Afghanistan: frappe américaine contre deux cibles de l'EI, une nouvelle attaque «hautement probable»

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby à Washington. (Photo, AFP)
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby à Washington. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 août 2021

Afghanistan: frappe américaine contre deux cibles de l'EI, une nouvelle attaque «hautement probable»

  • «Nos commandants m'ont informé qu'une attaque était très probable dans les 24 à 36 heures», a mis en garde le président américain dans un communiqué
  • Selon le porte-parole du Pentagone, John Kirby, les deux personnes tuées sont des «des organisateurs et des opérateurs» de l’Etat islamique au Khorasan (EI-K)

KABOUL : Les États-Unis ont frappé l'Etat islamique en Afghanistan, tuant deux cibles "de premier plan" dans une attaque de drone en représailles à l'attentat suicide meurtrier de l'aéroport de Kaboul, le président Biden prévenant qu'une autre attaque terroriste était "hautement probable".

"Nos commandants m'ont informé qu'une attaque était très probable dans les 24 à 36 heures", a mis en garde le président américain dans un communiqué.

L'attaque qui a fait plus d'une centaine de morts dont 13 soldats américains jeudi, revendiquée par l'Etat islamique au Khorasan (EI-K), a quant à elle déclenché une frappe de représailles de l'armée américaine.

Selon le porte-parole du Pentagone, John Kirby, les deux personnes tuées sont des "des organisateurs et des opérateurs" de l’Etat islamique au Khorasan (EI-K).

La frappe effectuée par drone dans la province de Nangarhar (est de l'Afghanistan) n'a fait aucune victime civile, a déclaré le major général Hank Taylor lors d'une conférence de presse à Washington.

Des responsables sanitaires de l'ancienne administration afghane ont indiqué qu'environ 90 personnes amenées dans des hôpitaux de Kaboul étaient décédées, et 150 blessées. Certains médias locaux ont fait état d'un bilan de 170 morts.

Le Pentagone a publié samedi après-midi l'identité des 13 militaires tués dans l'attentat de jeudi. Parmi eux, cinq avaient 20 ans. Joe Biden a salué "leur courage et leur altruisme".

A quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains après 20 ans de guerre, les évacuations de ceux qui veulent fuir le nouveau régime taliban touchent à leur fin à l'aéroport international Hamid Karzai.

Les opérations sont d'autant plus délicates qu'elles se déroulent sous la menace de nouvelles attaques et alors que les talibans sont sur le point de prendre le contrôle de l'aéroport de Kaboul.

Lourdement armés, des combattants talibans circulaient samedi sur les terrains et dans les bâtiments annexes de l'aéroport, selon des journalistes de l'AFP, alors que des soldats du corps des US Marine les observaient depuis le toit du terminal passagers.

Quelque 5.400 personnes étaient réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport samedi matin attendant de monter dans un avion, selon des sources américaines.

Désormais, les talibans ont bouclé les routes menant à l'aéroport et ne laissent passer que les bus autorisés. Des journalistes de l'AFP ont vu plus d'une douzaine de bus décharger des passagers à la porte principale de l'aéroport samedi.

Mais les milliers de personnes qui étaient massées depuis des jours à l'extérieur du site, dernière enclave occupée par les forces occidentales en Afghanistan, dans l'espoir d'accéder au tarmac, ont disparu, a constaté un journaliste de l'AFP.

Avec l'attentat, les talibans et les Américains ont été forcés de collaborer plus étroitement. Les premiers ont scellé l'accès à l'aéroport, vers lequel seuls les bus disposant d'une autorisation sont désormais autorisés à s'avancer.

Risque d'autres attentats

"Nous avons des listes données par les Américains (...) Si votre nom est sur la liste, vous pouvez passer", a expliqué à l'AFP un responsable taliban.

Au total, environ 112.000 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.

Des responsables turcs ont entamé des discussions avec les talibans de Kaboul afin de contribuer à la remise en service de l'aéroport.

Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'offre des talibans consistait à superviser la sécurité de l'aéroport, tandis qu'Ankara se chargeait des opérations logistiques.

Soumis à d'énormes critiques dans son pays et à l'étranger pour sa gestion de la crise afghane et du retrait de l'armée américaine, Joe Biden s'est engagé à respecter l'échéance du pont aérien et à punir les responsables de l'attentat suicide.

Le risque d'autres attentats persiste, selon Washington. "Nous estimons qu'il y a toujours (...) des menaces précises et crédibles", a prévenu vendredi John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

L'attachée de presse du président Biden, Jen Psaki, citant des experts sécuritaires, a estimé qu'une autre attaque "probable". Les prochains jours seront "la période la plus dangereuse à ce jour", a-t-elle ajouté.

Vendredi soir, comme la veille de l'attentat, l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul a demandé aux ressortissants américains de quitter "immédiatement" les abords de l'aéroport en raison de "menaces pour la sécurité".

L'Otan et l'Union européenne avaient appelé après l'attaque à poursuivre les évacuations malgré tout.

La France a mis fin vendredi soir à son pont aérien qui a permis d'évacuer "près de 3.000 personnes, dont plus de 2.600 Afghans" selon la ministre des Armées, Florence Parly.

«Ne pas baisser la garde»

La Suisse, l'Italie, l'Espagne et la Suède ont également annoncé vendredi avoir terminé leurs vols d'évacuation, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada ou l'Australie.

Côté britannique, les évacuations devaient s'arrêter samedi, selon le chef de l'armée, le général Nick Carter. Mais le Premier ministre, Boris Johnson, a promis vendredi que Londres remuerait "ciel et terre" "pour aider à sortir" les Afghans éligibles à l'asile.

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé samedi que la France avait déjà évacué 2.834 personnes d'Afghanistan et menait "des discussions" avec les talibans et le Qatar pour poursuivre l'évacuation d'Afghans menacés. 

Ces évacuations sont planifiées conjointement avec le Qatar qui, dans le cadre de ses discussions avec les talibans, a la possibilité d'"aménager des opérations de pont aérien", a précisé M. Macron lors d'une conférence de presse à Bagdad, où il participait à une conférence régionale.

Les talibans se sont efforcés depuis leur retour d'afficher une image d'ouverture et de modération. Mais beaucoup d'Afghans, souvent urbains et éduqués, redoutent qu'ils n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. 

Ceux qui ont travaillé ces dernières années avec les étrangers ou le gouvernement pro-occidental déchu, notamment, ont peur d'être réduits au silence, voire traqués, et ont nourri le flot des nombreux candidats au départ.

Les femmes ont "le droit inné" de travailler, a cherché à rassurer Sher Mohammad Abbas Stanikzai, un ancien négociateur taliban dans les pourparlers de paix vendredi, à Doha, au cours d'une conférence de presse.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a convoqué les membres permanents du Conseil de Sécurité pour une réunion lundi sur la situation en Afghanistan.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.