La révolution de l'agriculture biologique au Sri Lanka met en péril son industrie du thé

Pour Sanath Gurunada, qui gère des plantations de thé biologique et classique à Ratnapura, au sud-est de Colombo, les effets de l'interdiction d'engrais se font déjà sentir. (AFP)
Pour Sanath Gurunada, qui gère des plantations de thé biologique et classique à Ratnapura, au sud-est de Colombo, les effets de l'interdiction d'engrais se font déjà sentir. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

La révolution de l'agriculture biologique au Sri Lanka met en péril son industrie du thé

  • Pour l'ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale et analyste économique, le projet est un «rêve aux coûts sociaux, politiques et économiques inimaginables»
  • La production de riz, l'aliment de base du pays, de cannelle et de poivre risque également de pâtir de cette révolution biologique

AHANGAMA: La volonté du Sri Lanka de devenir le premier producteur mondial d'aliments 100% biologiques met en péril sa précieuse industrie du thé, s'alarment des producteurs et des économistes, avertissant des répercussions désastreuses sur l'économie de l'île déjà chancelante.


Le président Gotabaya Rajapaksa a ordonné cette année l'interdiction des engrais chimiques ajoutés à la liste des importations bannies en raison d'une pénurie aiguë de devises étrangères. 


En arrivant au pouvoir en 2019, il avait promis des engrais étrangers subventionnés avant de faire volte-face arguant que les produits agrochimiques empoisonnaient les populations. 


Le maître du thé de Ceylan, Herman Gunaratne, figurait dans le groupe de 46 experts choisis par le président Rajapaksa pour lancer sa révolution biologique mais il en a été écarté le mois dernier, n'étant pas en phase avec le projet comme une majorité de producteurs. 


Cet homme de 76 ans, qui cultive le "Virgin White", un des thés les plus chers au monde, vendu 2 000 dollars le kilo, redoute que la récolte annuelle du Sri Lanka s'élevant à 300 000 tonnes en moyenne, ne soit réduite de moitié. 


"L'interdiction inattendue a plongé l'industrie du thé dans le désarroi le plus total", dit-il à l'AFP, dans sa plantation d'Ahangama, à 160 kilomètres au sud de Colombo. En revanche, "les conséquences pour le pays sont invraisemblables". 


"Si nous passons au tout biologique, nous perdrons 50% de la récolte, (mais) les prix eux n'augmenteront pas de 50%", ajoute M. Gunaratne.

Sécurité alimentaire «compromise»
Pour Sanath Gurunada, qui gère des plantations de thé biologique et classique à Ratnapura, au sud-est de Colombo, les effets de l'interdiction d'engrais se font déjà sentir. 


"Si l'interdiction est maintenue, la récolte commencera à s'effondrer dès octobre et nous verrons les exportations sérieusement affectées en novembre ou décembre", prévient M. Gurunada. 


Sa plantation comporte une section biologique pour le tourisme, mais elle n'est pas économiquement viable, car le thé bio coûte 10 fois plus cher à produire et le marché est limité, explique-t-il. 


Au cours du premier semestre 2021, la récolte de thé a battu le record de 160 000 tonnes grâce à une météo favorable et aux stocks d'engrais restants. Puis le rendement a commencé à diminuer à partir de juillet. 


Pour W.A. Wijewardena, ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale et analyste économique, le projet est un "rêve aux coûts sociaux, politiques et économiques inimaginables". La sécurité alimentaire du Sri Lanka est "compromise" et, dit-il, "s'aggrave de jour en jour". 


De surcroît, l'espoir d'un retour à la croissance au Sri Lanka, dont le PIB s'est contracté de plus de 3% l'an dernier, a été anéanti par la pandémie de coronavirus.

Emplois menacés 
Les exportations de thé rapportent au pays, miné par la crise monétaire, plus de 1,25 milliard de dollars par an. 


Les propriétaires d'usines de thé exhortent le gouvernement à reconsidérer l'interdiction des engrais, arguant que de mauvaises récoltes aggraveront la pénurie de devises et entraîneront une forte hausse du chômage. 


Les feuilles de thé sont encore cueillies à la main. "Avec l'effondrement du thé, les emplois de trois millions de personnes seront en péril", s'est alarmée l'Association des propriétaires d'usines de thé dans un communiqué.


La production de riz, l'aliment de base du pays, de cannelle et de poivre risque également de pâtir de cette révolution biologique. 


Le Sri Lanka compte pour 85% du marché mondial de la cannelle de Ceylan, selon l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). 


De son côté, le ministre des Plantations, Ramesh Pathirana, promet que le gouvernement fournira du compost organique qui se substituera aux engrais chimiques. 


"Notre gouvernement s'est engagé à fournir quelque chose de bon pour l'industrie du thé, en matière d'engrais", a assuré M. Pathirana à l'AFP.


Lors d'un récent sommet des Nations unies, le président Rajapaksa a vanté son initiative biologique vouée à garantir "une plus grande sécurité alimentaire et une meilleure nutrition" aux Sri Lankais, appelant d'autres pays à suivre l'exemple avec des "mesures audacieuses nécessaires qui transformeront durablement le système alimentaire mondial".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.