Un Philippin veut retourner à Kaboul pour rapatrier ses compatriotes bloqués

Cette photo prise le 21 août 2021 montre des personnes qui ont fui l'Afghanistan attendant un autre vol à la base aérienne d'Al Dhafra, près d'Abou Dhabi dans le cadre de l'opération «Apagan». (Photo, AFP)
Cette photo prise le 21 août 2021 montre des personnes qui ont fui l'Afghanistan attendant un autre vol à la base aérienne d'Al Dhafra, près d'Abou Dhabi dans le cadre de l'opération «Apagan». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

Un Philippin veut retourner à Kaboul pour rapatrier ses compatriotes bloqués

  • Presa, qui travaillait comme entrepreneur privé en Afghanistan, a été transporté par avion au Qatar mardi
  • «Je suis triste de voir des Afghans se précipiter pour prendre un vol, en vue de s'échapper de leur propre pays»

MANILLE : Avant de monter à bord d'un avion militaire américain pour le Qatar avec d'autres évacués mardi, Elmer Presa a tout donné pour que ses collègues et compatriotes puissent quitter l'Afghanistan en toute sécurité après l'offensive éclair des talibans deux jours plus tôt.

Presa, un ressortissant philippin qui a travaillé comme entrepreneur privé en Afghanistan pendant près d'une décennie, faisait partie des centaines d'étrangers qui ont commencé à fuir le pays après que les talibans ont pris le contrôle de la capitale, Kaboul, la semaine dernière. 

Ce samedi, le ministère des Affaires étrangères a affirmé qu'environ 49 Philippins sont restés en Afghanistan, dont 42 ont demandé à être rapatriés tandis que 158 travailleurs philippins, sur près de 200, avaient déjà été évacués. 

Dans une interview accordée à Arab News jeudi soir, Presa a déclaré qu'il était prêt à retourner à Kaboul pour aider à ramener le reste de ses compatriotes chez eux.

«Nous avons toujours des amis et des Kababayans (compatriotes) en Afghanistan qui attendent d'être secourus», a signalé Presa.

«Je me porte volontaire si notre gouvernement souhaite m'utiliser pour une mission. Je suis tout à fait disposé à offrir mes services pour effectuer le rapatriement de nos compatriotes philippins».

Le secrétaire adjoint aux Affaires étrangères, Eduardo Meñez, a déclaré vendredi à Arab News que les Philippins qui ont quitté l'Afghanistan et se trouvent maintenant au Qatar ou au Royaume-Uni seront «contactés et aidés dans leur retour», ajoutant que le gouvernement philippin devra examiner la proposition de Presa.

Les efforts de Presa dans le but d’évacuer les personnes de la société de services de sécurité Hart Integrated Solutions ont commencé lundi matin alors qu'il était déjà clair que les talibans avaient pris Kaboul.

Au moment où la plupart de ses collègues se précipitaient pour partir, Presa a révélé que certains d’entre eux étaient de service dans diverses ambassades étrangères et dans un hôtel.

«J'ai demandé à notre responsable des transports la permission d’utiliser un véhicule parce que personne ne peut ramener mes gars», a ajouté Presa.

«J'ai dit à mon patron, je vais prendre le risque pour ça, quitte à risquer parier ma vie. Aucun problème pour moi, j'ai juste besoin de ramener mes gars ici». 

Les collègues qu'il devait évacuer, trois Philippins et un Sri Lankais, ont été bloqués dans les ambassades des États-Unis et de la Suède et à l'hôtel Baron. 

Presa a avoué qu'il avait demandé la permission aux combattants talibans qui s'étaient emparés de la zone diplomatique. 

«J’ai juste fait un signe aux talibans que je dois y aller pour récupérer mon gars. L'un de nos maîtres-chiens, Christian, de Zamboanga, m'a aidé et nous avons pu récupérer Jeffrey».

Alors qu'il emmenait son collègue dans leur base près de l'aéroport, un autre collègue a appelé Presa. 

«Il a dit qu'il n'y avait personne pour le récupérer», a indiqué Presa.

«Encore une fois, j'ai demandé à mon patron la permission de récupérer l'un de nos gars à l'ambassade des États-Unis». 

«À ce moment-là, il faisait déjà un peu sombre et j'étais étonné parce qu'il y avait beaucoup de talibans sécurisant la zone et même devant l'ambassade des États-Unis».

Cette fois, ils ont été arrêtés par les talibans qui leur ont posé beaucoup de questions.

«Donc, j'ai parlé au responsable et je lui ai dit, dans sa langue :  commandant, nous avons encore un gars philippin là-bas, j'ai juste besoin de le ramener ; après cela, nous irons directement à notre bureau». Il a dit: «Ok, vas-y».

Deux autres collègues ont été aidés le lendemain et évacués de l'hôtel Baron.

Tous ont embarqué mardi sur des vols militaires qui ont amené Presa, ainsi que plusieurs collègues, à la base aérienne militaire américaine au Qatar. D'autres ont été transportés par avion au Royaume-Uni».

«Dehors, il y a vraiment le désordre», a-t-il déclaré. «Je suis triste de voir des Afghans se précipiter pour prendre un vol, en vue de s'échapper de leur propre pays». 

Grace Gallora, qui travaille en tant que directrice régionale adjointe des ressources humaines de Hart, a déclaré à Arab News : «Elmer m'a informé que nous avons des collègues bloqués dans les ambassades. À ce moment-là, personne ne voulait y retourner. Il n'y a donc que lui qui a eu le courage de récupérer nos collègues.

«Ils sont tous au Royaume-Uni maintenant parce qu'ils étaient sur un vol de la Royal Air Force qui a évacué des personnes d'Afghanistan. Elmer et moi sommes les seuls ici à Doha. Nous avons été séparés de l'équipe car nous étions les derniers à quitter Kaboul. Je devais prendre en charge les comptes de tous nos employés parce que j'étais la seule employée des ressources humaines qui restait à faire la tâche », a souligné Gallora. 

D’autre part, Presa, a également été parmi les derniers à partir car il voulait s'assurer que «tout le monde dans l'équipe était en sécurité».

Ce samedi, Gallora a affirmé qu'ils attendaient toujours d'être transportés par avion vers le Koweït. De là, ils prendront un vol commercial pour retourner aux Philippines.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.