En Afrique du Nord, l'énergie solaire peine à rayonner

Parmi les pionniers de l'énergie verte dans la région, le Maroc s'enorgueillit de sa centrale Noor Ouarzazate, l'un des plus grands complexes solaires du monde, aux portes du Sahara, dans le sud du pays. Mais sa gestion se fait à perte. (Photo, AFP)
Parmi les pionniers de l'énergie verte dans la région, le Maroc s'enorgueillit de sa centrale Noor Ouarzazate, l'un des plus grands complexes solaires du monde, aux portes du Sahara, dans le sud du pays. Mais sa gestion se fait à perte. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

En Afrique du Nord, l'énergie solaire peine à rayonner

  • Pays arabe le plus peuplé avec quelque 102 millions d'habitants, l'Egypte s'est fixé comme objectif d'atteindre 42% de son électricité provenant d'énergies renouvelables d'ici 2035
  • Grand pays gazier et pétrolier, l'Algérie bénéficie de 3 600 heures d'ensoleillement annuelles. Pourtant, les énergies renouvelables ne représentent que 1,8% de la consommation énergétique du pays

LE CAIRE: Bénéficiant d'un ensoleillement tout au long de l'année, l'Afrique du Nord dispose d'un énorme potentiel en matière d'énergie solaire, mais les investissements considérables et les aides publiques nécessaires aux grands projets constituent un défi pour les gouvernements régionaux à court d'argent.


S'ils se targuent d'accueillir quelques-uns des plus grands projets photovoltaïques au monde, les pays de la région feraient mieux de mettre l'accent sur des projets de moindre envergure aux résultats plus tangibles, estiment des entrepreneurs spécialisés dans ce domaine. 


Pays arabe le plus peuplé avec quelque 102 millions d'habitants, l'Egypte s'est fixé comme objectif d'atteindre 42% de son électricité provenant d'énergies renouvelables d'ici 2035.


Le parc solaire de Benban est la parfaite incarnation de cette nouvelle ambition égyptienne. Installée dans une zone désertique si vaste qu'elle est visible depuis l'espace, cette installation colossale -- six millions de panneaux solaires sur 37 kilomètres carrés -- est née d'un projet de 4 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) partiellement financé par la Banque mondiale.


Toutefois, la production de ce parc solaire inauguré en 2019 permet d'éclairer seulement 420 000 foyers égyptiens, selon les Nations unies. Et en 2016, seuls 9% de l'électricité du pays étaient issus d'énergies renouvelables, d'après les chiffres officiels les plus récents.


Mesures incitatives 
Ainsi, si les autorités espèrent accélérer la cadence, elles devront mettre en place des mesures incitatives pour les consommateurs qui n'ont souvent pas les moyens matériels de passer à l'énergie solaire, estime le chercheur en économie verte Mohamed Abdel Raouf.


S'il considère l'Egypte rurale et les complexes touristiques des littoraux méditerranéens et de la mer Rouge propices à l'expansion du photovoltaïque, le chercheur assure qu'installer des panneaux solaires au Caire risque de s'avérer délicat "parce qu'il faut beaucoup d'espace" au sommet des immeubles notamment, un véritable défi pour une ville aussi densément peuplée que la capitale égyptienne abritant environ un cinquième de la population égyptienne.


Par ailleurs, les panneaux solaires ne parviendraient pas à couvrir certains besoins énergivores de la mégalopole comme "l'alimentation des climatiseurs durant l'été", précise le spécialiste du Moyen-Orient.


Pour chaque foyer cairote, M. Raouf estime le coût du passage à l'énergie solaire à environ 60 000 livres égyptiennes (3 350 euros). "Pourquoi investirait-on dans une technologie respectueuse de l'environnement qui coûte cher ?", s'interroge-t-il.


"L'Etat doit prendre l'initiative de rendre (cette opération) attractive", dit-il.


Ces dix dernières années, l'Afrique du Nord a augmenté sa production d'énergie renouvelables de 40%, selon les données de l'agence internationale de l'énergie (IEA) mais la dépendance aux énergies fossiles reste bien ancrée.


Grand pays gazier et pétrolier, l'Algérie bénéficie de 3 600 heures d'ensoleillement annuelles. Pourtant, les énergies renouvelables ne représentent que 1,8% de la consommation énergétique du pays. 

«Projets monstrueux»
Parmi les pionniers de l'énergie verte dans la région, le Maroc s'enorgueillit de sa centrale Noor Ouarzazate, l'un des plus grands complexes solaires du monde, aux portes du Sahara, dans le sud du pays. Mais sa gestion se fait à perte.


"Depuis le début, il était clair que la stratégie était déséquilibrée. L'erreur (...) est d'avoir voulu investir dans des projets monstrueux qui sont difficiles à financer", a déclaré à l'AFP l'expert en maîtrise énergétique Saïd Guemra.


Pour Ahmed Zahran, PDG de la start-up égyptienne Karm Solar, il est temps de changer le modèle commercial de la vente d'énergie à l'Etat, reposant comme à Benban sur des partenariats publics-privés.


"Les entreprises sont concentrées sur la vente d'électricité à leur acheteur (ndlr: l'Etat)" et ne s'intéressent pas vraiment à "contribuer aux infrastructures des pays dans lesquels elles opèrent", juge-t-il.


Première entreprise privée à obtenir le permis de distribuer de l'électricité solaire en Egypte, Karm Solar conçoit des immeubles alimentés à l'énergie solaire et des systèmes de pompage d'eau pour permettre à des villages davoir accès à l'eau et l'électricité sans avoir besoin de recourir au réseau national ou à des énergies fossiles.


Sur son site Internet, Karm Solar s'enorgueillit d'avoir permis d'éviter la consommation de 2,3 millions de litres de diesel et la production de 10 000 tonnes de dioxyde de carbone par an notamment. 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com