En banlieue de Paris, protéger la biodiversité au milieu des cités

Le réseau Natura 2000 vise à préserver des milliers de zones au sein de l’Union Européenne (Photo, AFP).
Le réseau Natura 2000 vise à préserver des milliers de zones au sein de l’Union Européenne (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 30 août 2021

En banlieue de Paris, protéger la biodiversité au milieu des cités

  • 15 parcs et forêts du département de Seine-Saint-Denis forment un site bénéficiant du classement Natura 2000 dont se réclament 27.500 lieux à travers l'Union Européenne
  • Le site du «neuf-trois» - comme est surnommé le département le plus pauvre de France et avec la population la plus jeune du pays - vise à protéger 12 espèces d'oiseaux

VILLEPINTE: A l’ombre des tours de cités, des parents surveillent leurs enfants qui jouent dans des parcs de la banlieue nord-est de Paris. Sans se douter que ces espaces verts, d'où l'on entend souvent une autoroute voisine, sont aussi un lieu important pour la préservation de la biodiversité.

Ce site, unique en Europe, qui regroupe 15 parcs et forêts du département de Seine-Saint-Denis forme un site bénéficiant du classement Natura 2000, réseau de plus de 27.500 lieux à travers l'Union Européenne destiné à protéger espèces et habitats représentatifs de la biodiversité du continent. Mais c'est le seul entièrement situé en zone urbaine très dense.

Cette question de la place de la nature en ville sera d'ailleurs au menu du Congrès mondial de la nature de l'UICN qui s'ouvre vendredi à Marseille.

Le site du "neuf-trois" - comme est surnommé le département le plus pauvre de France et avec la population la plus jeune du pays - vise à protéger 12 espèces d'oiseaux, dont certains menacés. 

Un "double pari", du fait de cet environnement particulier et de l'éclatement des sites, qui abritent des zones humides, forestières et ouvertes, souligne Gaëlle Stotzenbach, directrice de la nature, des paysages et de la biodiversité au Conseil départemental, structure "animatrice" du réseau.

Certaines des 12 espèces nichent à demeure, d'autres migrent, "les plus fragiles et sensibles aux milieux", souligne la responsable, affichant l'objectif "d'arriver à maintenir ces populations fragiles", voire d'attirer de nouvelles espèces, en préservant ces lieux naturels ou semi-naturels.

"Ces espaces péri-urbains sont un peu une aire d’atterrissage d'urgence", notamment pour migrateurs, détaille Vincent Gibaud, directeur du parc du Sausset, 200 hectares entre les villes de Villepinte et Aulnay-sous-Bois, observant un espace de marécage derrière une palissade d'observation. 

Soudain ses jumelles se braquent sur la trajectoire rapide d'un petit oiseau au long bec et au ventre jaune. Un blongios nain, le plus petit héron d'Europe. "On a de la chance de le voir". Moins d'une demi-douzaine de couples sont répertoriés sur le site.

Le monde au chevet de la nature, menacée de toutes parts, vendredi à Marseille

Des espèces menacées de disparition, des paysages ravagés par les flammes ou les pluies, la vie sauvage mise à mal par l'homme: la plus grande organisation de protection de la nature, l'UICN, réunit à partir de vendredi à Marseille son congrès chamboulé par le Covid-19, au moment où la destruction de la nature s'accélère dramatiquement.

"L'UICN est vraiment unique car elle rassemble gouvernements et ONG, (...) grandes comme petites", avec 1.400 membres et le soutien de 16.000 experts, souligne à l'AFP Susan Lieberman, vice-présidente de l'ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

Le congrès, organisé habituellement tous les quatre ans, se tiendra du 3 au 11 septembre après deux reports dus à la pandémie.

Depuis sa dernière édition à Hawaï en 2016, les signaux d'alarme sur l'état de la planète se multiplient. Selon les experts biodiversité de l'Onu, l'IPBES, jusqu'à un million d'espèces animales et végétales sont menacées de disparition. La nature "décline plus vite que jamais dans l'histoire humaine", avertissaient-ils en 2019.

Dès le 4 septembre, la mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN permettra d'ailleurs de prendre la température.

Pique-nique

La zone de marais, un peu plus d'un hectare, a été "complètement créé par des paysagistes", lors de l'aménagement du parc il y a une quarantaine d'années. "Un endroit sauvage au milieu d'un espace surtout dédié aux loisirs et aux jeux, les gens qui viennent pique-niquer ne savent souvent pas ce qu'il y a derrière" les hautes haies qui le protègent.

Il est géré comme un milieu naturel où "on ne pénètre qu'au mois d'octobre pour les travaux d'entretien, entre le départ des jeunes et le retour des migrateurs", explique Vincent Gibaud.

Car les équipes doivent aussi veiller à maintenir les meilleures conditions d'accueil et de séjour à leurs hôtes ailés.

Au Sausset, la "structure paysagère" de certains milieux ouverts est ainsi travaillée pour favoriser l'existence de la pie griéche, dite "écorcheur". Taille de la végétation pour l'empêcher de se "refermer" et préservation de plantes épineuses sur lesquelles ce petit passereau vient piquer ses proies pour se constituer un garde-manger.

"Pour le public ça ne change pas grand chose, mais pour les espèces c'est hyper important", souligne Vincent Gibaud.

Une illustration d'un des grands enjeux du site, au delà de la seule conservation: la cohabitation avec les habitants de ces banlieues pour qui ces espaces verts constituent des zones de respiration indispensables.

Concilier les usages

"On recherche une gestion harmonieuse, on n'est pas là pour fabriquer un espace sous cloche mais pour concilier les usages", souligne Gaëlle Stotzenbach. D'autant que depuis le premier confinement, pendant lequel les parcs maintenus fermés ont connu un record "d'intrusions", la fréquentation a augmenté de 30%.

En plus du grand public, le site Natura accueille des visites de scolaires ou de groupes. Et le parc du Sausset abrite aussi un jardin partagé et une vigne produisant vin, jus de raisin et fruits secs. Une ferme maraîchère et une pépiniériste sont en cours d'installation. 

"Les milieux urbains sont un potentiel formidable à récupérer" pour la biodiversité, se réjouit Allain Bougrain-Dubourg, l'emblématique président de la Ligue de protection des oiseaux, qui organise régulièrement des visites du site de Seine-Saint-Denis.

"Il faut développer ce type d'espaces, avec des aménagements, parfois des petits gestes très simples, qui peuvent être reproduits un peu partout et sont extrêmement efficaces".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.