L'artiste et résistante Joséphine Baker va entrer au Panthéon

La chanteuse Joséphine Baker en 1939. (Photo, STUDIO HARCOURT / MINISTERE DE LA CULTURE / AFP)
La chanteuse Joséphine Baker en 1939. (Photo, STUDIO HARCOURT / MINISTERE DE LA CULTURE / AFP)
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Publié le Lundi 23 août 2021

L'artiste et résistante Joséphine Baker va entrer au Panthéon

  • La cérémonie fera de la célèbre meneuse de revue, née dans le Missouri et enterrée à Monaco, la première femme noire à reposer dans la nécropole laïque
  • «Le 21 juillet, le président Macron nous a accordé un entretien», a raconté une des personnalités défendant la panthéonisation, et «quand le président nous a dit oui, (cela a été une) grande joie et en même temps c'était comme une évidence»

PARIS : Résistante, militante antiraciste, artiste, Joséphine Baker fera son entrée au Panthéon en France cet automne, devenant la première femme noire à rejoindre les grandes personnalités qui y sont inhumées.

L'artiste franco-américaine entrera le 30 novembre dans le mausolée républicain dédié aux personnages ayant marqué l'Histoire de France, a-t-on appris dimanche auprès de l'entourage du président français Emmanuel Macron, confirmant une information du journal Le Parisien. 

Toutefois, le corps de Joséphine Baker, "restera à Monaco où elle est enterrée au cimetière marin", a précisé un de ses enfants, Jean-Claude Bouillon-Baker, assurant que cette décision avait prise "en accord" avec la fratrie et avec "la compréhension de l'Élysée". "Ce sera un cénotaphe, avec une plaque, comme pour Aimée Césaire et d'autres personnalités", a-t-il ajouté: "L'important, c'est de marquer sa présence au Panthéon".

La cérémonie fera de la célèbre meneuse de revue, née dans le Missouri en 1906, décédée en 1975 et enterrée à Monaco, la première femme noire à reposer dans la nécropole laïque et seulement la sixième femme à y prendre place, Simone Veil ayant été la dernière femme à y faire son entrée en 2018.

"Le 21 juillet, le président Macron nous a accordé un entretien", raconte l'entrepreneuse Jennifer Guesdon, une des personnalités défendant la panthéonisation, et "quand le président nous a dit oui, (cela a été une) grande joie et en même temps c'était comme une évidence".

"Cette demande de panthéonisation a été faite par la famille Baker depuis 2013", poursuit Mme Guesdon, qui a été reçue par le président de la République avec le romancier Pascal Bruckner, le chanteur Laurent Voulzy, l'essayiste Laurent Kupferman et des membres de la famille de Joséphine Baker.

Une première campagne avait été lancée par l'écrivain français Régis Debray et avait été réactivée par M. Kupferman, rappelle Mme Guesdon. Une pétition "Osez Joséphine Baker au Panthéon" compte près de 38 000 signatures.

"Artiste, première star internationale noire, muse des cubistes, Résistante pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'armée française, active aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques aux Etats-Unis d'Amérique et en France aux côtés de la Lira [devenue Licra: Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme] (...) nous pensons que Joséphine Baker, 1906-1975, a sa place au Panthéon", selon la pétition. 

Médaille de la Résistance

"On a fait découvrir les engagements de Joséphine Baker qui n'était connue pour certains que comme une star internationale, une grande artiste" mais "elle rentre au Panthéon parce qu'elle était résistante", relève Mme Guesdon.

Mariée deux fois à l'âge de 15 ans, issue d'un milieu très pauvre, Joséphine Baker fuit le domicile familial en suivant une troupe de vaudeville noire. Remarquée par un producteur, elle part pour Paris où, à 19 ans, elle devient une star de la Revue nègre, spectacle musical qui a contribué à populariser en France le jazz et la culture noire américaine.

Meneuse de revue, icône de cabaret, chanteuse, elle sera l'artiste la mieux payée du music-hall parisien.

Le 30 novembre 1937, elle épouse Jean Lion, un industriel d'origine juive et obtient la nationalité française. Elle divorcera et se remariera deux fois par la suite. Elle adoptera 12 enfants.

Elle s'engage dans la Résistance. En 1939, elle rencontre le capitaine Jacques Abtey, qui sera responsable du contre-espionnage de la région de Paris et est recrutée comme agent de renseignement, faisant passer des informations inscrites à l'encre sympathique sur ses partitions de musique. 

Elle est envoyée par la suite en mission au Maroc et part en tournée au profit de la Résistance. Elle est nommée sous-lieutenant des troupes féminines auxiliaires de l’armée de l’air française. 

"Je n'avais qu'une seule chose en tête (...) aider la France", avait-elle dit dans des archives de l'Ina.

Elle a été décorée de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.

Cela "symbolise l'image d'une France qui n'est pas raciste, contrairement à ce que disent un certain nombre de groupuscules médiatiques, Joséphine Baker est une vraie antiraciste, une vraie antifasciste", a réagi Pascal Bruckner.

Elle était un "modèle de femme vaillante et généreuse", "nous lui devons cet honneur", a écrit sur Twitter la ministre de la Culture française Roselyne Bachelot.

Interrogée, l'actuelle propriétaire du château des Milandes en Dordogne (sud-ouest de la France), propriété de l'artiste entre 1947 et 1968, a dit son "immense joie". "Ça fait 20 ans que je me bats pour rendre hommage à Joséphine au château. La France l’avait un peu oubliée quand on l’a acheté en 2001", a déclaré Angélique de la Barre.

La Dordogne se réjouit

BORDEAUX: "C'est une immense joie": le président du département de la Dordogne, comme la propriétaire du château des Milandes, où Joséphine Baker vécut pendant plus de 20 ans, se réjouissent de l'entrée prochaine au Panthéon de l'artiste franco-américaine.

"Ce qu'elle a fait personne ne l'avait jamais fait, ça reste un exemple absolument extraordinaire", a salué dimanche Germinal Peiro, qui, à la tête du conseil départemental de la Dordogne, a soutenu avec force la demande de panthéonisation de Joséphine Baker, "essentiellement pour des raisons morales, éthiques".

"Ce que je retiens, c'est ce qu'elle a voulu faire et ce qu'elle a voulu montrer à l'humanité toute entière en adoptant douze enfants d'origines différentes", a confié M. Peiro, qui fut maire durant 31 ans de la commune de Castelnaud-la-Chapelle, où se trouve le château des Milandes, acheté par Joséphine Baker en 1947.

Selon lui, "ça a été sa façon à elle de lutter contre le racisme, chose dont elle avait été victime aux États-Unis et qu'elle avait combattue aussi". 

"Elle s'est mariée à Castelnaud, tous les enfants de Joséphine sont allés à l'école communale de Castelnaud, ce qui fait que les gens d'ici les connaissent bien" se remémore aussi Germinal Peiro, qui a lui-même très bien connu la famille.

"Et puis dans cette période d'après-guerre, les Milandes ça a été un phare sur le plan touristique, un phare culturel aussi parce que beaucoup de grands artistes sont venus s'y produire", retient-il aussi. 

"Joséphine a acheté le château en 1947 et elle y est restée jusqu'en 1968", où elle a dû le quitter "totalement ruinée, chassée par les huissiers, ça a été un déchirement", se souvient-il, rappelant qu'elle avait ensuite été recueillie en 1969 par le Prince Rainier de Monaco, où elle a été enterrée en 1975.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.