En rencontrant Biden, Bennett veut un nouvel élan après douze ans de l'ère Netanyahou

Lors de sa visite dans la capitale américaine, M. Bennett a rencontré mercredi le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin. (Photo, AFP)
Lors de sa visite dans la capitale américaine, M. Bennett a rencontré mercredi le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

En rencontrant Biden, Bennett veut un nouvel élan après douze ans de l'ère Netanyahou

  • Le président américain reçoit jeudi le Premier ministre israélien pour des discussions centrées sur le nucléaire iranien et le renforcement du soutien à Israël
  • La reprise des discussions sur la mise en place d'un Etat palestinien ne sera pas évoquée : La question des «deux Etats n'est pas pertinente, non-existante», affirme Tel Aviv

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden reçoit jeudi le Premier ministre israélien Naftali Bennett pour des discussions centrées sur la lutte contre le programme nucléaire iranien et le renforcement du soutien à Israël.

Le déplacement sera l'occasion pour les deux hommes de se jauger après la prise de fonctions en juin de M. Bennett.

"Ce sera leur première rencontre en face à face" et il s'agira de "vraiment apprendre à se connaître", a dit à des journalistes un haut responsable de l'administration Biden.

M. Bennett, 49 ans, a été porté au pouvoir pour remplacer Benjamin Netanyahu par une coalition idéologiquement divisée, et dans laquelle son parti à la réputation belliciste ne tient qu'une poignée de sièges.

"Il y a un nouveau gouvernement aux Etats-Unis et un nouveau gouvernement en Israël, et j'apporte avec moi de Jérusalem un nouvel esprit de coopération", a déclaré Naftali Bennett.

En amont du déplacement, son premier à l'étranger en tant que Premier ministre, Naftali Bennett a affirmé devant la presse que Joe Biden était "un vieil et vrai ami de l'Etat d'Israël".

Pour Dan Kurtzer, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, la visite du Premier ministre donnera un nouveau ton aux relations américano-israéliennes après les 12 ans de l'ère Netanyahou.

"Netanyahu était convaincu qu'il savait mieux que le président avec qui il traitait ce que les Etats-Unis devraient faire", a déclaré à l'AFP Dan Kurtzer.

Avec M. Bennett en revanche, "même s'il existe des différences sur la politique à mener, et il y en aura, les deux seront capables d'échanger sans cette couche de manque de respect", a soutenu l'ancien ambassadeur.

Naftali Bennett a déjà affirmé que l'Iran serait le principal sujet de sa visite. Les Etats-Unis tentent actuellement de revenir sur la décision de l'ancien président Donald Trump de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 qui avait levé les sanctions sur l'Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.

Depuis cette décision, l'Iran est revenu sur certains engagements-clés, y compris sur l'enrichissement d'uranium.

"Le Premier ministre pense que revenir au sein de l'accord sur le nucléaire iranien (...) est une erreur", a affirmé un haut responsable israélien à la presse, jugeant que l'accord n'avait pas freiné les "agressions régionales" de l'Iran.

Naftali Bennett a déclaré qu'il présenterait un "plan méthodique" à Joe Biden à ce sujet.

Lors de sa visite dans la capitale américaine, M. Bennett a rencontré mercredi le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin.

L'engagement des Etats-Unis envers la sécurité d'Israël reste "inébranlable", a dit M. Blinken au Premier ministre israélien.

Des conseillers de M. Bennett ont par ailleurs affirmé que le Premier ministre n'avait pas l'intention d'évoquer la reprise des discussions sur la mise en place d'un Etat palestinien sur les territoires annexés par Israël en 1967.

La question des "deux Etats n'est pas pertinente, (elle est) non-existante", a déclaré un haut responsable à la presse.

Le gouvernement de Joe Biden soutient une solution à deux Etats et a remis en place les aides aux Palestiniens s'élevant à plusieurs centaines de millions de dollars, dont la plupart avait été supprimées par Donald Trump.

Pour Shibley Telhami, professeur sur la paix et le développement à l'université du Maryland, le déplacement à Washington pour rencontrer le président Biden confère de la légitimité à M. Bennett.

Le soutien de M. Biden au Premier ministre contraste avec les critiques croissantes adressées à Israël par des démocrates progressistes au Congrès, comme Alexandria Ocasio-Cortez.

Mais le président a résisté aux demandes d'un certain nombre d'élus démocrates pour des restrictions plus fortes sur les aides à Israël, se concentrant sur d'autres questions comme la pandémie et l'Afghanistan.

"L'idée que ce n'est pas une question prioritaire protège Bennett", selon M. Telhami.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.