Le mercato a brassé 48,5 milliards de dollars en dix ans, selon une étude Fifa

La Fifa s'inquiète de la baisse des indemnités de formation versées au club d'origine d'un joueur lors d'un transfert ultérieur. (Photo, AFP)
La Fifa s'inquiète de la baisse des indemnités de formation versées au club d'origine d'un joueur lors d'un transfert ultérieur. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Le mercato a brassé 48,5 milliards de dollars en dix ans, selon une étude Fifa

  • Cette somme sur dix ans est quasiment l'équivalent du plan du Fonds monétaire international (FMI) pour mettre fin à la pandémie
  • Le club le plus dépensier de la décennie est Manchester City, devant Chelsea et le FC Barcelone

PARIS: Le juteux marché des transferts en football a brassé 48,5 milliards de dollars (41,1 Mds EUR) sur la dernière décennie, selon un rapport de la Fédération internationale (Fifa) publié lundi qui pointe également la part croissante des agents.

Les joueurs qui valaient 50 milliards de dollars: cette somme sur dix ans est quasiment l'équivalent du plan du Fonds monétaire international (FMI) pour mettre fin à la pandémie.

Selon les méta-données analysées sur la période 2011-2020, grâce au TMS (Fifa Transfer matching system) mis au point et lancé en octobre 2010 par la Fifa, le mercato a connu une croissance constante jusqu'à 2019, avant que la crise de la Covid ne frappe aussi cette activité.

De 2,85 milliards de dollars (2,41 Mds EUR) la première année du monitoring de TMS (2011), la somme est montée jusqu'à 7,35 milliards (6,22 Mds EUR) en 2019, avant un recul de 23% en 2020 (5,63 Mds de dollars, 4,77 Mds EUR) à cause de la pandémie de coronavirus.

Selon cette étude, les trente clubs les plus dépensiers sont tous européens.

Parmi eux, douze jouent en Premier League anglaise, cinq en Espagne et cinq en Italie, trois en Allemagne, deux en France et deux au Portugal, un en Russie. Ces 30 clubs pèsent à eux seuls pour 47% du montant total mondial des dépenses de transferts sur la période.

Manchester City le plus dépensier

Le club le plus dépensier de la décennie est Manchester City (le rapport ne donne pas de chiffres), devant Chelsea et le FC Barcelone. Le Paris Saint-Germain est 4e.

Dans l'autre sens, les deux clubs qui ont le plus reçu d'argent pour des transferts sont portugais, le Benfica et le Sporting. Monaco, premier club français dans le classement des meilleurs vendeurs, est 8e, devant Lyon 14e, Lille 16e et le PSG 18e.

Si on compare le profit net sur le marché des transferts (la balance entre ventes et achats), une troisième institution portugaise rejoint le podium, le FC Porto. Lyon est 5e de ce classement des clubs pratiquants le "trading" et Lille 6e.

Sans surprise, la Premier League est le championnat le plus dépensier, avec 12,4 Mds de dollars (10,5 Mds EUR) d'achats en dix ans, devant l'Espagne (6,7 Mds de dollars, 5,6 Mds EUR) et l'Italie (5,6 Mds de dollars, 4,7 Mds EUR). La France est 5e (4 Mds de dollars, 3,4 Mds EUR) et la Chine, qui tente de monter une ligue puissante, 7e avec 1,7 Md de dollars (1,4 Md EUR).

Hors d'Europe, les clubs les plus gourmands en transferts, par confédération, sont le Guangzhou Evergrande (Chine) pour l'Asie, le Pyramids FC (Egypte) pour l'Afrique,  Flamengo (Brésil) pour l'Amérique du Sud et les Tigres (Mexique) d'André-Pierre Gignac et Florian Thauvin pour la Concacaf.

Brésil, premier pourvoyeur de footballeurs

Si on exploite le "big data" sur les joueurs, on constate que le premier pourvoyeur mondial de footballeurs reste le Brésil, avec 15 128 transferts sur la période, devant l'Argentine 7 444, la Grande-Bretagne (5 523) et la France (5 027).

Mais en valeur totale, les Français sont au deuxième rang (4,497 Mds de dollars, 3,811 Mds EUR), loin derrière les Brésiliens (7,071 Mds de dollars, 5,992 Mds EUR).

Le rapport permet aussi d'identifier l'explosion des commissions d'agents. Si la somme totale versée aux intermédiaires s'élevait à 131,1 M de dollars (111,1 M EUR) en 2011, elle était de 640,5 M (542,8 M EUR) en 2019, une augmentation qualifiée de "spectaculaire" par la Fifa.

La Fifa s'inquiète également de la baisse des indemnités de formation versées au club d'origine d'un joueur lors d'un transfert ultérieur. Monté jusqu'à 63,4 M de dollars (53,7 M EUR) en 2019, le montant global a subi une chute de 40% à 38,5 M de dollars (32,6 M EUR) en 2020, alors que le volume des transferts n'a baissé que de 23% sur la même période.

Le rapport évoque donc "un fort recul" du montant de ces contributions de solidarité, le total pour 2020 étant très proche de ce qu'il était en 2011 (38 M de dollars, 32,2 M EUR). "Cette tendance témoigne de la nécessité de mettre en place une Chambre de compensation", estime la Fifa.

TMS (Fifa Transfer matching system) est un registre informatique des tous les transferts de joueurs professionnels pour 200 fédérations dans le monde. Il prend désormais en charge tous types de transferts, y compris ceux des féminines, des joueurs amateurs et des jeunes. C'est donc un outil précieux pour analyser la puissance économique du foot.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.