Histoires vraies, course aux auteurs: les tendances des séries

Le maire du Havre et ancien Premier ministre français Edouard Philippe pose à son arrivée pour une conférence de presse pour présenter la prochaine adaptation de son roman "Dans l'ombre" dans le cadre du festival Series Mania à Lille, le 31 août 2021. (Photo, AFP)
Le maire du Havre et ancien Premier ministre français Edouard Philippe pose à son arrivée pour une conférence de presse pour présenter la prochaine adaptation de son roman "Dans l'ombre" dans le cadre du festival Series Mania à Lille, le 31 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Histoires vraies, course aux auteurs: les tendances des séries

  • Les Français aiment frissonner devant leurs écrans et sont gourmands de programmes «crime/thriller» à l'instar de l'Espagne et de l'Inde
  • Les Britanniques et les Allemands aiment se plier devant des comédies, alors que la science-fiction séduit surtout en Corée du Sud et aux Etats-Unis

LILLE : Histoires vraies, course aux meilleurs auteurs, bulle encore grandissante et succès des productions locales: les tendances de l'univers des séries ont été dévoilées à Lille (nord) lors des huit jours du festival Séries Mania.

Explosion de la bulle des séries ?

Selon FX Networks Research (groupe Disney), 532 séries ont été produites aux Etats-Unis en 2019 pour baisser à 493 en 2020 en raison de la pandémie. Mais une nouvelle augmentation est attendue pour 2021.

"On entre dans une période où il y a regain de coproductions internationales, des quotas (de contribution à la création) imposés aux plateformes vont rajouter de nouvelles productions, sans compter les plateformes internationales qui vont essayer de conquérir de nouveaux marchés à travers le monde et donc lancer des productions locales", explique Pierre Langlais, auteur de l'ouvrage "Créer une série".

Reste à savoir "à quel point ces plateformes s'endettent pour multiplier les productions" et la rentabilité à terme de cette stratégie, questionne le spécialiste.

"Le mouvement va être limité par les moyens financiers" des téléspectateurs, prévoit Laurence Herszberg, directrice du festival, d'après qui "en Europe on ne mettra pas 80-100 euros par mois" dans des abonnements à des plateformes ou chaînes comme aux Etats-Unis.

Productions locales"Quelque chose est en train de changer dans le monde de l'adaptation, ce qui est formidable. De plus en plus de gens regardent des émissions originales dans leur langue d'origine. Je pense que bientôt, les adaptations seront superflues. C'est en train de se produire de plus en plus, même aux Etats-Unis", a estimé Hagai Levi, créateur de la série "En Thérapie".


D'autant que le public aime regarder ce qui est proche de lui.  77% des contenus audiovisuels visionnés en Europe sont des productions locales, a rappelé Jan Koeppen, président de la région EMEA (Europe Moyen-Orient Afrique) du groupe Walt Disney Company. 


Une tendance bien intégrée par les plateformes mondiales et studios américains qui sont les principaux commanditaires de programmes de fiction dans le monde, selon une étude du CNC. Disney a ainsi rehaussé son objectif de productions locales en Europe à plus de 60 séries originales d'ici 2024, contre 50 initialement.

Les Français aiment frissonner devant leurs écrans et sont gourmands de programmes "crime/thriller" qui pèsent pour plus d'un tiers (35% de leur programmation), à l'instar de l'Espagne et de l'Inde (même part). 

Les Britanniques et les Allemands eux aiment se plier devant des comédies (28% et 27%). A noter que la science-fiction séduit surtout en Corée du Sud, aux Etats-Unis (18% de leurs programmes) alors qu'elle représente un pourcentage beaucoup plus faible ailleurs, selon une étude du CNC basée sur des données d'Ampere Analysis, réalisée entre août 2020 et juillet 2021.

Histoires vraies, course aux auteursLes "true facts" ou histoires réelles deviennent une manne dans l'univers des séries: histoires sociales, faits divers, biographies, tout y passe et ceux qui les racontent, souvent des journalistes deviennent très prisés.


"Beaucoup de journaux américains sont financés par le fait que des articles ou des journalistes, leurs reportages ou leurs investigations deviennent des séries", expliquait Florence Aubenas dans un entretien à "20 minutes". "En France, on va vers cela, la plupart des journaux dont Le Monde sont sollicités".


Disney et Gaumont vont ainsi adapter en série la biographie "Kaiser Karl" écrite par la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué sur le couturier star Karl Lagerfeld. 


L'éditeur So Press a rappelé travailler avec Federation entertainment sur l'adaptation en série de son enquête sur Xavier Dupont de Ligonnès, disparu en France depuis l'assassinat de sa famille.


La course aux romanciers continue également: Dominique Farrugia, patron de Shine fiction (groupe Endemol) a indiqué mercredi avoir obtenu les droits d'adaptation des romans de Pierre Lemaître ("Au revoir là-haut").


Les œuvres d'art saoudiennes attirent les foules au Caire

Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
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  • Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait environ 20 œuvres saoudiennes
  • Turkistani a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices

LE CAIRE : Les œuvres d'art saoudiennes présentées lors de la deuxième édition de l'exposition Beyond the Frame, qui se tient actuellement à l'Opéra du Caire, ont attiré des visiteurs de nationalités et d'âges divers, qui ont salué la diversité et le caractère unique de ces œuvres.

Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait une vingtaine d'œuvres saoudiennes dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la calligraphie arabe et de la peinture.

Elle a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices reflétant l'intellectualisme, la diversité et la créativité.

Turkistani a déclaré que l'événement accentuait l'esprit de coopération et d'échange culturel et artistique entre les pays arabes participants, en mettant l'accent sur les traditions des sociétés concernées.

Elle a également souligné le soutien apporté par l'ambassade saoudienne en Égypte pendant l'événement.


L'exposition « Art Here » du Louvre Abu Dhabi débute en collaboration avec l'horloger suisse

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
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  • La quatrième édition de cet événement annuel est dotée d'un prix d'une valeur de 60 000 dollars
  • 5 artistes sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings" (réveils)

ABU DHABI : En collaboration avec l'horloger suisse Richard Mille, le Louvre Abu Dhabi organise la quatrième édition de l'exposition et du concours annuels "Art Here" du 20 septembre au 15 décembre.

Avec plus de 200 candidats venus de tout le monde arabe, le prix Art Here offre une récompense de 60 000 dollars à son lauréat.

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings", l'artiste gagnant devant être sélectionné par un jury et annoncé en décembre.

Les artistes sont Sarah Almehairi, Lamya Gargash, Ferielle Doulain-Zouari, Moataz Nasr et Nicene Kossentini.

L'artiste émiratie Gargash a interprété le thème avec une sculpture géante en forme de ballon de plage, entièrement réalisée avec du sable des Émirats arabes unis.

Gargash a expliqué que son œuvre "Debutante Ball" lui a été inspirée par un commentaire désobligeant que quelqu'un avait fait à son égard lorsqu'elle était plus jeune, disant que les Émirats arabes unis n'étaient qu'un "bac à sable géant".

"Je considère qu'il s'agit d'une réponse à quelque chose que j'ai vécu il y a des années. Un commentaire négatif, un commentaire provocateur qui m'a été adressé. Et je l'ai pris à cœur", a-t-elle déclaré.

"Le thème ‘Awakenings’ en dit long sur l'éphémère et la recherche d'une voie. Pour moi, il s'agit donc d'une renaissance. C'est une renaissance", a-t-elle ajouté.

L'artiste égyptien Nasr a décidé d'abandonner l'économie pour se consacrer à sa passion.

"Ma mère était une artiste. J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle, de la regarder peindre. C'était la meilleure chose de ma vie. Le fait d'être assis derrière elle. Voir comment les couleurs se mélangent jusqu'à ce que quelque chose apparaisse soudainement devant moi", a-t-il déclaré.

Nasr se décrit comme un passionné d'histoire et explique que son travail s'inspire de l'histoire arabe. Son œuvre "Brides of the Sky" raconte l'histoire des femmes lors de l'invasion mongole de l'Égypte.

"Ce que j'essaie de faire en tant qu'artiste, c'est d'apporter une grande boucle, une boucle agrandie, et de la placer sur des choses que les gens peuvent passer sans voir, et de leur dire : 'Regardez, c'est votre héritage : Regardez, c'est votre héritage'."

"Peut-être que cela va réveiller quelque chose en eux et leur faire comprendre quelque chose sur eux-mêmes, sur l'histoire, sur l'héritage", a-t-il déclaré.


Des statues du MET de New York retrouvent leur château médiéval français ... via des copies

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
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  • Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne
  • Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET

BORDEAUX: Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne (sud-ouest de la France), grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte préhistorique de Lascaux.

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en cette fin de semaine, ces fac-similés représentant une "Mise au tombeau du Christ" surmontée d'angelots ont repris la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, bâtie sur un hectare et considérée comme le plus vaste château de la région française d'Aquitaine.

"Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle", se félicite auprès de l'AFP André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord qui gère notamment le château de Biron et le site de Lascaux.

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes.

Mais en 2018, aucune objection: de nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer en 2016 le centre international d'art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de Semitour.

Grâce à des relevés photogrammétriques et des machines 3D, ces répliques imitant l'aspect de la pierre et les moindres caractéristiques et défauts des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350.000 euros.

"C'est un travail de précision", résume André Barbé. "C'est vraiment très bluffant. Vous avez l'impression d'avoir les œuvres (originales) devant les yeux."

"Ces statues, de toute façon, sont mieux préservées au MET que chez nous", selon le dirigeant. "Le fac-similé est là pour ça. C'est exactement l'histoire de Lascaux: préservons les originaux mais montrons au public."

Après l'installation en octobre 2023 d'une réplique d'une "Pietà" (Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ), elle aussi exposée au MET, le château de Biron a réceptionné cette semaine le nouvel ensemble sculptural, dévoilé vendredi.

Le château de Biron a accueilli plus de 60.000 visiteurs en 2023.