre «Looking for Louis », diffusé sur Apple TV, ou un triptyque géant de l’artiste Alex Katz, la marque française met presque tous les arts à contribution pour ancrer l’histoire de Louis Vuitton dans l’imaginaire collectif. Mais le volet le plus spectaculaire de ce projet est sans doute la série de 200 malles commissionnées à 200 artistes internationaux pour décorer ses vitrines à travers le monde. L’un des heureux récipiendaires de la très convoitée « Lettre aux visionnaires du futur » est le Libanais Zad Moultaka.

La malle plate et l’œuf de Christophe Colomb

La malle confiée aux artistes est une réplique du modèle créé par Louis Vuitton dans les années 1850. Le fondateur de la marque culte, parti à 14 ans de son Jura natal pour faire carrière à Paris, a circulé à pieds pendant deux ans, travaillant d’escale en escale comme menuisier ou meunier, deux métiers que lui avait enseignés son père. Arrivé dans la capitale, il est embauché comme apprenti par Romain Maréchal célèbre malletier-layetier-emballeur, un métier qui accompagnait alors la frénésie de déplacements encouragée par la multiplication des bateaux à vapeur, l’extension des chemins de fer et la mode naissante du tourisme. Quelques années plus tard, Louis Vuitton s’installe à son compte, son talent lui ayant attiré l’amitié de l’impératrice Eugénie. Constatant la difficulté d’empiler le modèle de malle traditionnel avec son rabat bombé, il lance la malle plate qui deviendra une norme. La malle Vuitton est au voyage ce que l’œuf de Christophe Colomb est à la logique. Elle mesure 100x50x50 cm. Au lieu du cuir, elle est recouverte d’une toile cirée exceptionnellement résistante. Louis Vuitton sera ensuite rejoint par son fils Georges qui va inventer en 1896, pour protéger les produits de la marque de la contrefaçon, la toile Monogram : un semis de motifs floraux, végétaux et géométriques d'inspiration à la fois médiévale et japonisante, qui entoure les initiales L.V. Georges va aussi déposer un brevet de serrures qui ne peuvent s’ouvrir qu’avec une clé unique, et lancer le label Louis Vuitton à l’international.

Zad Moultaka aux répétitions de son opéra Hémon (portrait par Klara Beck)
Zad Moultaka aux répétitions de son opéra Hémon (portrait par Klara Beck)

Un souvenir poétique

Moultaka reçoit donc la fameuse lettre. Musicien de formation, il sort régulièrement de son cadre pour explorer d’autres disciplines. En 2017, pour le pavillon libanais de la 57e Biennale de Venise, il crée SamaS, Soleil noir Soleil, une architecture sonore qui attire plus de 70 000 visiteurs. Et c’est sans doute en mars 2021, à l’Opéra national du Rhin, lors de la présentation d’Hémon, opéra sur un livret de Paul Audi dont il a composé la musique et conçu la scénographie, qu’il est repéré par les sélectionneurs de l’opération Louis 200. Lui dont l’univers n’a jamais croisé celui de la mode est un peu perplexe. Que faire avec une malle, autrement dit un coffre, qui prenne sens pour la marque sans égratigner son intégrité d’artiste ? Il demande à visiter la maison patricienne de la famille Vuitton à Asnières. Là se trouvent également le musée de la marque et l’atelier des commandes spéciales.

Là, sous les lambris Art nouveau, Zad Moultaka est particulièrement attiré par un daguerréotype du fondateur. Il raconte :

« Dans le village de ma grand-mère il y a une cinquantaine d’années, je me revois courir avec d’autres enfants, quelques sous serrés au creux de la main, derrière un vieux monsieur traînant sur une roulette une « caisse à merveilles ». Quelques sous pour un « ticket » qui nous donnait le droit de regarder par une lunette pendant quelques minutes, à l’intérieur de cette malle. Des images de toutes sortes défilaient lentement et nous transportaient en un voyage magique qui se déroulait devant nos yeux ébahis. C’est donc ce souvenir poétique qui se superpose à la malle. Aussitôt que je découvre le portrait, le projet trouve sa cohérence et sa forme finale. Les yeux de Louis Vuitton comme élément principal pour imaginer l’extérieur de la malle se sont imposés comme une évidence : qui dit « voyage » dit « regard », celui de Louis est persistant et profond. A travers sa multiplication, selon un rythme spécifique, surgit un sentiment de vertige et d’hallucination propre à la folie de certains rêves. Deux trous à la place des pupilles aiguisent notre curiosité de « voyeurs » et nous incitent à regarder et découvrir ce qui peut se passer à l’intérieur. Des paysages désertiques défilent lentement devant nos yeux, ils sont fait à partir de tissus, d’habits et autres affaires de voyageurs filmés en gros plans, devenant mer, dunes et montagnes énigmatiques. À l’ouverture de la malle, une petite mélodie se déclenche, telle une boîte à musique accompagnant la magie de cette traversée intime. »

Les malles ont déjà commencé leur voyage le 4 août, ornant l’une après l’autre les vitrines des principaux magasins Louis Vuitton des grandes capitales.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com