Boutiques d'applications mobiles: Apple et Google attaqués sur tous les fronts

Google est accusé par 37 Etats américains d'avoir créé un «monopole illégal» dans l'accès aux applications mobile via sa boutique en ligne Play Store. (Photo, AFP)
Google est accusé par 37 Etats américains d'avoir créé un «monopole illégal» dans l'accès aux applications mobile via sa boutique en ligne Play Store. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

Boutiques d'applications mobiles: Apple et Google attaqués sur tous les fronts

  • La Corée du Sud est devenue mardi la première grande puissance économique à adopter une législation interdisant à Apple et Google d'imposer leur système de paiement
  • Le texte est susceptible de créer un précédent mondial, y compris aux Etats-Unis où un projet de loi avec des dispositions similaires a été déposé mi-août par trois sénateurs

PARIS : Bras de fer mondial entre Apple et Epic Games ou "loi anti-Google" sud-coréenne, les tentatives se multiplient pour fissurer la position archi-dominante des deux géants de la technologie sur le lucratif marché des applications mobiles.

Les systèmes d'exploitation iOS d'Apple et Android de Google sont installés sur plus de 95% des smartphones dans le monde, et chacun des deux groupes contrôle les applications pouvant y être installées avec sa propre boutique en ligne, en encaissant des commissions au passage. 

De quoi alimenter de nombreuses accusations d'abus de position dominante.

La Corée du Sud, pays de Samsung, est devenue mardi la première grande puissance économique à adopter une législation interdisant à Apple et Google d'imposer leur système de paiement pour acheter des applications.

Le texte est susceptible de créer un précédent mondial, y compris aux Etats-Unis où un projet de loi avec des dispositions similaires a été déposé mi-août par trois sénateurs, ou au sein de l'Union européenne qui prépare un projet de règlement sur les marchés numériques.

Jugement «capital» attendu en Californie

Mais la décision la plus attendue sur le sujet est celle du tribunal d'Oakland (Californie), qui doit prochainement trancher le retentissant conflit entre Apple et Epic Games, l'éditeur du jeu Fortnite.

"Symboliquement, le jugement des tribunaux californiens (est) capital", analyse Pierre Zélenko, avocat associé au cabinet Linklaters. "C'est la terre des défendeurs, leur marché domestique" au sein duquel les juges ne sont pas soupçonnés de sanctionner les géants américains de la tech pour des raisons de compétition internationale.

Epic a également tenu à porter le fer en Australie, auprès de la Commission européenne et de l'Autorité britannique de la concurrence.

"Il y a une volonté de leur part de multiplier les fronts, de mettre la pression, pour avoir plus de chances d'avoir une autorité reconnue qui leur donne raison, en espérant un effet domino", estime Pierre Zélenko.

Selon lui, la Commission européenne est susceptible de sanctionner de l'amende la plus lourde. L'Australie est également à la pointe des questions de concurrence, tandis qu'une condamnation en Grande-Bretagne ouvrirait la voie à d'importants dommages et intérêts.

Apple fait également l'objet de trois plaintes collectives (deux aux Etats-Unis d'utilisateurs et de développeurs, et une au Royaume-Uni) sur les règles strictes de son App Store, le montant jugé élevé de ses commissions et l'impossibilité de proposer un magasin d'applications alternatif.

Fin avril, la Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, avait aussi dénoncé "un abus de position dominante" d'Apple à la suite d'une plainte du leader mondial du streaming musical Spotify: il accusait la marque à la pomme d'utiliser son App Store pour favoriser son propre service Apple Music. 

Enfin, une procédure contre Apple avance doucement en France, où une audience doit avoir lieu le 17 septembre au tribunal de commerce de Paris après une plainte pour "pratiques commerciales abusives" déposée en 2018 par la Direction générale de la concurrence (DGCCRF), rejointe depuis par l'association France Digitale qui représente des start-ups tricolores.

Sous pression, la marque à la pomme a commencé à infléchir sa position, en octroyant d'abord un taux de commission réduit pour les petits développeurs, puis en annonçant qu'il permettrait aux éditeurs d'orienter leurs utilisateurs vers leur site web pour acheter un abonnement, sans payer de commission.

Risques pour la vie privée ?

Pour se défendre, l'entreprise met systématiquement en avant les revenus redistribués aux développeurs et avertit des risques pour la vie privée de ses utilisateurs si elle devait autoriser l'existence d'alternatives à l'App Store, un argument qui selon des experts permet de déplacer le débat loin des questions de concurrence.

"Apple m'a permis de construire une entreprise, ce dont je leur suis reconnaissant", a témoigné auprès David Barnard, un développeur texan d'applications pour la vie de tous les jours (surveiller la météo, analyser la consommation de carburant...).

"Mais cela s'accompagne de contreparties assez considérables, car ils peuvent tout simplement écraser votre entreprise sans préavis. (...) Il est temps pour Apple de revoir ses tarifs", a-t-il plaidé.

De son côté, Google est accusé par 37 Etats américains d'avoir créé un "monopole illégal" dans l'accès aux applications mobile via sa boutique en ligne Play Store.

Et le groupe est également visé par une plainte collective de consommateurs britanniques.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com