Tempête Ida: le dérèglement climatique pointé du doigt, Biden en Louisiane

Le président américain Joe Biden quitte Air Force One à son arrivée à l'aéroport international Louis Armstrong de la Nouvelle-Orléans à Kenner, en Louisiane, le 3 septembre 2021. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden quitte Air Force One à son arrivée à l'aéroport international Louis Armstrong de la Nouvelle-Orléans à Kenner, en Louisiane, le 3 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Tempête Ida: le dérèglement climatique pointé du doigt, Biden en Louisiane

  • Trente-six heures après ce phénomène météo aussi soudain qu'historique à New York, le président Joe Biden est attendu en Louisiane
  • Le locataire de la Maison Blanche devrait insister sur la nécessité pour les États-Unis de mieux se préparer à des événements météorologiques extrêmes

NEW YORK: Le dérèglement climatique, responsable du chaos à New York? Des responsables américains réclament vendredi une lutte acharnée contre le réchauffement qui aurait provoqué les inondations dévastatrices de mercredi soir et la mort de 47 personnes dans la mégapole et sa région.

Trente-six heures après ce phénomène météo aussi soudain qu'historique à New York, le président Joe Biden est attendu en Louisiane (sud), premier État à avoir été frappé dimanche par l'ouragan Ida. Il devrait une nouvelle fois appeler à l'union face au réchauffement climatique.

Le locataire de la Maison Blanche devrait insister sur la nécessité pour les États-Unis de mieux se préparer à des événements météorologiques extrêmes, que le changement climatique rend plus fréquents. La tempête, mais aussi les feux qui continuent de ravager une partie de l'Ouest américain, sont "un avertissement de plus" en la matière. 

"C'est une question de vie ou de mort et il faudra y répondre ensemble", a-t-il dit jeudi.

Les ouragans et tempêtes sont un phénomène récurrent aux États-Unis. Mais le réchauffement de la surface des océans contribue à rendre les tempêtes plus puissantes, notamment dans les villes côtières comme New York, alertent des scientifiques.

Le maire de la mégapole économique et culturelle, Bill de Blasio, en fin de mandat, a lui aussi dénoncé le dérèglement climatique: "cette tempête doit nous réveiller. C'est un nouveau défi (...) par rapport à l'époque où l'on associait les inondations aux zones côtières", a-t-il expliqué vendredi sur la télévision MSNBC, faisant allusion à l'ouragan Sandy en octobre 2012.

L'édile a vanté un plan d'investissement décennal dans les infrastructures à hauteur de "20 milliards de dollars", alors que les systèmes de transport - rail, routes, ponts - et les logements de la mégapole sont parfois en piteux état.

«Pas surpris»

"Il ne faut pas être surpris !", a fustigé Jonathan Bowles, directeur du cercle réflexion Center for an Urban Future. "La ville semble s'effondrer à chaque grosse tempête. Les infrastructures datent pour la plupart du 20e siècle", a pointé l'expert.

Le gigantesque réseau de métro, totalement paralysé mercredi soir et encore perturbé vendredi, a vu des stations totalement inondées, avec des torrents d’eau se déversant dans les escaliers vers les quais.

Fait nouveau, en pleine ville, avec les pluies torrentielles qu'a apportées Ida, "l'eau s'est accumulée si vite que les gens ont été pris au piège dans leur propre sous-sol", a déploré M. de Blasio.

De fait, la police new-yorkaise a dénombré 13 morts, la plupart noyées dans leur sous-sol, des logements rudimentaires accessibles par quelques marches depuis le trottoir, au pied d'immeubles de Manhattan, Queens ou Brooklyn. 

Au total, selon un bilan en constante évolution, au moins 47 personnes ont trouvé la mort à New York et aux alentours, dont la moitié dans le New Jersey voisin. L'immense majorité des gens sont morts noyés chez eux, dans ou à proximité de leur voiture.

"Mon mari a dû se réveiller vers quatre heures du matin, juste pour voir le niveau d'eau et où ça en était. J'étais terrifiée par ça", a raconté Jeannsie Silva Barrios, devant son sous-sol totalement englouti, à Mamaroneck, banlieue plutôt huppée au nord de Manahattan et du Bronx.

La Maison Blanche a déclaré l'état d'urgence dans les États de New York et du New Jersey, ordonnant aux agences fédérales d'"identifier, mobiliser et fournir à discrétion les équipements et les ressources nécessaires".

Rétrogradé en cyclone post-tropical, après sa course dévastatrice sur New York et sa région, Ida a foncé jeudi soir au-dessus de la Nouvelle-Angleterre. Une tornade a frappé la très touristique presqu'île de Cape Cod, dans le Massachusetts.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.