La Fifa sommée d'agir après des insultes racistes contre des joueurs anglais en Hongrie

Des médias britanniques, comme la BBC et Sky News, ont fait état de chants racistes, notamment des cris de singe, ayant visé le milieu de terrain Jude Bellingham et l'attaquant Raheem Sterling, le 2 septembre 2021. (AFP)
Des médias britanniques, comme la BBC et Sky News, ont fait état de chants racistes, notamment des cris de singe, ayant visé le milieu de terrain Jude Bellingham et l'attaquant Raheem Sterling, le 2 septembre 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

La Fifa sommée d'agir après des insultes racistes contre des joueurs anglais en Hongrie

  • Depuis des années, des joueurs anglais sont victimes de racisme lors de matches, ou sur les réseaux sociaux après une défaite ou des performances décevantes
  • Juste avant le coup d'envoi, les joueurs anglais avaient été hués par la majorité des 60 000 supporters hongrois présents dans le stade pour avoir posé le genou à terre dans un geste symbolique pour dénoncer le racisme

LONDRES: Le gouvernement britannique a sommé vendredi la Fifa d'agir à la suite d'insultes racistes ayant visé des joueurs noirs de l'équipe d'Angleterre lors du match de qualification pour le Mondial-2022 contre la Hongrie, qui ont provoqué l'indignation.

Des médias britanniques, comme la BBC et Sky News, ont fait état de chants racistes, notamment des cris de singe, ayant visé le milieu de terrain Jude Bellingham et l'attaquant Raheem Sterling, qui ont entaché jeudi soir la large victoire (4-0) des Anglais, en tête du groupe I de qualification pour le Mondial-2022 au Qatar.

Ces débordements durant la rencontre à Budapest surviennent après des incidents similaires lors d'autres matches des "Three Lions", et dans un contexte de colère grandissante dans le monde du football britannique concernant le racisme régulièrement constaté dans les stades ou sur les réseaux sociaux.  

"Il est totalement inacceptable que des joueurs anglais aient fait l'objet d'insultes racistes en Hongrie la nuit dernière", a déclaré le Premier ministre Boris Johnson sur Twitter. 

Il a enjoint la Fifa à "prendre des mesures fortes contre les responsables pour garantir que ce genre de comportement honteux soit éradiqué pour de bon". 

L'instance dirigeante du football mondial a répondu en promettant de prendre "les mesures adéquates", rappelant qu'elle rejetait fermement "toute forme de racisme et de violence".

La Fédération hongroise de football (MLSZ) a défendu vendredi dans un communiqué "la grande majorité" de ses supporters, tout en promettant que les "fauteurs de troubles" seraient "sévèrement punis". Elle a indiqué que les supporters ayant jeté des fumigènes et des verres sur le terrain risquaient deux ans d'interdiction de stade et une amende, mais n'a toutefois pas mentionné les cris de singe visant les joueurs anglais dont ont fait mention les médias britanniques.

- "Pas acceptables" -

Juste avant le coup d'envoi, les joueurs anglais avaient été hués par la majorité des 60 000 supporters hongrois présents dans le stade pour avoir posé le genou à terre dans un geste symbolique pour dénoncer le racisme. 

"Je n'ai pas entendu cela" (les chants racistes), a déclaré le capitaine de l'équipe d'Angleterre, Harry Kane, sur ITV. "Je vais parler aux gars et voir s'ils ont entendu quelque chose", a-t-il ajouté.

L'entraîneur Gareth Southgate, qui a dit ne pas avoir entendu les insultes depuis le banc, les a jugées "pas acceptables". "Tout le monde sait ce que nous défendons en tant qu'équipe".

Lors de la conférence de presse d'après-match, il a toutefois estimé que beaucoup de supporters hongrois s'étaient comportés "de façon irréprochable", soulignant que l'hymne anglais avait été respecté - contrairement aux hymnes étrangers lors des matches de l'Euro à Wembley.

Demandant également à la Fifa d'enquêter, la Fédération anglaise de football (FA) a jugé "extrêmement décevant d'apprendre que des actes discriminatoires" ont été commis. 

Ce n'est pas la première fois que la Hongrie est dans le viseur des autorités du football. En juillet, la fédération hongroise avait été sanctionnée de trois matches à huis clos (dont un en sursis) pour le "comportement discriminatoire de ses supporters" lors des trois matches disputés par sa sélection à l'Euro. Cette sanction ne concerne toutefois pas les matches organisés par la Fifa.

- Un phénomène récurrent -

Des cris racistes à l'encontre de joueurs noirs de l'équipe de France avaient notamment été lancés depuis la tribune où se trouvaient les ultras hongrois à Budapest, le 19 juin. 

Ces incidents viennent rappeler ceux observés en 2019 lors d'un match de qualification pour l'Euro-2020 remporté par l'Angleterre contre la Bulgarie, qui avait été marqué par des débordements racistes, déclenchant l'indignation au Royaume-Uni et dans les instances européennes de football. Ou plus récemment lors de matches de qualification pour l'Euro au Monténégro et en Bulgarie.

L'Angleterre elle-même n'échappe pas au phénomène. Depuis des années, des joueurs anglais sont victimes de racisme lors de matches, ou sur les réseaux sociaux après une défaite ou des performances décevantes.

La pose du genou à terre, abondamment commentée et parfois critiquée, est assez fréquemment sifflée, que ce soit lorsqu'elle est effectuée en équipe nationale ou en club.

Après la finale perdue contre l'Italie en juillet, le gouvernement avait dit vouloir interdire de stade les supporters ayant proféré des insultes racistes en ligne, après de telles attaques visant trois joueurs noirs de l'équipe d'Angleterre. 


Ukraine: offensive russe dans la région de Kharkiv, Washington annonce une nouvelle aide

L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes. (Photo, AFP)
L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes. (Photo, AFP)
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  • Cette zone n'avait pas été la cible de telles attaques depuis le retrait des troupes du Kremlin de la quasi-totalité de la région de Kharkiv face une contre-offensive ukrainienne à l'automne 2022
  • Après le lancement de l'offensive, la Maison Blanche a annoncé une aide militaire de 400 millions de dollars, prélevée sur les réserves du ministère de la Défense et donc immédiatement disponible ou presque

KIEV : La Russie a lancé vendredi une offensive terrestre dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, Washington annonçant dans la foulée une nouvelle aide de 400 millions de dollars après des mois de blocage du soutien militaire américain.

Cette zone n'avait pas été la cible de telles attaques depuis le retrait des troupes du Kremlin de la quasi-totalité de la région de Kharkiv face une contre-offensive ukrainienne à l'automne 2022.

En fin de journée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rapporté des "combats intenses" sur toute la ligne de front, indiquant que des renforts étaient envoyés dans la région de Kharkiv, où l'Ukraine redoutait une attaque depuis des semaines.

Après le lancement de l'offensive, la Maison Blanche a annoncé une aide militaire de 400 millions de dollars, prélevée sur les réserves du ministère de la Défense et donc immédiatement disponible ou presque.

Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a affirmé qu'elle sera notamment composée de missiles antiaériens pour les systèmes Patriot et NASAMS, ainsi que de munitions pour l'artillerie et les lance-roquettes Himars.

Washington s'efforce de rattraper les mois perdus pendant que le Congrès tentait de s'entendre sur l'assistance à Kiev. Le flot d'armements envoyé par les Etats-Unis s'était alors tari et les forces ukrainiennes avaient subi des revers dans l'Est.

L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes.

Vendredi soir, l'Etat-major ukrainien a indiqué que la Russie avait mené dans la région de Kharkiv cinq attaques terrestres près des localités de Krasné, Morokhovets et Oliinykové, frontalières de la Russie, ainsi qu'un peu plus à l'est près de celle de Gatychtché.

Selon cette source, plusieurs attaques aériennes russes ont visé des cibles dans le secteur, notamment la ville plus importante de Vovtchansk, également frontalière et peuplée de 3.000 habitants.

Selon une source haut placée dans le commandement militaire ukrainien, Moscou veut créer une "zone tampon" dans les régions de Kharkiv et de Soumy pour empêcher Kiev de frapper celle de Belgorod, en Russie, très régulièrement ciblée.

Évacuations de civils

Plus tôt, en milieu de journée, le ministère ukrainien de la Défense avait annoncé que l'ennemi avait tenté vers 5H00 du matin de "percer" les lignes de défense "à l'aide de véhicules blindés", sans donner de localisation exacte.

Le ministère a assuré que ces assauts avaient été "repoussés" mais que des "combats de diverses intensités" se poursuivaient et que des unités de réserve avaient été déployées pour "renforcer la défense" de la zone.

Volodymyr Zelensky avait ensuite indiqué que la Russie avait lancé "une nouvelle vague d'actions de contre-offensive" dans la région de Kharkiv, tout en assurant que son état-major "le savait" et avait "répondu à l'ennemi par le feu".

En milieu d'après-midi, le gouverneur local, Oleg Synegoubov, indiquait que des "combats actifs" avaient lieu à "1 ou 2 kilomètres" de la frontière russe.

Selon le parquet local, au moins deux civils ont été tués par des frappes et quatre autres blessés pendant la journée à Vovtchansk, un autre civil ayant été tué lors d'une frappe dans la localité de Tcherkaski Tychky, au nord de Kharkiv.

La région, dont la capitale est Kharkiv, la deuxième ville du pays, reste un objectif majeur pour le Kremlin. Elle a été, ces derniers mois, très souvent bombardée.

Des évacuations de civils ont été ordonnées autour de Vovtchansk, a précisé un responsable local au média ukrainien Hromadske Radio.

Poussée russe

De manière générale, l'armée ukrainienne est à la peine sur le front, affaiblie par un manque de recrues et les retards de livraison d'aide occidentale, qui ont notamment vidé ses stocks de munitions.

Washington a validé, fin avril, une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide, au grand soulagement de Kiev, mais il faudra attendre quelque temps pour que cette assistance se matérialise.

En face, les forces russes ont revendiqué des gains territoriaux limités, principalement dans l'est, au prix de lourdes pertes humaines, mais sans toutefois réussir de véritable percée.

Elles cherchent notamment à s'emparer de la ville stratégique de Tchassiv Iar, dans la région de Donetsk (est). Le parquet ukrainien a indiqué que deux civils y ont été blessés vendredi lors d'un bombardement russe.

Selon la même source, deux civils ont par ailleurs tués par une frappe d'artillerie ennemie près de la ville de Pokrovsk, toujours dans la région de Donetsk.

La Russie, qui bénéficie de plus d'hommes, d'armements et d'une industrie de défense plus puissante, a repris l'initiative après l'échec de l'offensive ukrainienne de l'été 2023.

 


Pékin dit avoir « émis un avertissement » à un navire militaire américain en mer de Chine méridionale

Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux
  • Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois"

PEKIN: La Chine a affirmé vendredi avoir suivi un bâtiment de la marine des Etats-Unis et "émis un avertissement" à son encontre près des îles Paracels dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale.

Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux, a indiqué Tian Junli, porte-parole de la zone de commandement sud de l'armée chinoise, dans un communiqué.

Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois", a écrit M. Tian en recourant à l'appellation chinoise des îles Paracels.

Ces îles sont également revendiquées par le Vietnam, et la souveraineté chinoise n'est pas reconnue internationalement.

"Les actions des Etats-Unis violent gravement la souveraineté et la sécurité de la Chine", a estimé le porte-parole.

M. Tian a accusé Washington de provoquer des "risques en matière de sécurité en mer de Chine méridionale" et d'être le "plus grand pourfendeur" de la paix et de la stabilité dans la région.

La marine des Etats-Unis a indiqué dans un communiqué que son bâtiment avait "fait valoir les droits et les libertés de navigation en mer de Chine méridionale près des îles Paracels".

"Au terme de l'opération, le USS Halsey (...) a continué ses opérations en mer de Chine méridionale", poursuit la marine, selon qui "les revendications illégales et généralisées en mer de Chine méridionale posent une grave menace pour la liberté".


Suède: des milliers de manifestants à Malmö contre la participation d'Israël à l'Eurovision

Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
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  • La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza
  • La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles

MALMO : Des milliers de personnes ont défilé jeudi calmement dans les rues de Malmö, en Suède, pour protester contre la participation d'Israël à l'Eurovision, à quelques heures de l'entrée du pays dans la compétition, selon une équipe de l'AFP sur place.

"Je suis fan de l'Eurovision et ça me fend le coeur mais je boycotte", explique à l'AFP Hilda, une Suédoise de 30 ans aux cheveux roses, qui ne souhaite pas donner son nom. "Je ne peux pas m'amuser en sachant qu'Israël participe, quand tout ces enfants meurent. Je pense que c'est injuste".

La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, avec à travers l'Europe, plusieurs pétitions réclamant son exclusion.

Fin mars, les candidats de neufs pays, dont le Suisse Nemo, l'un des favoris, ont pour leur part appelé à un cessez-le-feu durable.

La candidate israélienne, Eden Golan, doit participer dans la soirée de jeudi avec "Hurricane" à la deuxième demi-finale.

"Ce n'est pas juste. A mon avis, s'ils peuvent écarter la Russie, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour" Israël, s'interroge Marwo Mustafa, une jeune manifestante d'une vingtaine d'années.

En 2022, les sociétés russes de radiodiffusion avaient été exclues de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, dans le sillage de la guerre en Ukraine.

"Les gens sont ici pour l'Eurovision, pour essayer de faire la fête. Il n'y a rien à célébrer", déplore Mustafa Mustafa, 29 ans. "Nous disons que nous sommes une démocratie, mais personne ne fait rien", ajoute-t-il, les épaules recouvertes d'un keffieh.

Partis de la grande place de Malmö, les manifestants, plus de 5.000 personnes selon l'équipe de l'AFP, ont défilé dans la grande artère piétonne de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens.

Des panneaux et pancartes proclamaient "Libérez la Palestine", "EUR légitimise le génocide" ou "On ne peut laver en rose le colonialisme".

La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles.

"A six et neuf ans, mes enfants ont maintenant un âge où ils veulent regarder l'Eurovision mais cette année on boycotte complétement", confie Cecilia Brudell, 31 ans.

10 des 16 candidats qui concourent jeudi soir retrouveront samedi en finale la Suède, tenante du titre, les "Big Five" - Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni - plus gros contributeurs à l'organisation, et les 10 premiers qualifiés lors de la demi-finale de mardi.