A Herculanum, ville détruite par le Vésuve, les hommes mangeaient plus de poisson que les femmes

Herculanum a fourni une «population extraordinaire» qui a permis d'étudier les régimes alimentaires de l'époque parce que la catastrophe naturelle a donné aux archéologues un instantané du quotidien d'alors. (Photo, AFP)
Herculanum a fourni une «population extraordinaire» qui a permis d'étudier les régimes alimentaires de l'époque parce que la catastrophe naturelle a donné aux archéologues un instantané du quotidien d'alors. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

A Herculanum, ville détruite par le Vésuve, les hommes mangeaient plus de poisson que les femmes

  • Les 11 hommes et 6 femmes étudiés par l'équipe ont été choisis au hasard parmi 340 personnes mortes sur la plage et sous des voûtes en pierre servant d'abris pour bateaux où ils avaient tenté de se réfugier
  • L'équipe a découvert une disparité conséquente entre les deux sexes au sein du groupe: comparés aux femmes, les hommes tiraient en moyenne 50% de plus de leur apport en protéines des fruits de mer

WASHINGTON : Des archéologues examinant les restes de victimes de l'éruption du Vésuve en 79 après J-C ont découvert que les habitants de la côte à l'époque mangeaient beaucoup plus de poisson que les Italiens d'aujourd'hui, et que les hommes consommaient davantage de cette nourriture, considérée comme supérieure, que les femmes.

Les chercheurs, menés par une équipe à l'Université de York, ont analysé les acides aminés prélevés sur 17 squelettes adultes mis au jour dans la ville romaine d'Herculanum, une station balnéaire restée ensevelie sous les cendres du volcan jusqu'au 18e siècle.

En étudiant la proportion de carbone et d'isotopes d'azote des acides aminés et en appliquant un modèle statistique, ils ont pu différencier les groupes de nourriture avec un nouveau niveau de précision, a écrit l'équipe dans la revue Science Advances mercredi.

Herculanum a fourni une "population extraordinaire" qui a permis d'étudier les régimes alimentaires de l'époque parce que la catastrophe naturelle a donné aux archéologues un instantané du quotidien d'alors, a dit l'auteure principale, Silvia Soncin.

Et ce contrairement aux cimetières, qui "sont généralement utilisés pendant une certaine période - on parle de centaines d'années - et les sources de nourriture peuvent avoir changé en raison de modifications dans le climat ou de routes commerciales différentes", a-t-elle expliqué.

Bien qu'Herculanum et Pompéi, non loin de là, aient été détruites par le volcan, la plupart des habitants ont pu fuir à temps, a déclaré l'un des auteurs, Oliver Craig, professeur de bioarchéologie.

Les 11 hommes et 6 femmes étudiés par l'équipe ont été choisis au hasard parmi 340 personnes mortes sur la plage et sous des voûtes en pierre servant d'abris pour bateaux ("fornici") où ils avaient tenté de se réfugier.

"Nous avons découvert une quantité étonnamment élevée de contribution marine au régime alimentaire de ces personnes, en particulier comparé à la population méditerranéenne moderne", a affirmé Mme Soncin.

Ces habitants de l'Antiquité mangeaient environ trois fois plus de produits de la mer que les habitants locaux aujourd'hui.

Disparité hommes/femmes

L'équipe a aussi découvert une disparité conséquente entre les deux sexes au sein du groupe: comparés aux femmes, les hommes tiraient en moyenne 50% de plus de leur apport en protéines des fruits de mer.

Les hommes consommaient également légèrement plus de protéines venant de céréales que les femmes, tandis que ces dernières tiraient leurs protéines davantage de produits animaliers et de fruits et légumes cultivés localement.

Il y a plusieurs raisons possibles à cela, selon l'équipe: les hommes pourraient avoir été plus impliqués dans la pêche que les femmes, mais on sait aussi que certains poissons comme le thon étaient considérés comme une nourriture supérieure dans la société romaine, et les hommes y avaient davantage accès.

Autre explication possible, bien qu'Herculanum ait été connue pour être une station balnéaire pour l'élite, elle accueillait aussi de nombreux esclaves et d'esclaves affranchis.

Les hommes esclaves avaient de plus grandes chances d'être émancipés que les femmes et l'étaient généralement plus jeunes, ce qui a pu leur donner un accès plus précoce à ces précieux mets.

"Nous avons maintenant un moyen et une approche pour quantifier l'alimentation dans le passé; ce que nous voulons donc faire, c'est les appliquer plus largement dans le temps et dans l'espace", a déclaré M. Craig.

Il espère examiner par la suite à quelle vitesse les régimes alimentaires ont changé lorsque les humains préhistoriques sont passés d'activités de chasseurs-cueilleurs à des sociétés agricoles.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.