Quand les Marocains se moquent de la décision de rupture algérienne

Un Algérien tient un journal dans la capitale Alger, le 25 août 2021. (Photo, AFP)
Un Algérien tient un journal dans la capitale Alger, le 25 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

Quand les Marocains se moquent de la décision de rupture algérienne

  • «Dites-nous, M. Lamamra. De quelles relations s’agit-il? Comment peut-on rompre ce qui n’existe pas? Je n’attends pas de réponse, évidemment»
  • La majorité des publications sur les réseaux sociaux a appelé à l’unité entre les deux peuples frères, regrettant la décision du régime algérien malgré la main tendue du roi du Maroc, Mohammed VI.

CASABLANCA: Si l’annonce par Alger de la rupture de ses relations diplomatiques avec Rabat a surpris quelques médias étrangers, au Maroc, on n’est pas aussi étonné que ça. «C’était prévisible, on s’y attendait»; «Rien ne nous surprend plus du régime militaire algérien»; «Au moins, ça a le mérite d’être clair et officiel»; «Nos relations diplomatiques sont déjà quasi inexistantes». Ce sont là des témoignages de journalistes marocains recueillis à chaud par Arab News en français, le mardi 24 août 2021 quelques minutes après l’annonce par Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.

Sur les réseaux sociaux, les Marocains ont été très nombreux à réagir à cette annonce, pour la plupart par l’ironie, le sarcasme et la plaisanterie. Publications, stories, montages vidéo, du simple citoyen au YouTubeur ou influenceur, tous ont fait preuve d’imagination et de créativité pour commenter une annonce qui a «fait plus rire qu’autre chose».

«L’Algérie qui rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, c’est comme si ton ex-femme t’appelait pour demander le divorce», a posté Marni sur Twitter. D’autres regrettent «la sauce algérienne pour leurs tacos» ou encore la musique raï.

Samira Sitaïl, ancienne directrice de l’information de la chaîne de télévision marocaine 2M a tweeté, en taguant le compte du ministre algérien des Affaires étrangères: «Dites-nous, M. Lamamra. De quelles relations s’agit-il? Comment peut-on rompre ce qui n’existe pas? Je n’attends pas de réponse, évidemment», tweet liké notamment par l’ancien ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Rabat de 2014 à 2017, Rupert Joy.

Pour Jérôme Besnard, essayiste et militant politique français, «la fuite en avant du pouvoir algérien se poursuit», souligne-t-il sur son compte Twitter. «Alors que le roi du Maroc avait récemment tendu la main au pays voisin, l’Algérie choisit de rompre les relations diplomatiques entre les deux pays.»

Feïza ben Mohamed, journaliste et chroniqueuse radio, est plus incisive: «L’État algérien rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc en prenant en otage son peuple», a-t-elle lancé sur son compte Twitter. «Nous sommes deux peuples frères et jamais les décisions absurdes et complotistes de dirigeants politiques n’entacheront cette unité», a-t-elle tenu à préciser.

Sur le même réseau social, Aziz Boucetta, chroniqueur et fondateur de Panorapost.ma, a indiqué: «La décision de l’Algérie est regrettable, mais c’est la sienne. Cessons ces élans affectifs et rompons aussi, sereinement, mais avec assurance et fermeté. Si l’Union du Maghreb arabe ne marche pas, passons à autre chose, à d’autres alliances, à la mesure de nos ambitions.»

Sur Facebook, le consultant en relations publiques Ayoub Ziadi ne mâche pas ses mots. «Le régime algérien en place rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. Tant mieux. Il n’y avait plus rien à espérer de ces dirigeants aigris et haineux. Pour notre part, il nous faut juste espérer que le peuple algérien réussisse un jour son Hirak pacifique, pour renverser ce régime militaire avec le minimum de dégâts. Mais ça, c’est une sauce interne qui ne nous regarde pas. Faisons confiance et prions pour le peuple algérien, qui dans sa majorité aime le Maroc et les Marocains», lance-t-il.

Par ailleurs, plusieurs Marocains ont exprimé leur disponibilité à se mobiliser si une guerre éclate entre les deux pays, comme Afifa Souaidi, qui a indiqué sur son compte Facebook: «S’ils veulent la paix, tant mieux; s’il veulent la guerre, un seul mot du souverain et, parole de scout, je serais la première à partir au front.»

Si des insultes ont été proférées, par ailleurs, entre Marocains et Algériens sur les réseaux sociaux, la majorité des publications a appelé à l’unité entre les deux peuples frères, regrettant la décision du régime algérien malgré la main tendue du roi du Maroc, Mohammed VI. Le roi a qualifié les deux pays voisins de jumeaux, a appelé à l’ouverture des frontières et a proposé l’aide du Maroc dans les feux de forêt survenus dans le nord de l’Algérie, des appels qui ont tous été ignorés par le régime algérien.

Ceci n’empêchera pas, en revanche, le Maroc de «rester un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuer d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses», a précisé le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dans un communiqué diffusé le mardi 24 août à 23h30, en réaction à l’annonce de M. Lamamra. Comme la plupart des Marocains sur les réseaux sociaux, le ministère marocain a exprimé son regret d’une décision «complètement injustifiée mais attendue».

Témoignage d’Ahmed Ghayat, militant associatif marocain «Le Maroc doit se préparer au pire»

«Sincèrement, je m’attendais à une décision pareille, surtout après l’escalade observée depuis la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Le régime algérien n’a pas digéré ce rapprochement ainsi que la décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté du Maroc sur les provinces du Sud. Depuis, le régime algérien brandit la menace d’un clash militaire que nous redoutons tous. Vous savez, quand j’ai appris la rupture des relations je n’étais pas étonné, je me suis dit qu’au moins les choses étaient claires, maintenant. Toutefois, il ne faut pas confondre le peuple algérien avec les généraux. Le régime algérien cherche sa propre survie, il est coincé d’une part par les revendications de la Kabylie et, d’autre part, par sa mauvaise gestion de la crise sanitaire du Covid-19, en plus des contestations sociales et la pénurie d’eau, de lait et des produits de première nécessité dans plusieurs régions du pays. Pour calmer ces tensions, le régime cherche une paix sociale en cherchant un bouc émissaire, en l’occurrence le Maroc. Le royaume serait responsable de tous les problèmes de l’Algérie, selon les généraux, alors que tout le monde sait que ce régime est en perte de vitesse et doit se remettre en question et se renouveler pour pouvoir survivre. Un régime aux abois est prêt à tout, même à la guerre. On doit se préparer au pire, mais je crois que la raison va l’emporter.»


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.