Maroc: des législatives avec des élus sans grand pouvoir de décision

Le parlement du Maroc à Rabat. (Photo, AFP)
Le parlement du Maroc à Rabat. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Maroc: des législatives avec des élus sans grand pouvoir de décision

  • Le débat sur la pertinence des élections pour accéder au pouvoir n'a toujours pas été tranché, malgré l'adoption de la Constitution de 2011
  • Historiquement et durant des décennies, la séparation des pouvoirs et le rôle du monarque dans l'arène politique était au cœur d'un bras de fer entre le palais et les partis d'opposition

RABAT : Le Maroc se prépare aux élections législatives et locales du 8 septembre, un scrutin avec un enjeu limité par la faible marge de décision des élus, mais dont dépendra l'avenir du parti islamiste au gouvernement.

Le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste modéré) fait le pari de remporter les législatives pour la troisième fois depuis son arrivée aux affaires en 2011 -- sans détenir les ministères clés -- dans le contexte du Printemps arabe.

Au royaume, les décisions et les orientations majeures dans des secteurs clés continuent d'émaner d'initiatives du roi Mohammed VI.

Les rivaux du PJD (y compris les partis ayant pris part à la coalition gouvernementale ces dernières années), espèrent quant à eux tourner la page des islamistes. Mais la compétition se déroule sans polarisation claire.

En l'absence de sondages d’opinion en période électorale au Maroc, une étude sur l'indice de confiance publiée en février par l'Institut marocain d'analyse des politiques (IMAP) indique que 64% des Marocains sondés n'ont pas l'intention de participer aux élections. 98% d'entre eux ne sont pas encartés. 

«Marge de décision»

Comment expliquer ce désintérêt croissant pour l'action politique? "Le Maroc n'a pas encore atteint le niveau des démocraties établies dans lesquelles les citoyens sont conscients que les partis politiques sont des institutions qui jouent pleinement leur rôle et sont capables de les servir", analyse un chercheur de l'IMAP Rachid Aourraz. 

De son côté, le professeur en science politique Ahmed Bouz estime que le débat sur la pertinence des élections pour accéder au pouvoir n'a toujours pas été tranché, malgré l'adoption de la Constitution de 2011. 

L'analyste n'écarte pas non plus "le sentiment chez les électeurs de la faible marge de décision des élus".

Historiquement et durant des décennies, la séparation des pouvoirs et le rôle du monarque dans l'arène politique était au cœur d'un bras de fer entre le palais et les partis d'opposition, la gauche en particulier. 

En 2011, dans le sillage du Printemps arabe, le Maroc avait adopté une nouvelle Constitution accordant de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement, plus proches des standards de la monarchie parlementaire, tout en consacrant un rôle central pour le roi.

Dans les faits, les grandes décisions dans les domaines stratégiques comme l'agriculture, les énergies ou encore l'industrie émanent d'initiatives royales, indépendamment des changements au sein de l'exécutif. 

Cette dynamique a été visible en période de pandémie avec notamment l'annonce, par le souverain d'un plan de relance économique pendant l'été 2020 d'environ 12 milliards d'euros ou d'un projet inédit de généralisation de la couverture médicale d'ici 2025.

Si aujourd'hui les islamistes mettent avant le bilan du gouvernement sortant, certains médias locaux n'hésitent pas à les tancer, arguant que les réalisations sont le fait d'initiatives royales.

De son côté, le politologue Mohamed Tozy nuance: "aujourd'hui on ne peut accéder aux postes de décision sans passer par les élections, c'est le plus important".

«Elites politiques»

Quels que soient les résultats du prochain scrutin, il est attendu que l'ensemble des partis politiques adoptent une charte, découlant du "nouveau modèle de développement", qui augure une "nouvelle génération de réformes et de projets", comme l'avait indiqué récemment Mohammed VI dans un discours.

Ce modèle, conçu par une commission nommée par le roi, esquisse plusieurs pistes visant notamment à réduire les profondes disparités sociales du pays et à doubler le PIB par habitant à l'horizon 2035.

Le texte formule "des choix stratégiques, rien n'empêche les partis politiques de réorganiser les priorités", souligne Mohamed Tozy, également membre de la commission ayant conçu ce projet de développement.

Pour le politiste Mohamed Chiker, "les grandes orientations sont tracées, les élections ne serviront donc qu’à produire les élites politiques capables de les mettre en œuvre".

Preuve en est "les programmes électoraux de l'ensemble des partis se ressemblent", estime le politologue Mustapha Sehimi.

Ce qui, selon lui, "exacerbe la distance entre les électeurs et les institutions". Atteindre 45% de participation (contre 43% en 2016) "serait une agréable surprise", ajoute-t-il.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com