Négociations tendues sur les relations post-Brexit entre Londres et l’UE

Le président du Parlement européen David Sassoli avertit le Royaume-Uni (Photo, Oris OIKINOMOU/AFP).
Le président du Parlement européen David Sassoli avertit le Royaume-Uni (Photo, Oris OIKINOMOU/AFP).
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

Négociations tendues sur les relations post-Brexit entre Londres et l’UE

  • Cette poussée de tension vient compliquer la reprise mardi de négociations déjà ardues entre Londres et Bruxelles sur leur relation post-Brexit
  • « Toute tentative par le Royaume-Uni de saper l'accord aurait de graves conséquences », a averti le président du Parlement européen, David Sassoli

LONDRES : Le Royaume-Uni a reconnu mardi vouloir revenir sur certains engagements pris à la sortie de l'Union européenne, en violation du droit international, s'exposant à de « graves conséquences » de la part de Bruxelles.

Cette poussée de tension vient compliquer la reprise mardi de négociations déjà ardues entre Londres et Bruxelles sur leur relation post-Brexit.

La volonté britannique de réviser certaines parties de l'accord encadrant la sortie de l'UE fin janvier dernier, révélée lundi par le Financial Times, a surpris les Européens. 

Remontés, ceux-ci ont rappelé à Londres ses obligations et mis en garde sur un coup porté à la « confiance », qui affecterait les négociations en cours.

« Toute tentative par le Royaume-Uni de saper l'accord aurait de graves conséquences », a averti le président du Parlement européen, David Sassoli.

Le chef de la diplomatie irlandais, Simon Coveney, a lui prévenu devant les députés de son pays que « les progrès sur le futur partenariat sont inextricablement liés à l'application totale de l'accord de retrait » de l'UE.

Interrogé par les députés sur les révisions que le gouvernement compte introduire mercredi, le secrétaire d'Etat pour l'Irlande du Nord Brandon Lewis avait reconnu précédemment que la démarche britannique « viole le droit international d'une manière très spécifique et limitée ».

Le gouvernement compte retoucher pour le « clarifier » le protocole prévoyant des arrangements douaniers pour l'Irlande du Nord.

Ce texte vise à garantir l'absence de frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, membre de l'UE, et à éviter la résurgence de tensions dans cette région, ensanglantée par trois décennies de « Troubles » jusqu'à la signature de l'accord de paix du Vendredi saint en 1998.

Cette révision vise à s'assurer que les « personnes et les entreprises d'Irlande du Nord aient un accès sans entraves à l'ensemble du marché britannique », a expliqué Brandon Lewis.

Ce revirement a agacé y compris sur le sol britannique, jusqu'à l'ancienne Première ministre Theresa May, qui avait démissionné après avoir buté sur la question de l'Irlande du Nord dans les négociations sur le Brexit. 

Devant les députés, elle a demandé à Lewis comment le gouvernement pouvait rassurer ses futurs partenaires internationaux sur le fait qu'il tiendrait ses engagements.

Selon le Financial Times, le directeur des services juridiques du gouvernement britannique, Jonathan Jones, a démissionné en raison de cette révision.

« Aller de l'avant »

Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de 46 ans d'un mariage houleux. 

Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à fin décembre, période de transition pendant laquelle les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.

Dans ce climat tendu, une huitième session de négociations s'est ouverte mardi, jusqu'à jeudi. Avant leur démarrage, le négociateur britannique David Frost a appelé l'UE à « faire preuve de plus de réalisme sur le statut de pays indépendant » du Royaume-Uni.

« Nous ne pouvons plus nous permettre de ressasser les mêmes choses » après « six mois de dialogue » a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les négociations butent notamment sur la pêche et les conditions de concurrence équitable. Le temps presse, Bruxelles voulant un accord d'ici à la fin octobre pour permettre une ratification dans les temps.

Le Premier ministre Boris Johnson a averti de son côté que faute de compromis d'ici au sommet européen du 15 octobre, il se satisferait d'un « no deal » malgré les risques de dégâts économiques en période de crise historique provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Il a même estimé lundi que cela représenterait « une bonne issue » permettant au Royaume-Uni de « prospérer » car il aurait « la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous les pays du monde ».

Sur Channel 5, le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, l'a enjoint d'« obtenir un accord » pour « aller de l'avant » et se concentrer plutôt sur la lutte contre la pandémie. 

Les milieux d'affaires se montrent plus inquiets aussi et la livre s'est orientée à la baisse pour la deuxième journée consécutive mardi.

Rompre ses engagements au péril de la paix en Irlande du Nord pourrait nuire aussi aux négociations du Royaume-Uni avec d'autres pays, principalement les Etats-Unis avec lesquels Londres veut décrocher un accord commercial ambitieux d'ici à la fin de l'année. 


Gaza: 29 partenaires internationaux appellent à lever les restrictions pesant sur l’aide humanitaire

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  • Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés
  • Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique

PARIS: Face à une crise humanitaire d’une ampleur inédite, un front diplomatique large exhorte Israël à lever les obstacles à l’action des ONG internationales à Gaza.

Les souffrances humanitaires dans la bande de Gaza ont atteint, selon 29 partenaires internationaux, « des niveaux inimaginables ». Dans une déclaration conjointe, les signataires alertent sur la propagation de la famine et la nécessité d’une action « urgente » pour inverser la tendance. « L’espace humanitaire doit être protégé et l’aide ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques », souligne le texte.

Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés. Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique.

Les 29 partenaires demandent instamment au gouvernement israélien « d’accorder une autorisation à toutes les livraisons d’aide des ONG internationales et de lever tous les obstacles qui empêchent des acteurs humanitaires essentiels d’intervenir ». Ils réclament la mise en place de mesures « immédiates, permanentes et concrètes » pour permettre un accès « à grande échelle et en toute sécurité » des Nations Unies, des ONG et de l’ensemble des partenaires humanitaires.

Le texte précise que tous les points de passage et les routes doivent être ouverts afin de permettre l’entrée massive de vivres, de produits nutritifs, d’abris, de carburant, d’eau potable, de médicaments et d’équipements médicaux. Les signataires rappellent également que « la force létale ne saurait être utilisée sur les sites de distribution » et que la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des personnels de santé est une obligation.

Dans leur appel, les 29 partenaires remercient les États-Unis, le Qatar et l’Égypte pour leurs efforts en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix. Ils insistent sur la nécessité d’un cessez-le-feu « capable de mettre fin à la guerre, de permettre la libération des otages et l’entrée sans entrave de l’aide à Gaza par voie terrestre ».

La déclaration est signée par les ministres des Affaires étrangères de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l’Irlande, de l’Islande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Slovaquie, de la Slovénie, de la Suède et de la Suisse, ainsi que par la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la commissaire de l’UE à la Méditerranée, la commissaire à l’égalité et le commissaire chargé de l’état de préparation et de la gestion des crises.


Le Conseil de l'Europe met en garde contre les ventes d'armes à Israël

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
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  • La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza
  • "Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire

STRASBOURG: Le Conseil de l'Europe a mis en garde mardi contre les ventes d'armes à Israël, appelant ses 46 Etats membres à s'assurer qu'elles ne sont pas utilisées dans le cadre de violations des droits de l'homme à Gaza.

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza".

"Cela comprend l'application des normes juridiques existantes pour faire en sorte que les transferts d'armements ne soient pas autorisés lorsqu'il existe un risque qu'ils soient utilisés pour commettre des violations" des droits fondamentaux, écrit le commissaire.

La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza, un changement politique majeur pour Berlin, allié traditionnel de l'Etat hébreu.

"Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire.

Le Conseil de l'Europe, qui siège à Strasbourg, est la vigie de la démocratie et des droits de l'homme sur le continent.

En juin, M. O'Flaherty s'était inquiété auprès des autorités allemandes de "restrictions à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique" des personnes manifestant "dans le contexte du conflit à Gaza".


Inde: au moins 68 personnes toujours disparues après la crue subite dans l'Himalaya

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
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  • Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord)
  • Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps

NEW DELHI: Au moins 68 personnes sont toujours portées disparues dans la crue meurtrière qui a balayé la semaine dernière une localité dans l'Himalaya indien, ont annoncé mardi les autorités locales.

Elles recensent désormais 68 personnes disparues, dont 44 Indiens et 22 Népalais. Neuf soldats figurent sur la liste.

Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord).

Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps.

"Lorsque les fouilles ont commencé, de l'eau a jailli du sol", a-t-il précisé.

Les autorités avaient déclaré peu après le désastre que la crue avait été causée par une intense averse de pluie.

Mais des experts évaluant les dégâts estiment que l'averse n'était que le déclencheur final, qui est venu s'ajouter à des jours de pluies soutenues et prolongées qui avaient déjà détrempé et ramolli le sol.

Les glaciers de l'Himalaya, qui fournissent une eau essentielle à près de deux milliards de personnes, fondent plus vite que jamais à cause du réchauffement climatique, exposant les populations à des désastres imprévisibles et coûteux, préviennent les scientifiques.

Le ramollissement du pergélisol (ou permafrost, partie du sol gelée en permanence pendant au moins deux années consécutives) augmente les risques de glissements de terrain.

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier.