Les talibans promettent un gouvernement «inclusif», les Afghans poursuivent leur exode

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, au centre, s'adressant aux médias mercredi à l'aéroport de Kaboul, après que les États-Unis ont retiré toutes leurs troupes du pays. (Photo, AFP)
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, au centre, s'adressant aux médias mercredi à l'aéroport de Kaboul, après que les États-Unis ont retiré toutes leurs troupes du pays. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Les talibans promettent un gouvernement «inclusif», les Afghans poursuivent leur exode

  • Les leaders du mouvement achèvent les discussions sur la formation d'un nouveau gouvernement
  • «Nous avons besoin de nourriture, d'eau et aussi de sécurité», a déclaré un habitant à Arab News

KABOUL : Des milliers d'Afghans se sont rués vers les frontières mercredi au moment où les miliciens talibans consolidaient leur emprise sur le pays et finalisaient leur projet de former un gouvernement.

L'aéroport de Kaboul est hors d'usage et les Afghans craignant les représailles des talibans cherchent un passage sûr par voie terrestre vers l'Iran, le Pakistan et les États d'Asie centrale voisins.

À Torkham, un poste frontalier avec le Pakistan juste à l'est du col de Khyber, un responsable pakistanais a déclaré : «Un grand nombre de personnes attendent du côté afghan l'ouverture de la porte».

Des milliers de personnes se sont également rassemblées au poste d'Islam Qala à la frontière avec l'Iran. «J'ai senti que le fait d'être parmi les forces de sécurité iraniennes apportait une sorte de détente aux Afghans lorsqu'ils sont entrés en Iran, ce qui n’était pas le cas dans le passé», a déclaré un Afghan qui a traversé la frontière.

La frontière terrestre de l'Ouzbékistan avec le nord de l'Afghanistan est restée fermée, mais son gouvernement a affirmé qu'il aiderait les Afghans en transit par voie aérienne une fois les vols repris.

Les talibans discutent avec le Qatar et la Turquie de la gestion de l'aéroport de Kaboul, a révélé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, mais cela pourrait prendre des jours ou des semaines pour finaliser ces négociations.

Plus de 123000 personnes ont été évacuées de Kaboul par le pont aérien occidental après la prise de la ville par les talibans le 15 août, mais des dizaines de milliers de personnes en danger sont restées sur place. L'Allemagne à elle seule estime que jusqu'à 40 000 personnes ont le droit d'être évacuées vers l'Allemagne s'ils se sentent en danger.

Dans le même temps, les talibans ont déclaré que les leaders du groupe avaient conclu les pourparlers sur la formation d'un gouvernement afghan «inclusif» et espéraient annoncer la nouvelle administration d'ici deux semaines.

L'annonce fait suite au renversement par les talibans de l'administration de Kaboul soutenue par l'Occident au début du mois et intervient seulement 48 heures après que le dernier vol militaire américain a quitté la capitale afghane lundi.

Bilal Karimi, porte-parole adjoint des talibans à Kaboul, a déclaré à Arab News : «Dans un avenir proche, la nation assistera à la formation d'un nouveau gouvernement … les discussions pour former ce nouveau gouvernement sont déjà terminées».

Cela fait suite à trois jours de pourparlers menés par le chef suprême des talibans, le mollah Haibatullah Akhundzada, à Kandahar, la deuxième ville d'Afghanistan et le bastion du groupe.

«Nous espérons que le nouveau gouvernement sera formé peut-être cette semaine ou la semaine prochaine», a ajouté Karimi.

Karimi n'a pas donné plus de détails mais a avoué que le futur gouvernement serait «un gouvernement de grande envergure avec la présence de toutes les parties dans le nouveau système politique afghan».

Depuis leur retour au pouvoir le 15 août, les talibans ont promis à plusieurs reprises de former un gouvernement plus modéré dans le «cadre de la loi islamique», de défendre les droits des femmes, d'accorder l'amnistie aux opposants et de garantir que le territoire afghan ne sera pas utilisé comme base pour les attaques contre tout autre pays.

Les talibans ont pris mardi le contrôle total de l'aéroport de Kaboul, déclarant l'Afghanistan une nation «libre et souveraine» après que les États-Unis ont mis fin à leurs 20 ans d'occupation, consolidant le retour des talibans au pouvoir après leur éviction en 2001.

S'adressant aux journalistes à l'aéroport international Hamid Karzai de Kaboul, le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a décrit le retrait de Washington comme un «moment historique» tout en s'engageant à apporter la sécurité dans ce pays déchiré par la guerre et à «protéger notre liberté, notre indépendance et nos valeurs islamiques».

Mais de nombreux Afghans restent sceptiques, et des dizaines de milliers de personnes ont fui le pays au cours des deux dernières semaines, craignant que les talibans ne rétablissent leur forme de gouvernance dure comme ils l'ont fait sous leur précédent régime de 1996 à 2001, avant d'être renversés lors d'une invasion menée par les Américains.

Abdallah Qaderi, un analyste politique basé à Kaboul, a déclaré à Arab News : «La formation d'un nouveau gouvernement inclusif dans le pays est un besoin urgent, car nous sommes la première nation du monde qui n'a pas eu de gouvernement depuis près de deux semaines. La poursuite de ce processus pourrait faciliter les guerres internes dans le pays».

Shahram Rahmani, un militant des droits civiques, a déclaré à Arab News : «Nous espérons que ce gouvernement sera inclusif et que tous les partis et personnalités politiques y participeront. Nous croyons que si le gouvernement n'est pas inclusif, sa présence n'aura aucun sens pour toutes les parties».

Les talibans sont de plus confrontés à la tâche urgente de renforcer l'économie afghane, les donateurs internationaux retenant des fonds depuis que le groupe a reconquis la nation de 38 millions d'habitants qui, pendant deux décennies, avaient survécu grâce à des milliards de dollars d'aide étrangère.

Les banques restent fermées et les habitants ont signalé une forte augmentation des prix des produits de première nécessité dans la capitale ainsi que dans d'autres régions.

Sanaullah Zazai, 35 ans, a déclaré à Arab News : «Nous avons besoin de nourriture, d'eau et aussi de sécurité. Nous exhortons les leaders de l'Émirat islamique à former leur gouvernement dès que possible car les gens sont confrontés à des défis».

Ce mardi, le président américain Joe Biden a adopté un ton de défi, défendant sa décision de se retirer d'Afghanistan. Dans un tweet, il a expliqué : «Cette décision à propos de l'Afghanistan ne concerne pas seulement l'Afghanistan. Il s'agit de mettre fin à une ère d'opérations militaires majeures pour bâtir d'autres pays».

Près de 2 500 soldats américains et environ 240 000 Afghans ont perdu la vie dans le plus long conflit américain, selon le Costs of War Project de l'Université Brown. Ceux-ci comprenaient près de 50 000 civils afghans, plus de 400 travailleurs humanitaires et 72 journalistes.

Au milieu des craintes croissantes concernant l'avenir des résidents du pays, Abdel Qadeer Faqirzada, porte-parole des Forces nationales de résistance, a signalé : «La situation en Afghanistan est pleine de crises. Dans les deux semaines qui se sont écoulées depuis la prise de Kaboul par les talibans, les gens sont confrontés à des difficultés.

«La situation économique est dans le chaos ; il n'y a pas d'état de droit et pas de services gouvernementaux, et cela prouve que les talibans sont incapables de gouverner le pays», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps-là, plusieurs rapports ont fait état d'affrontements intenses entre des combattants talibans et des groupes anti-Talibans lundi dans la vallée du Panchir, au nord de Kaboul.

Le Panchir est jusqu'à présent la seule province à résister aux talibans depuis la prise de contrôle de Kaboul par le groupe. Les Talibans ont exhorté les chefs de l'opposition à rejoindre leur nouveau gouvernement en menaçant d'une frappe militaire s'ils ne le font pas.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bissau: formation d'un gouvernement, le président renversé est à Brazzaville

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
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  • La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre
  • Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale

BISSAU: La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a formé samedi un nouveau gouvernement composé de 28 membres, en majorité des civils, quatre jours après avoir renversé le président Umaro Sissoco Embalo, qui est arrivé à Brazzaville.

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques.

La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre.

Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale. Quatre femmes intègrent aussi le gouvernement.

M. N'Tam a exhorté le nouveau gouvernement à "lutter contre la corruption et le trafic de drogue", dans ce pays très pauvre et considéré comme une plaque tournante de ce trafic entre l'Amérique latine et l'Europe.

Brièvement arrêté par les militaires mercredi, puis parti au Sénégal jeudi dans un vol affrété par le gouvernement sénégalais, M. Embalo "est arrivé à Brazzaville pour y rester", a affirmé samedi à l'AFP une source proche de la présidence congolaise, sous couvert de l'anonymat.

Echauffourées 

M. Embalo, 53 ans, est réputé proche du président congolais Denis Sassou Nguesso, et s'est rendu à plusieurs reprises en visite au Congo.

"Le président Embalo est arrivé en fin de matinée à Brazzaville à bord d'un jet privé affrété par les autorités", a indiqué à l'AFP une source proche du pouvoir congolais, jointe depuis Bissau.

Dans la capitale bissau-guinéenne, le Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), puissante et historique formation d'opposition, a dénoncé l'"envahissement" de son siège samedi matin dans la capitale et des "dégradations" par des "miliciens armés".

Selon le PAIGC, ces derniers ont "procédé à l'expulsion de toutes les personnes qui s'y trouvaient, à l’effraction des portes de bureaux et à la grave violation de l’intégrité des installations".

Le principal opposant Domingos Simoes Pereira - dirigeant du PAIGC, parti ayant mené la Guinée-Bissau à l'indépendance en 1974 - avait été écarté de la présidentielle du 23 novembre. Le parti avait ensuite soutenu le candidat d'opposition Fernando Dias, devenu le principal adversaire de M. Embalo lors du scrutin.

M. Pereira a été arrêté mercredi en Guinée-Bissau, selon des proches et un collaborateur.

Dans une déclaration jeudi à l'AFP, M. Dias affirme avoir largement remporté la présidentielle au premier tour et accuse M. Embalo d'avoir "organisé" le coup d'Etat pour empêcher son accession au pouvoir.

M. Dias affirme être "en sécurité" et se cacher dans le pays.

Par ailleurs, des échauffourées mineures ont eu lieu samedi dans la matinée dans un quartier périphérique de Bissau, non loin du siège de campagne de M. Dias, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mercredi, les auteurs du putsch avaient expliqué vouloir garantir la "sécurité au niveau national et rétablir l'ordre", évoquant la découverte par les "renseignements généraux" d'un "plan visant à déstabiliser le pays avec l'implication des barons nationaux de la drogue".

Des opposants et des experts soupçonnent néanmoins M. Embalo, au pouvoir depuis 2020, d'avoir orchestré lui-même son renversement afin d'arrêter le processus électoral.

Coup "factice" 

La prise de pouvoir par les militaires a été largement critiquée, notamment par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a dénoncé une "violation des principes démocratiques".

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a suspendu la Guinée-Bissau de "tous ses organes décisionnels". L'Union africaine (UA) a également suspendu le pays de ses instances.

Samedi, le président du Conseil des Sages et ancien chef d'Etat du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui faisait partie des observateurs des scrutins du 23 novembre, a à nouveau affirmé que le coup d'état était selon lui "factice".

Il répondait à un journaliste de la télévision nationale après avoir briefé le président nigérian Bola Tinubu sur la situation en Guinée-Bissau.

"C'est une cérémonie mise en scène par le chef de l'Etat (Embalo, NDLR) lui même", a-t-il accusé. "Nous sommes fatigués de tout cela en Afrique....", a-t-il fustigé.

La Guinée-Bissau, située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d'Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974. La proclamation des résultats électoraux y a souvent donné lieu à des contestations.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".