Une gauche éclatée lance la campagne à huit mois de la présidentielle

«L'abstention est le pire qui puisse nous arriver. Les sondages disent que plus ça vote, plus nous sommes forts; moins ça vote, plus Le Pen et Macron sont forts». (Photo, AFP)
«L'abstention est le pire qui puisse nous arriver. Les sondages disent que plus ça vote, plus nous sommes forts; moins ça vote, plus Le Pen et Macron sont forts». (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Une gauche éclatée lance la campagne à huit mois de la présidentielle

  • Jean-Luc Mélenchon a mis en avant le soutien de ses militants pour faire sa rentrée politique dans la Drôme
  • Face à Mélenchon, la direction du PS souhaitait présenter à Blois le projet socialiste avant de placer en orbite la candidature d’Anne Hidalgo

PARIS: Une gauche éclatée a lancé ce week-end la bataille à huit mois de l’élection présidentielle, entre des Verts divisés, un PS en attente de la déclaration de candidature d’Anne Hidalgo et un Jean-Luc Mélenchon qui a décidé de s’attaquer à l’abstention, faisant mine d’ignorer ses concurrents.

À l'heure où ses principales formations concurrentes en sont encore à désigner leur candidat, Jean-Luc Mélenchon a mis en avant le soutien de ses militants pour faire sa rentrée politique dans la Drôme.

Dimanche, il a lancé son année présidentielle en convoquant les classes populaires aux urnes.

"L'abstention est le pire qui puisse nous arriver. Les sondages disent que plus ça vote, plus nous sommes forts; moins ça vote, plus Le Pen et Macron sont forts", a-t-il martelé.

Jean-Luc Mélenchon "sait que ce n'est pas suffisant de mobiliser (uniquement) l'électoral traditionnel de gauche. Il lui faut aussi mobiliser l'électorat populaire", explique le politologue Rémi Lefebvre. 

"Et pour cela, il pense qu’il faut être clivant, protestataire et parler aux antivax" au risque de "s’aliéner" une partie de ses électeurs de 2017. "Il est sur une ligne de crête très compliquée", admet le professeur de Sciences politiques à l'Université de Lille. 

Derrière leur chef gonflé à bloc, les troupes insoumises brandissent chiffres et sondages. Ils juxtaposent les moins de 20 000 inscrits à la primaire écologiste et les 250 000 parrainages recueillis en ligne pour M. Mélenchon, tout en évoquant le baromètre Harris interactive qui donne leur champion premier à gauche avec 11% des intentions de voix, devant Anne Hidalgo et le candidat écolo testé, Yannick Jadot (entre 6 et 7%).

"Nous on va avancer, pendant que les autres débattent entre eux et ne sont pas sortis de l'ornière", savoure Eric Coquerel, député LFI.

Le PS attend toujours Anne Hidalgo

Face à M. Mélenchon, la direction du PS souhaitait présenter à Blois le projet socialiste avant de placer en orbite la candidature d’Anne Hidalgo. "Le moment est venu de reprendre l’offensive idéologique et culturelle", a lâché le premier secrétaire du parti Olivier Faure, qui soutient ouvertement la maire de Paris.

Mais malgré un accueil très favorable des militants socialistes, Mme Hidalgo n'a pas officialisé sa candidature.

"C'est important de travailler de façon méthodique, de réfléchir, d'écouter. (...) Ce chemin, ce travail n'est pas encore totalement abouti", a tempéré celle qui est créditée d'autour de 7% dans les sondages.

En attendant, certaines voix au sein du PS, dont celle de Stéphane Le Foll, appellent à un "débat d'idées" et regrettent le soutien unilatéral à la maire de Paris... qui devra tout de même passer par une primaire interne après le congrès du parti (18-19 septembre).

Pour Mme Hidalgo, la "question compliquée du curseur" sera cruciale dans les prochains mois, juge Rémi Lefebvre. "Elle voudra à la fois attirer les électeurs de gauche qui avaient voté Macron et chercher des électeurs plus à gauche", analyse ce spécialiste du PS.

"Le PS ne peut pas rester dans l'entre-soi", préconise l'ex-député PS Julien Dray dans Le Parisien lundi : "Et pour que cette candidature ait un sens, il faut surtout un débat sur le projet avec des propositions conquérantes."

Chez les Verts, les journées d’été à Poitiers il y a dix jours ont mis en lumière l'opposition de styles entre Yannick Jadot et Eric Piolle, les deux favoris de la primaire. 

Le premier y a prononcé un discours aux allures de meeting présidentiel quand le second a évoqué son parcours, dans une introspection plus personnelle. Les électeurs vont-ils désigner en septembre un "présidentiable ou un militant vert"? s'interroge à voix haute M. Lefebvre: "Là est toute la question".

Pour ajouter à la dispersion de la gauche, l'ancien ministre Arnaud Montebourg va annoncer samedi sa candidature indépendante et le communiste Fabien Roussel continue de penser que les voix qu'il obtiendra "s'ajouteront au total de la gauche".

Avec bientôt cinq candidats déclarés, l'embouteillage pour la présidentielle est déjà important. "La gauche est extrêmement éclatée", résume Rémi Lefebvre. "Mais au fond, ce que chacun espère, c'est que ça se décante par les sondages avant avril 2022. On est dans un jeu de poker menteur", pense-t-il.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.