Les Américains ont-ils donné des noms d'Afghans «à risque» aux talibans?

Des réfugiés afghans arrivant à l'aéroport de Dulles qui dessert la capitale Washington DC. (Photo, AFP)
Des réfugiés afghans arrivant à l'aéroport de Dulles qui dessert la capitale Washington DC. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 28 août 2021

Les Américains ont-ils donné des noms d'Afghans «à risque» aux talibans?

  • La presse évoque «une liste de noms de ressortissants américains et d'alliés afghans fournie afin de leur permettre l'entrée» à l'aéroport
  • Des responsables US ont défendu une indispensable «coordination» avec les talibans pour mener à bien les évacuations

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont-ils partagé avec les talibans des listes de noms d'Américains ou d'Afghans "à risque" pour faciliter leur évacuation? Cette hypothèse, pas vraiment démentie par Joe Biden, faisait hurler vendredi ses opposants à Washington.

La polémique est partie d'un article du site Politico, qui a rapporté jeudi que des responsables américains à Kaboul avaient donné aux talibans "une liste de noms de ressortissants américains" et "d'alliés afghans afin de leur permettre l'entrée" à l'aéroport.

Interrogé jeudi lors de sa conférence de presse, le président américain a semblé reconnaître cette possibilité.

"Je ne peux pas vous dire avec certitude s'il y a vraiment eu une liste de noms. C'est possible mais je ne suis pas au courant", a-t-il expliqué. "Cela ne veut pas dire que cela n'a pas eu lieu, qu'on ait pu dire +Voilà les noms de 12 personnes qui arrivent, laissez-les entrer+, c'est tout à fait possible."

Il a même directement confirmé que l'armée américaine avait parfois "contacté ses homologues militaires au sein des talibans pour leur dire, par exemple, +Ce bus arrive avec tant de personnes, ou avec tel groupe de personnes à bord+".

"Jamais dans l'histoire de ce pays nous n'aurions pensé que notre propre gouvernement pourrait donner des noms d'Américains aux talibans", s'est indigné vendredi le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, devant la presse.

Il a reproché au président démocrate de n'avoir pas "créé les conditions" d'une évacuation sûre. D'autres ont même accusé le gouvernement d'avoir livré aux talibans des "listes de personnes à tuer", s'agissant des Afghans jugés en danger de représailles de la part des nouveaux maîtres islamistes de Kaboul pour avoir travaillé avec les Etats-Unis.

Face au tollé, des responsables américains se sont employés vendredi à défendre une indispensable "coordination" avec les talibans, qui contrôlent l'accès à l'aéroport, pour mener à bien les évacuations.

"L'idée que nous fournissons aux talibans des noms, ou des informations d'identification personnelle, de manière à exposer quiconque à des risques supplémentaires est simplement fausse", a martelé le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Il a évoqué des "tactiques efficaces" pour faciliter l'arrivée à l'aéroport, estimant qu'elles avaient porté leurs fruits en permettant l'évacuation de dizaines de milliers de personnes depuis mi-août.

Et il a estimé que le fait que "la grande majorité du personnel local" de l'ambassade américaine avait pu "rejoindre l'aéroport en toute sécurité" pour partir en était la preuve: "il s'agit de personnes contre lesquelles on peut penser que les talibans voudraient se venger", a-t-il souligné.

"Ce qui est très important en ce moment, c'est, sur le terrain, de s'assurer que quand des gens approchent des barrages, que les talibans qui dirigent ces barrages sachent qui arrive, quels documents ils sont censés avoir", afin de "faire entrer les gens aussi vite que possible", a dit pour sa part le général Hank Taylor devant la presse.

Des responsables américains ont notamment évoqué la possibilité de partage d'indications sur des véhicules ou des convois, comme des numéros de plaques d'immatriculation ou leur heure d'arrivée à l'aéroport -- sans exclure catégoriquement que des noms aient pu, ponctuellement, être fournis.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.