Panique totale à l'aéroport de Kaboul, l'attaque la plus meurtrière depuis 2011: 85 morts

Des Afghans pleurent la mort d'un proche dans la double explosion de l'aéroport de Kaboul. (AFP).
Des Afghans pleurent la mort d'un proche dans la double explosion de l'aéroport de Kaboul. (AFP).
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Panique totale à l'aéroport de Kaboul, l'attaque la plus meurtrière depuis 2011: 85 morts

  • La "panique totale" a saisi jeudi les Afghans rassemblés près de l'aéroport de Kaboul, frappé par deux explosions
  • L'attentat qui a tué au moins 13 militaires américains jeudi à proximité de l'aéroport de Kaboul est l'attaque la plus meurtrière contre les forces du Pentagone depuis 2011 en Afghanistan

KABOUL: La "panique totale" a saisi jeudi les Afghans rassemblés près de l'aéroport de Kaboul, frappé par deux explosions meurtrières, ont raconté des témoins, quelques heures après que des pays occidentaux eurent mis en garde contre le fort risque d'attentat.

Le bilan de la double attaque suicide perpétrée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) à l'aéroport de Kaboul est monté vendredi à 85 morts, dont treize soldats américains, dans une atmosphère tendue à quelques jours de la fin prévue des évacuations des étrangers et afghans qui cherchent à fuir le nouveau régime taliban. 160 personnes ont été blessées.


A quelques jours de l'échéance du 31 août fixée par le président américain Joe Biden pour retirer les troupes étrangères d'Afghanistan et achever l'évacuation de ceux qui veulent fuir le pays, désormais aux mains des talibans, des milliers de candidats au départ étaient encore massés jeudi près de l'aéroport.

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Ils avaient ignoré les avertissements occidentaux lancés depuis la veille et faisant état de menaces crédibles d'attentats-suicides autour du complexe, où un gigantesque pont aérien est organisé par les Occidentaux depuis la soudaine reprise du pouvoir par les talibans à la mi-août.


Mais alors que le soleil commençait à se coucher sur la capitale afghane, deux explosions ont retenti. 


Ces attentats ont fait "au moins" 13 à 20 morts et 52 blessés, a indiqué  le principal porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid.


Des photos publiées sur les réseaux sociaux montraient des personnes ensanglantées emmenées sur des brouettes, ou un enfant agrippant le bras d'un homme souffrant d'une blessure à la tête.


D'autres images montraient des corps éparpillés dans l'eau d'un canal de drainage alors que des survivants se relevaient. 


Des appels à l'aide désespérés étaient entendus alors que des personnes recherchaient leurs proches après les explosions. "Il y a des morts étendus ici", criait une personne hors caméra.

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Une fumée épaisse s'élevait dans les airs, alors qu'hommes, femmes et enfants couraient dans tous les sens pour s'éloigner du lieu des explosions. 


Une explosion a eu lieu près d'Abbey Gate, une des portes d'accès de l'aéroport, et l'autre à proximité de l'hôtel Baron, selon le Pentagone.


"C’était une énorme explosion, au milieu de la foule qui attendait devant une des portes de l’aéroport", où étaient notamment passées ces derniers jours des personnes évacuées par les Français et les Britanniques, a déclaré un témoin, Milad.


"Il y a beaucoup de morts et de blessés", dit-il, ajoutant avoir vu "des corps et des fragments humains projetés" aux alentours.


Dans la confusion, il raconte avoir perdu les documents avec lesquels il espérait embarquer sur un vol avec sa femme et ses trois enfants. 


"Je ne veux plus jamais aller (à l'aéroport). Mort à l'Amérique, son évacuation et ses visas", dit-il.


"Quand les gens ont entendu l’explosion, ça a été la panique totale. Les talibans ont alors tiré en l’air pour disperser les gens qui attendaient devant la porte", a indiqué un autre témoin, qui a notamment vu "un homme courir avec un bébé blessé dans les bras".

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Des proches de victimes installent le cercueil d'un mort à l'arrière d'une voiture. (AFP). 

Vie meilleure 

Peu après, un photographe de l'AFP a vu arriver au moins cinq dépouilles de victimes et des dizaines de blessés dans un hôpital proche, géré par l'ONG italienne Emergency.


Akram Lubega, un Ougandais de 26 ans qui travaille à l’aéroport pour une compagnie de restauration, a indiqué avoir entendu une explosion sans savoir de quoi il s’agissait. "Bien sûr qu’on a tous peur. Tout le monde est tendu, et des soldats se déploient tout autour de l’aéroport" par crainte d'autres attaques, a-t-il ajouté.


Les mises en garde occidentales n'avaient pas dissuadé, avant l'explosion, nombre d'Afghans de continuer d'assiéger l'aéroport.
 

Les réactions dans le monde

  • L'Otan, de nombreux pays dans le monde entier et les talibans ont condamné jeudi le double attentat meurtrier à l'aéroport de Kaboul, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) que Washington a menacé de représailles.
  • Etats-Unis -Selon le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain chargé de l'Afghanistan, il s'agit d'attentats-suicides commis par "deux jihadistes considérés comme appartenant à l'EI (...) suivis par des jihadistes de l'EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires"."Si nous pouvons trouver qui est lié à cela, nous nous lancerons à leur poursuite", a déclaré le général, précisant que douze militaires américains avaient été tués et quinze blessés et que les évacuations se poursuivaient.
  • Cette attaque, qui a fait entre treize et vingt morts selon les talibans, a peu après été revendiquée par l'EI.
  • L'ancien président américain Donald Trump a dénoncé une tragédie qui "n'aurait jamais dû avoir lieu".
  • L'actuel président Joe Biden a estimé jeudi soir qu'il n'y avait pas de preuve d'une "collusion" entre les talibans et le groupe Etat islamique dans l'attaque. Il a promis d'en "pourchasser" les auteurs et de les faire "payer".
  • Talibans -Les talibans ont condamné "fermement" l'attaque, tout en soulignant qu'elle était survenue dans une zone placée sous la responsabilité de l'armée américaine. "L'explosion a eu lieu dans une zone où les forces américaines sont responsables de la sécurité", a souligné leur porte-parole Zabihullah Mujahid.
  • Otan -Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a condamné "fermement cet attentat terroriste horrible", tout en soulignant que la priorité restait "d'évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible".
  • Union européenne -Le président du Conseil européen Charles Michel a également appelé à continuer les évacuations depuis l'aéroport sécurisé par les Etats-Unis. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a condamné "les attaques lâches et inhumaines à l'aéroport de Kaboul".
  • Canada - "Nous condamnons fermement les attentats terroristes perpétrés à Kaboul. Nous sommes de tout coeur avec le peuple afghan, les proches des victimes, y compris nos alliés. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour soutenir les Afghans et accueillir les réfugiés", a tweeté le Premier ministre Justin Trudeau.
  • Allemagne -La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé un attentat "absolument ignoble". "Il s'agit d'une situation très, très tendue pour faire sortir les gens du pays", a-t-elle souligné.
  • Royaume-Uni -Le Premier ministre Boris Johnson a annoncé que les opérations d'évacuation allaient continuer malgré les attentats. "Clairement, ce que montre cette attaque, c'est l'importance de continuer ce travail de la manière la plus rapide et la plus efficace possible dans les heures qui nous restent, et c'est ce que nous allons faire", a-t-il ajouté.
  • "Le Royaume-Uni et les Etats-Unis demeurent résolus dans leur mission pour sortir le plus grand nombre de personnes possible ... Les actes des terroristes ne nous arrêteront pas", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab.
  • Russie - "Il faut que le monde entier fasse pression sur les nouvelles autorités afghanes, peu importe qu’on les reconnaisse ou pas (...) , pour exhorter ces autorités à mettre en place un dialogue inter-afghan. Un dialogue inclusif, en utilisant la terminologie occidentale, et non pas un dialogue exclusif. Les vainqueurs ont gagné la guerre mais ils ont encore à gagner la paix", a indiqué sur Facebook Konstantin Kossatchev, un vice-président du Conseil de la Fédération russe (chambre haute du Parlement).
  • Italie -"Je condamne ce vil et horrible attentat contre des personnes sans défense en quête de liberté", a réagi le Premier ministre italien Mario Draghi.
  • Espagne -Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a condamné les attentats tout en soulignant que l'Espagne oeuvrait "pour évacuer le plus grand nombre possible de personnes" d'Afghanistan.
  • France -Le président Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande fermeté les attaques terroristes". L'état-major des armées a annoncé que Paris poursuivait ses opérations d'évacuation d'Afghans craignant les représailles des talibans.
  • Pays-Bas - Le Premier ministre Mark Rutte a déploré "une terrible tragédie".
  • Norvège -La ministre norvégienne Ine Eriksen Soreide a condamné l'attaque contre "des civils innocents tentant de quitter le pays", un "acte terrible de cruauté".
  • Suède -La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde a adressé ses condoléances aux familles des militaires américains tués dans les attentats.
  • Turquie -La Turquie a condamné "une attaque haineuse".
  • Israël -Le Premier ministre Naftali Bennett, actuellement en visite aux Etats-Unis, a exprimé le "profond chagrin" de son pays "pour la mort d'Américains à Kaboul".
  • Arabie Saoudite - L'Arabie saoudite "condamne fermement l'attaque terroriste meurtrière". "Cet acte haineux viole toutes les valeurs morales et humanitaires." 
  • Egypte -L'Egypte a condamné "la double attaque terroriste" et renouvelé "sa solidarité dans le combat contre toutes les formes de terrorisme, de violence et d'extrémisme", selon le ministère des Affaires étrangères.
  • Jordanie -La Jordanie a condamné les attentats et dénoncé le "terrorisme qui reste une menace dangereuse".
  • Qatar -Le Qatar a dénoncé l'attaque et rejeté "la violence et le terrorisme quelles que soient les motivations et les causes".
  • Pologne - Le président polonais Andrzej Duda a déclaré: "Je condamne dans les termes les plus forts les attaques haineuses à l'aéroport de Kaboul (...) Mes prières vont aux familles des victimes de cet acte lâche. La Pologne se tient aux côtés de nos amis américains et afghans".

 

Les évacuations s'achèvent « dans quelques heures »

 

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Des Afghans évacués de Kaboul par l'armée française arrivent à la base militaire d'Al-Dhafra près d'Abou Dhabiaux Emirats Arabes Unis. ( AFP PHOTO / ETAT MAJOR DES ARMEES). 

L'Espagne a annoncé vendredi matin avoir terminé ses vols d'évacuation, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada et l'Australie avant elle. Celles des Britanniques s'achèveront "dans quelques heures", a précisé Londres vendredi matin.

Après les explosions, Paris a annoncé le rapatriement en France pour raisons de sécurité de son ambassadeur en Afghanistan David Martinon, qui se trouvait jusqu'alors à l'aéroport de Kaboul.

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Parmi les candidats à l'exil figurent beaucoup d'Afghans urbains et éduqués, qui craignent que les islamistes n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.


Y figurent aussi ceux qui ont travaillé pour les forces du gouvernement pro-occidental déchu ou pour leurs alliés des forces occidentales, ennemis des talibans pendant 20 ans, ou des sociétés étrangères, qui craignent de violentes représailles des islamistes.


La foule a également été nourrie par l'afflux d'Afghans non invités par les Occidentaux à partir, et qui tentent juste de saisir l'opportunité d'une vie meilleure en Occident.


C'est le cas d'Hamid, venu avec une partie de sa famille. Employé dans un ministère avant l'arrivée au pouvoir des talibans, il admet ne pas faire partie des catégories menacées par les nouveaux maîtres de Kaboul.


"J'ai entendu que si je pouvais rentrer dans l'aéroport, je pourrais aller en Amérique", explique-t-il, disant s'attendre à ce que les talibans lui retirent son emploi pour le donner "à des parents à eux". Dans ce cas, s'interroge-t-il, "comment prendrai-je soin de ma famille?"

 

L'attaque à Kaboul la plus meurtrière pour l'armée américaine en Afghanistan depuis 2011

L'attentat qui a tué au moins 13 militaires américains jeudi à proximité de l'aéroport de Kaboul est l'attaque la plus meurtrière contre les forces du Pentagone depuis 2011 en Afghanistan.


"Deux jihadistes considérés comme appartenant à l'Etat islamique se sont fait sauter à Abbey Gate, suivis par des jihadistes de l'EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires", a annoncé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain en charge de l'Afghanistan.


Voici quelques unes des attaques les plus meurtrières contre des militaires américains depuis le début de leur intervention en Afghanistan.

Hélicoptères 

La guerre la plus longue de l'histoire des Etats-Unis a coûté la vie à plus de 1.900 militaires américains au combat.


L'attaque la plus meurtrière a eu lieu dans la nuit du 6 août 2011 lorsqu'un hélicoptère Chinook avait été abattu par les talibans dans la province de Wardak, au sud-ouest de Kaboul.


Trente militaires américains, sept soldats afghans et un interprète civil avaient été tués dans l'écrasement de l'appareil. Parmi eux, 22 Navy Seals, le corps d'élite de la Marine américaine.


Avant cela, l'événement le plus meurtrier du conflit pour la coalition remontait au 28 juin 2005, quand 16 militaires américains avaient été tués dans la chute d'un autre Chinook, touché par une roquette tirée par des talibans dans la province orientale de Kunar.

Echanges de tirs 
Neuf soldats américains ont aussi été tués en juillet 2008 dans des échanges de tirs avec des talibans à Wanat, dans la province du Nouristan.


Quinze mois plus tard, 8 Américains sont morts dans des circonstances similaires lors de tirs contre des centaines d'insurgés à Kamdesh, dans la même province.

Alliés présumés 

Plusieurs soldats américains sont aussi morts dans des attaques perpétrées par des auteurs que les Etats-Unis considéraient pourtant comme alliés.


Le 27 avril 2011, huit militaires - dont plusieurs officiers - et un civil, tous américains et chargés de la formation de l'aviation afghane, avaient été abattus sur une base de Kaboul par un ancien pilote de l'armée afghane.


Et le 30 décembre 2009, un "agent triple" que les services de renseignement américains pensaient être de leur côté a tué sept officiers et contractants de la CIA, dans un spectaculaire attentat-suicide sur la une base de l'Otan appelée Camp Chapman, dans l'est du pays.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."