Les évacuations à risque se poursuivent à Kaboul, des morts dans le chaos

Des membres de la Marine américains apportent leur aide lors d'une évacuation à l'aéroport international Hamid Karzai, à Kaboul, en Afghanistan, le 20 août 2021. (Photo AFP)
Des membres de la Marine américains apportent leur aide lors d'une évacuation à l'aéroport international Hamid Karzai, à Kaboul, en Afghanistan, le 20 août 2021. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

Les évacuations à risque se poursuivent à Kaboul, des morts dans le chaos

  • Les scènes de panique et de désespoir, qui se succèdent depuis une semaine à l'aéroport de Kaboul, ont provoqué la mort de sept civils afghans
  • La veille, des images de Sky News montraient les corps d'au moins trois personnes, vraisemblablement écrasées par la foule qui se presse contre les portes de l'aéroport, avec les soldats américains d'un côté et les combattants islamistes de l'autre

KABOUL: Aéroport congestionné, menaces sur la sécurité, des morts dans le chaos... Une semaine après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, des milliers de personnes tentent toujours dimanche de fuir leur pays au péril de leur vie tandis que les opérations d'évacuations des pays étrangers se poursuivent dans des conditions extrêmes. 

Les scènes de panique et de désespoir, qui se succèdent depuis une semaine à l'aéroport de Kaboul, ont provoqué la mort de civils. Sept Afghans sont morts dans la cohue, a indiqué dimanche le ministère britannique de la Défense sans plus de précisions.

La veille, des images tournées par Sky News montraient les corps d'au moins trois personnes, vraisemblablement écrasées par la foule qui se presse contre les portes de l'aéroport, avec les soldats américains d'un côté et les combattants islamistes de l'autre. 

"Mathématiquement impossible"

Depuis le 14 août, quelque 17.000 personnes ont été évacuées par les Etats-Unis, dont 2.500 Américains.

Dans une interview à la chaîne ABC, le président américain Joe Biden a indiqué que les Etats-Unis prévoyaient d'évacuer tous les Américains (entre 10.000 et 15.000 personnes selon certaines estimations), et espéraient pouvoir faire de même pour les alliés afghans et leurs familles (entre 50.000 et 65.000 personnes).

"Les Américains veulent sortir 60.000 personnes avant la fin du mois. C'est mathématiquement impossible", a néanmoins jugé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Pas de temps à perdre"

Des milliers de personnes ont déjà été exfiltrées à bord d'appareils dépêchés dans l'urgence par les pays occidentaux. Le but: évacuer leurs ressortissants, leur personnel diplomatique et les citoyens afghans qui ont travaillé avec eux et craignent des représailles des talibans, ainsi que leurs proches.

Mais "aucune nation ne pourra évacuer tout le monde", a déclaré dans le Mail on Sunday le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, alors que le temps presse avant le 31 août, date fixée par l'administration américaine pour le retrait définitif de ses forces d'Afghanistan.

"Si le calendrier américain est maintenu, nous n'avons pas de temps à perdre pour évacuer la majorité des gens qui attendent", a-t-il déclaré.

Les talibans accusent les Etats-Unis

Les États-Unis sont responsables du chaos à l'aéroport et cela doit cesser "le plus tôt possible", a estimé dimanche un haut responsable taliban.

"L’Amérique, avec toute sa puissance et ses équipements (...), a échoué à ramener l'ordre à l'aéroport. Il y a la paix et le calme dans tout le pays, mais il n'y a que le chaos à l'aéroport de Kaboul (...) Cela doit cesser le plus tôt possible", a déclaré Amir Khan Mutaqi.

Washington mobilise des avions de compagnies privées pour aider l'évacuation

Les Etats-Unis ont réquisitionné les avions de plusieurs compagnies aériennes privées afin d'aider à l'évacuation des personnes fuyant l'Afghanistan, a annoncé dimanche le ministère de la Défense américain. 

Ces avions ne décolleront pas de l'aéroport de Kaboul, précise le Pentagone dans un communiqué, mais aideront à transporter les personnes ayant été évacuées vers des pays tiers, comme le Qatar ou les Emirats arabes unis. 

L'activation de ce programme, appelé CRAF, permettra "aux avions de l'armée de se concentrer sur les opérations à Kaboul", a précisé le ministère. 

Au total, 18 avions sont mobilisés, appartenant aux compagnies American Airlines, Atlas Air, Delta Air Lines, Omni Air, Hawaiian Airlines, et United Airlines, détaille le communiqué. 

Ce programme n'a été déclenché que deux fois par le passé, pendant la guerre du Golfe en 1990-91, puis en 2002-2003 durant l'invasion de l'Irak.

Naissance dans un avion américain

Une Afghane a donné naissance à une petite fille dans un avion militaire américain qui l'évacuait vers la base de Ramstein, en Allemagne, a annoncé le commandement mobile aérien de l'US Air Force sur Twitter.

En plein vol samedi depuis une base américaine au Moyen-Orient et à destination de l'Allemagne, la femme enceinte a commencé à ressentir des contractions et "des complications". La mère et la petite fille "sont en bonne santé", selon ce tweet. 

Le rôle des pays du Golfe

Plus de 7.000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan vers le Qatar, selon l'Etat du Golfe.

Les Emirats arabes unis disent pour leur part avoir facilité la sortie de 8.500 personnes, que ce soit avec leurs propres avions ou l'utilisation de leurs aéroports.

Selon l'ambassadeur américain au Koweït dimanche, le pays a permis l'évacuation de 850 citoyens américains et membres du personnel diplomatique aux Etats-Unis.

Rotations aériennes tous azimuts

Un avion militaire transportant 211 personnes est arrivé dimanche à Rome, selon le ministère italien de la Défense. Un autre appareil parti de Kaboul dans la nuit avec 103 personnes faisait route vers le Koweït tandis que trois autres avions devaient décoller dimanche pour évacuer des Afghans.

Le Royaume-Uni a évacué près de 4.000 personnes d'Afghanistan depuis le 13 août, à l'aide de plus d'un millier de soldats britanniques, selon le ministère de la Défense.

Le Danemark dit avoir évacué 450 personnes, dont environ 30 interprètes afghans ayant travaillé pour ce pays.

L'Espagne accueille des collaborateurs des Etats-Unis en transit

Madrid et Washington ont annoncé dimanche l'utilisation des bases militaires espagnoles de Moron et Rota (Sud) pour accueillir les collaborateurs afghans des Etats-Unis en transit. 

Un avion espagnol parti d'Afghanistan est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Torrejon de Ardoz, près de Madrid, avec 46 collaborateurs de l'Espagne et 64 des Etats-Unis en transit, selon le gouvernement espagnol. 

Deux autres avions militaires espagnols sont partis dimanche matin de Kaboul pour Dubaï puis l'Espagne avec 177 personnes évacuées au total: 110 collaborateurs de l'Espagne et 67 des Etats-Unis.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.