Sous pression, Apple lâche un peu de lest pour préserver son modèle économique

(Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Sous pression, Apple lâche un peu de lest pour préserver son modèle économique

  • Certains éditeurs peuvent désormais inclure, dans leur application, un lien vers leur site, afin de pouvoir contourner le système de paiement de Apple
  • La firme avait autorisé les concepteurs d'applications à prévenir les clients qu'ils peuvent utiliser d'autres moyens de paiement que celui de l'App Store

NEW YORK : Sous la pression des régulateurs et des tribunaux de plusieurs pays, Apple fait des concessions aux éditeurs d'applications, du jamais-vu de la part du géant jusqu'ici inflexible, mais loin de remettre en cause son emprise sur l'économie mobile.


Mercredi, la firme de Cupertino (Californie) a annoncé qu'elle permettrait à certains éditeurs d'inclure, dans leur application, un lien vers leur site, afin de pouvoir contourner son système de paiement, qui leur facture généralement 15 et 30% de commission.


Ce changement, fruit d'un accord avec l'autorité japonaise de la concurrence et prendra effet en 2022, fait suite à un premier geste, la semaine dernière, pour autoriser les concepteurs d'applications à prévenir, par courriel, les usagers qu'ils peuvent utiliser d'autres moyens de paiement que celui de l'App Store.


"Ces concessions sont assez extraordinaires", a réagi Joshua Davis, professeur de droit à l'université de San Francisco et spécialiste des questions de concurrence. "Quand une entreprise est accusée d'infraction à la concurrence, tout spécialement lorsqu'il s'agit d'un élément central de son modèle économique, il est très rare qu'elle change ses pratiques", avant d'y être contrainte.


Le groupe est, en effet, sous le coup d'une procédure de l'Union européenne pour avoir "faussé la concurrence" via son magasin d'applications.


Il attend aussi la décision d'une juge fédérale dans le dossier l'opposant à l'éditeur de jeux vidéos Epic Games, qui a saisi la justice américaine pour abus de position dominante.


Sur le plan législatif, un projet de loi qui réunit des sénateurs démocrates et républicains a été déposé, début août, au Congrès américain, et prévoit que l'utilisation de l'App Store ou du Google Store soit dissociée de celle du service de paiement d'Apple.


Les concessions "pourraient se retourner contre eux", prévient Joshua Davis, car elles montrent que des modifications sont possibles. "Vous nous aviez dit que vous ne pouviez rien changer, mais vous l'avez fait et tout semble bien se passer."


Même s'il avait déjà annoncé, en novembre, une baisse des commissions pour les petits éditeurs, le groupe aux 2.500 milliards de dollars de valorisation boursière est surtout connu historiquement pour son inflexibilité.


"On dirait une décision préemptive, prise avant une possible action du ministère (américain) de la Justice", a commenté, sur Twitter, Lawrence McDonald, analyste financier.

«Préserver l'essentiel»

En l'état, néanmoins, les mesures annoncées restent économiquement mineures et ne menacent en rien le modèle économique d'Apple, qui a dégagé, via App Store, 72 milliards de dollars de revenus en 2020, selon le cabinet Sensor Tower.


La décision annoncée mercredi ne concerne que certaines applis de contenu culturel - livres, journaux, musique ou vidéo - mais pas les jeux vidéos, "qui constituent la plus grosse partie des revenues" d'Apple sur sa plateforme d'applications, relève Mark MacCarthy, professeur de communication et technologie à l'université de Georgetown.


"C'est un pas dans la bonne direction, mais cela ne règle pas le problème", a estimé Daniel Ek, fondateur et directeur général de Spotify, qui va pouvoir inclure un lien sur son application en vertu de la mesure annoncée mercredi.


"Notre but est de rétablir la concurrence une fois pour toutes", a-t-il ajouté. "Nous allons continuer à nous battre pour une vraie solution."


Apple justifie les commissions facturées pour les transactions sur sa boutique par ses investissements en matière de sécurité et de maintien de la plateforme.


Le groupe "cherche à préserver l'essentiel de ses pratiques et les bénéfices qu'elles génèrent, tout en concédant le moins possible", considère Joshua Davis. "Et c'est difficile de savoir si ça va marcher (...) ou si le mur est en train de s'effondrer."


Mardi, le Parlement coréen a adopté une loi interdisant à Apple et Google d'obliger les développeurs d'applications de les utiliser comme intermédiaires pour encaisser les paiements des utilisateurs, une première mondiale.


Pour se conformer à ce texte, "ils vont probablement devoir aller plus loin" que les mesures annoncées ces derniers jours, prévient Mark MacCarthy. "Laisser les éditeurs envoyer un email" ou afficher un lien vers leur propre site "ne sera pas suffisant".


Pour Joshua Davis, la pression réglementaire et législative inédite sur Apple, et avec lui Google, mais aussi Amazon ou Facebook, pourrait également influer sur la position de la justice sur ces dossiers.


"Les tribunaux sont très soucieux de ne pas perturber des marchés qui fonctionnent bien", fait valoir l'universitaire. "Mais si le gouvernement, des élus ou les autorités de la concurrence s'émeuvent d'une situation, ils vont être plus ouverts à la possibilité d'une décision" défavorable à l'un de ces géants technologiques.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.