En période de crise sanitaire, l'essor des stages de prérentrée pour les élèves

«Il faut que l'État mette les moyens pour faire plus d'heures en demi-groupe afin de travailler avec les élèves en difficulté sur toute l'année». (Photo, AFP)
«Il faut que l'État mette les moyens pour faire plus d'heures en demi-groupe afin de travailler avec les élèves en difficulté sur toute l'année». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

En période de crise sanitaire, l'essor des stages de prérentrée pour les élèves

  • Chez Acadomia, la fréquentation des stages de pré-rentrée a progressé de 25% cette année, tirée par la demande pour le niveau collège
  • Les établissements scolaires sont restés ouverts quasiment toute l'année dernière, mais de nombreux collégiens et lycéens ont connu les cours à distance ou en demi-jauge

PARIS: Leçons, révisions et devoirs en août: les stages de pré-rentrée destinés aux élèves ont remporté un franc succès cet été, après une année d'enseignement perturbée par la pandémie de la Covid-19.

"Il faut écrire tout ça?", demande Balthazar, 12 ans, un stylo à la main et son cahier neuf ouvert à la première page. Au tableau, quelques phrases expliquent comment construire un adverbe à partir d'un adjectif.

"C'est comme tu veux, l'important c'est que tu comprennes la règle", lui répond son enseignante pour la semaine, Mouïnatou Abdoulaye. "Qui peut me donner un exemple?", demande-t-elle aux six élèves qui suivent son cours de français en cette fin de mois d'août dans une agence parisienne Acadomia.

Rose, 12 ans, lève la main pour faire la première proposition: "heureux, heureuse, heureusement". 

Chez Acadomia, la fréquentation des stages de pré-rentrée a progressé de 25% cette année, tirée par la demande pour le niveau collège. "Nous sentons que les parents sont inquiets, qu'ils ont besoin d'aide pour remotiver leur enfant et le remettre en confiance pour la rentrée, après deux années scolaires très chaotiques", explique le président de l'entreprise, Philippe Coléon.

Les établissements scolaires sont restés ouverts quasiment toute l'année dernière, mais de nombreux collégiens et lycéens ont connu les cours à distance ou en demi-jauge.

"Des élèves ont décroché, ceux des petites classes ont moins d'autonomie, suivre un cours à distance à 12 ans, c'est plus compliqué qu'à 17 ans", souligne Stéphane Cohen, directeur général d'Anacours, qui enregistre également une hausse de la demande de 15% pour les stages, ceux pour les collégiens étant particulièrement plébiscités.

Chez Complétude, "on constate une vraie croissance sur les stages en visio", indique de son côté Aurélie Lacire, sa directrice commerciale. "C'est interactif comme ce sont des cours en petits groupes et c'est pratique pour les familles puisqu'il n'y a pas de transport à organiser", décrit la responsable.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, reste toutefois sceptique quant à l'utilité de ces stages.

Retrouver le rythme

Pour remédier aux fragilités apparues chez certains élèves depuis le début de la crise sanitaire, "il faut que l'État mette les moyens pour faire plus d'heures en demi-groupe afin de travailler avec les élèves en difficulté sur toute l'année", estime-t-elle.

Marie a elle inscrit sa fille Sophia à une semaine de cours de maths et de français pour l'encourager, en vue de sa rentrée 5e.

"Ses notes ça va à peu près, je voulais surtout qu'elle rentre au collège en étant confiante", après la longue coupure estivale, explique-t-elle.

Se lever à une heure précise, préparer son sac, aller en cours: ces stages aident aussi les jeunes à retrouver une routine, font valoir les acteurs du soutien scolaire.

"Beaucoup d'enfants ont besoin d'une transition" entre la période de vacances où les parents sont plus permissifs et celle de la rentrée, plaide François Testu, spécialiste des rythmes scolaires.

Quelques astuces peuvent toutefois suffire: "On peut préparer la rentrée en essayant d'avoir une vie plus régulière et de faire en sorte que l'enfant se couche plus tôt", suggère-t-il.

Isabelle a inscrit sa fille de 16 ans à un stage d'anglais. "Juliette a changé de spécialité et craignait de ne pas avoir le niveau", dit-elle. Sa mère espère que ces cours lui permettront de "récupérer les bases qui lui manquent" avant d'entamer sa Première.

"Quand un adolescent demande (à participer à ce genre de stage) et que cela peut le sécuriser, c'est impeccable mais dans ma pratique, ce sont surtout les parents qui ont besoin d'être rassurés", relève Brigitte Prot, psychopédagogue. Ce phénomène s'est "vraiment amplifié" depuis la crise sanitaire, selon elle.

À l'approche de la rentrée, la spécialiste recommande aux parents de "faire davantage confiance à leur enfant et d'être présents par la suite pour analyser leurs copies" afin de "remédier sans attendre" à ce qu'ils n'auraient pas compris. Et d'éviter ainsi aux lacunes de s'accumuler.


Champs-Elysées, aéroports, pompes à essence: les taxis veulent «mettre le pays à l'arrêt» en septembre

Les fédérations de taxis entendent bloquer dès le 5 septembre aéroports, gares, frontières, sites de distribution de carburant ou encore les Champs-Elysées à Paris pour protester contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire, a indiqué jeudi à l'AFP la Fédération nationale du taxi (FNDT). (AFP)
Les fédérations de taxis entendent bloquer dès le 5 septembre aéroports, gares, frontières, sites de distribution de carburant ou encore les Champs-Elysées à Paris pour protester contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire, a indiqué jeudi à l'AFP la Fédération nationale du taxi (FNDT). (AFP)
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  • Parmi les actions de blocage prévues partout en France, "les Champs-Elysées restent le point d'orgue, mais des actions sont prévues sur les aéroports, les gares ou les frontières en province"
  • "On veut également mettre le système de distribution de carburant en vrac", a ajouté Dominique Buisson, au lendemain d'une réunion entre les fédérations de taxis lors de laquelle ont été précisés les contours de cette nouvelle mobilisation

PARIS: Les fédérations de taxis entendent bloquer dès le 5 septembre aéroports, gares, frontières, sites de distribution de carburant ou encore les Champs-Elysées à Paris pour protester contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire, a indiqué jeudi à l'AFP la Fédération nationale du taxi (FNDT).

"Nous voulons mettre le pays à l'arrêt pour que le gouvernement arrête de nous mépriser", a affirmé Dominique Buisson, secrétaire général de la FNDT.

Parmi les actions de blocage prévues partout en France, "les Champs-Elysées restent le point d'orgue, mais des actions sont prévues sur les aéroports, les gares ou les frontières en province".

"On veut également mettre le système de distribution de carburant en vrac", a ajouté Dominique Buisson, au lendemain d'une réunion entre les fédérations de taxis lors de laquelle ont été précisés les contours de cette nouvelle mobilisation, après des épisodes de blocage au printemps.

Une nouvelle convention officialisée début août a changé les règles de prise en charge par l'Assurance maladie des transports de patients par les taxis dans l'objectif d'en réduire ses coûts croissants. Elles s'appliqueront dès octobre.

Parmi les modifications, le forfait de prise en charge sera harmonisé au niveau national et augmenté mais les retours "à vide" une fois le patient déposé, coûteux, seront fortement dissuadés.

La FNDT chiffre à 30% la perte potentielle de chiffre d'affaires due à cette réforme quand l'Assurance maladie affirme qu'elle profitera à la majorité des taxis.

Elle n'en attend pour autant pas moins de 150 millions d'euros d'économies qu'elle juge nécessaires face à la forte augmentation des coûts du transport sanitaire: 6,7 milliards d'euros en 2024, 7% de plus qu'en 2023, et 2,1 milliards d'euros de plus qu'il y a dix ans.

Les taxis y prennent une place de plus en plus importante et sont désormais à l'origine de presque la moitié des coûts, contre moins de 20% au début des années 2000.

Pour Dominique Buisson, le transport sanitaire est de plus en plus coûteux notamment du fait que les patients ont "plus de rendez-vous" et doivent se rendre de plus en plus loin en raison de "l'éloignement des centres de soins".

La très grande majorité des taxis (85%) réalise du transport de patients, selon la FNDT. Une activité souvent essentielle pour leur business: les transports remboursés représentent la moitié du chiffre d'affaires des taxis avec une convention, selon la Sécu.

La Fédération nationale du taxi ne souhaite pas unir la mobilisation des taxis au mouvement de blocage du 10 septembre, "nous ne sommes pas sur les mêmes revendications", a affirmé Dominique Buisson.

 


Mort en direct d'un streamer en France: autopsie jeudi, auditions et saisies

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  • "De nombreuses saisies de matériels et vidéos" ont été réalisées "afin notamment de préciser les faits intervenus en amont du décès et susceptibles d’avoir pu contribuer à celui-ci", indique le procureur de Nice
  • Dans le cadre de cette enquête, NarutoVie et Safine avaient été placés en garde à vue le 8 janvier 2025, et "les personnes apparaissant comme victimes des violences et humiliations entendues", poursuit-il

NICE: Le corps du streamer français Jean Pormanove, décédé lundi lors d'un live sur la plateforme Kick, sera autopsié jeudi matin, a indiqué mercredi le procureur de Nice (sud-est), faisant état par ailleurs d'auditions et saisies de matériels dans l'enquête sur la mort en direct de cet homme de 46 ans.

"Plusieurs auditions de personnes présentes au moment du décès ont été faites sans qu'à ce stade elles permettent de donner une orientation quant aux causes de celui-ci", déclare le procureur Damien Martinelli dans un communiqué.

Raphaël Graven, connu en ligne sous les pseudos Jean Pormanove ou JP, est mort dans la nuit de dimanche à lundi à Contes, près de Nice, après plus de 12 jours de diffusion vidéo en direct, le montrant, au côté d'un autre homme surnommé Coudoux, violenté et humilié par deux partenaires connus sous les pseudos de NarutoVie et Safine.

"De nombreuses saisies de matériels et vidéos" ont été réalisées "afin notamment de préciser les faits intervenus en amont du décès et susceptibles d’avoir pu contribuer à celui-ci", indique le procureur de Nice.

L'enquête de la Police judiciaire de Nice, ouverte pour "recherche des causes de la mort", s’inscrit "en parallèle" de celle ouverte le 16 décembre 2024 après la diffusion d'un article de Mediapart sur de précédentes vidéos dans lesquelles "des personnes susceptibles d’être vulnérables faisaient l’objet de violences et d’humiliations parfois encouragées par des versements d'argent des spectateurs", ajoute le magistrat.

Dans le cadre de cette enquête, NarutoVie et Safine avaient été placés en garde à vue le 8 janvier 2025, et "les personnes apparaissant comme victimes des violences et humiliations entendues", poursuit-il.

Lors de leurs auditions, Jean Pormanove et Coudoux "contestaient fermement être victimes de violences, indiquant que les faits s'inscrivaient dans des mises en scène visant à 'faire le buzz' pour gagner de l'argent".

Selon le magistrat, Coudoux avait déclaré gagner jusqu'à 2.000 euros par mois, Jean Pormanove évoquant "des sommes à hauteur de 6.000 euros" via "une société qu'il avait créée (et) sur la base des contrats établis avec les plateformes".

"L'un et l'autre indiquaient n'avoir jamais été blessés, être totalement libres de leurs mouvements et de leurs décisions et refusaient d'être examinés par un médecin et un psychiatre", ajoute le procureur.

Mercredi matin, la plateforme australienne Kick indique sur X que "tous les co-streamers ayant participé à cette diffusion en direct ont été bannis dans l'attente de l'enquête en cours".

La plateforme, qui s'engage à "collaborer pleinement avec les autorités", affirme également entreprendre une "révision complète" de son contenu en français.


Le PS comprend «l'exaspération» à l'origine du mouvement de blocage du 10 septembre

Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou". (AFP)
Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou". (AFP)
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  • Venus d'horizons divers, des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou
  • Et LFI est déjà allé un pas plus loin que le PS en appelant les Français à se joindre au mouvement

PARIS: Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou".

"On regarde cette initiative avec beaucoup d'intérêt. Les motivations et les modes opératoires sont assez flous pour l'instant mais nous comprenons l'exaspération à l'origine de ce mouvement", a déclaré mercredi la porte-parole du PS Chloé Ridel sur Franceinfo.

Venus d'horizons divers, des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou.

Et LFI est déjà allé un pas plus loin que le PS en appelant les Français à se joindre au mouvement.

"C'est l'expression d'une exaspération populaire légitime quand le Parlement n'arrive plus à fonctionner, quand tous les budgets sont adoptés à coups de 49-3", a jugé Mme Ridel. "Les gilets jaunes aussi bien que le mouvement du 10 septembre, c'est le produit d'une politique d'Emmanuel Macron, un style de pouvoir autoritaire descendant", a-t-elle insisté.

"Quand on annonce par-dessus le marché qu'on va supprimer deux jours fériés, qu'on va faire une année blanche sur toutes les prestations sociales, qu'on va retrancher dans les dépenses de santé, évidemment qu'il y a une colère qui monte", a-t-elle estimé.

Elle a confirmé que le PS censurerait le budget à l'automne s'il reste "en l'état".

"Nous ferons des contre-propositions et nous verrons ce que le gouvernement à en dire. Mais en l'état de ce qui a été présenté au mois de juillet, évidemment, c'est la censure qui doit s'appliquer", a-t-elle dit.